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Politique Publié le mercredi 16 mars 2011 | L’Inter

Siméon Konan pour une transition sans Gbagbo et Ouattara

Le président de la plate-forme de la Société civile, Siméon Konan, candidat malheureux au 1er tour du scrutin présidentiel d'octobre dernier, a convoqué la presse, hier, à Abidjan, pour donner sa solution de sortie de la crise post-électorale. Ci-dessous, la quasi-intégralité de sa déclaration intitulée ''Proposition de sortie de crise et de sauvegarde du processus de paix en Côte d'Ivoire''.
''L’élection présidentielle censée apporter la normalisation de la situation dramatique que traverse notre pays depuis plus d’une décennie s’est achevée dans l’impasse totale. Le second tour organisé pour départager les deux candidats arrivés en tête lors du premier tour, n’a pu aboutir à la désignation d’un Président de la République reconnu par tous. L’institution organisatrice, la Commission Electorale Indépendante, (CEI) et l’institution compétente à la validation des résultats, le Conseil Constitutionnel (CC) n’ayant pu s’accorder, ont proclamé chacun des candidats, vainqueur de l’élection. En conséquence, la Côte d’Ivoire offre au monde la situation inédite d’un bicéphalisme à la tête du pays avec deux Présidents, deux gouvernements et peut-être bientôt, deux parlements. Cette situation humiliante, outre la grave atteinte qu’elle fait à la noblesse du peuple de Côte d’Ivoire, comporte à l’évidence les conséquences les plus dommageables pour le bien-être de nos populations et même pour la survie de notre Nation déjà si fortement ébranlée par tant d’années d’épreuves. Les dispositions et mesures prises dans le cadre de cette lutte fratricide par chaque camp pour s’assurer l’effectivité du pouvoir d’Etat, ne pourront que contribuer à l’aggravation de la situation socio-économique déjà déplorable de nos concitoyens, à la déstructuration de l’Etat, et ainsi, à sa mise à mort programmée. Face à un tel péril, il urge de trouver de façon impérative et autoritaire s’il le faut, les voies et moyens qui s’imposent pour mettre un terme à ce processus de suicide collectif. Nous n’avons pas le droit d’en rajouter à l’humiliation et à l’irresponsabilité, en donnant l’occasion à d’autres de le faire à notre place et à leur manière, pour ensuite nous en offusquer. Il est grand temps de regarder la situation en face et de dire les choses comme elles sont. Cela fait quatre mois que les médiateurs de « haut niveau » se relaient à Abidjan avec le même résultat : échec devant l’intransigeance des uns et des autres. Il n’est pas certain que quand même les cinquante trois chefs d’Etat de l’Union Africaine passeraient à Abidjan, les positions de principe des uns et des autres bougeraient d’un iota. L’objet des médiations étant de toute vraisemblance d’obtenir un certain partage du pouvoir, la question de la présidence restera toujours une question insoluble quelles que soient les garanties proposées à l’autre. La récente décision de l’Union Africaine et la suite à elle réservée en est la preuve la plus éloquente. Il y a donc à craindre qu’au terme de ce ballet diplomatique, il ne reste à la communauté internationale que deux options: l’usage de la force ou le statu quo, l’une et l’autre comportant bien évidemment des risques réels de déflagration généralisée et de tragédie certaine. L’usage de la force, donc l’opération militaire, quelle que soit sa forme et sa précision, reste une aventure à hauts risques et aux conséquences toujours imprévisibles et incalculables. Le statu quo lui, est synonyme de la déliquescence de l’Etat, de l’anarchie et de la mort lente du pays, en un mot, comme indiqué plus haut, d’un suicide collectif. Déjà, les signes avant-coureurs sont évidents sous nos yeux et se renforcent chaque jour.
- Plus de transport donc plus de mouvements
- Plus de banques donc plus d’affaires
- Plus de travail donc plus d’argent
- Plus de médicaments dans nos hôpitaux et très bientôt dans les pharmacies, conséquence, des morts en cascade.
- Sur le terrain des affrontements qui gagnent plusieurs localités du pays, l’on enregistre déjà pas loin de mille tués si ce n’est plus.
- A l’heure où nous parlons, plus de 100 000 de nos compatriotes se trouvent réfugiés dans des conditions misérables dans les pays limitrophes quand plus de 300 000 autres, déplacés errent dans leur propres pays et dans le dénuement total à la recherche d’abris.
- Ces derniers jours, des signes inquiétants indiquent bien clairement une tentative d’implication de considérations ethniques et religieuses dans la crise.
- La guerre civile est à nos portes.
Les Ivoiriens seraient-ils bien inspirés d’accompagner deux des leurs en découdre jusqu’à la mort et à la destruction du pays? Les vingt-deux millions d’habitants de ce pays sont-ils prêts à subir une telle tragédie pour l’ambition de deux personnes, fussent-elles des Présidentiables?
Assurément non. Le devoir d’assistance à personnes en danger et celui de protection de la République nous obligent à l’action, ici et maintenant, avant qu’il ne soit trop tard. Certes, les arguments des uns et des autres pour justifier leur position ne manquent pas de fondement mais laissons le juridisme savant et l’interprétation subtile des experts de tout bord et apportons une solution politique à ce problème qui est en réalité, bien plus un problème de personnes que de droit. Que convient-il d’envisager? Une alternative s’impose. Dans l’état actuel des choses, sauf erreur de discernement de notre part, il convient d’envisager d’ores et déjà une transition consensuelle pour sauver le processus de sortie de crise. Cette transition devra être présidée par une personnalité neutre désignée par un panel de Chefs Traditionnels et Religieux. Son objectif sera de normaliser la situation socio-économique et politique et relancer le processus électoral. Cette proposition, aussi impopulaire qu’elle puisse paraitre aujourd’hui, restera, croyez-moi, la seule alternative valable pour abréger la tempête à nos portes.
La responsabilité des Chefs Traditionnels et Chefs Religieux
L’un des atouts indéniables dont nous disposons, nous autres Africains, quand tout semble s’écrouler autour de nous, reste notre culture et nos valeurs spirituelles. Avec l’impasse actuelle, nul n’est besoin de démontrer que les fondements de la République se trouvent bien dangereusement ébranlés. En l’absence d’Exécutif unique, il est du devoir et de la responsabilité des Rois et Chefs Religieux, garants de nos cultures et traditions et de nos valeurs spirituelles, de s’arroger, en derniers remparts, l’autorité et le pouvoir de proposer l’alternative qui sauve la Nation. Cette initiative souveraine ne peut venir que des Ivoiriens et d’eux seuls, et en particulier, de ceux en qui l’on reconnait, en vertu de notre culture et de notre foi, une autorité morale et spirituelle. Aussi, cette déclaration doit s’entendre comme étant une saisine officielle et solennelle des Rois, Chefs Traditionnels et Chefs Religieux de Côte d’Ivoire. Honorables Chefs Traditionnels, vénérés Chefs Religieux, tout le long de ces longues années de crise que connait notre cher pays, vous avez toujours essayé de jouer le rôle qui est le vôtre. Pour diverses raisons, vos efforts n’ont pas toujours produit les résultats escomptés. Aujourd’hui, dans ce contexte particulièrement grave, l’histoire vous offre l’occasion exceptionnelle de restaurer votre statut de dernier recours. Plus que jamais vous restez l’ultime chance pour sauver la Nation. La Côte d’Ivoire vous regarde avec grand espoir et vous fait confiance pour cette responsabilité historique.
Définition du panel
Le panel sera composé des Rois, Chefs Traditionnels et Chefs Religieux les plus influents de chaque région et des différentes confessions religieuses de la Côte d’Ivoire. Sa mission:
1. Convaincre les Présidents Gbagbo et Ouattara de se retirer momentanément.
2. Proposer à la communauté nationale et internationale une personnalité neutre pour une transition.
Les Organes de la Transition seront: La Présidence, le Gouvernement et un Conseil National des Sages (CNS), composé de deux chambres: la Chambre des Rois et Chefs Traditionnels et la Chambre des Chefs Religieux. Telle est la vraie solution à la crise actuelle, telle est la suggestion que je n’ai eue de cesse de faire depuis dix ans, telle est la proposition que je veux encore réitérer aujourd’hui. Aussi, avant de clore, voudrais-je m’adresser solennellement à mes trois ainés Leaders politiques. (…).
Appel à Gbagbo, Ouattara et Bédié
Tous, chers ainés, vous serez assurément les plus malheureux de voir la destruction de cette œuvre commune de longue haleine à laquelle vous avez activement contribuée à la mise en œuvre. Au nom de la préservation de ces acquis chers à notre patrie, au nom de l’Amour que vous avez, j’en suis certain, pour le peuple de Côte d’Ivoire, je vous en conjure, donnez une chance à la paix et le peuple de Côte d’Ivoire vous en sera infiniment reconnaissant. Acceptez la mise en place de cette Transition Consensuelle et Sauvons ensemble la Nation d’une situation irréversible et dramatique pour tous. Au peuple de Côte d’Ivoire, je veux réitérer ma compassion émue pour cette tragédie qui dure depuis tant d’années mais également mon admiration devant la dignité et le courage avec lesquels nos compatriotes ont affronté ces épreuves douloureuses jusqu’à ce jour. Malgré les incertitudes et la détresse du moment, Je veux partager ma foi en un avenir glorieux et empreint de paix pour notre beau pays. Aussi, au moment où les efforts de la communauté internationale semblent atteindre leurs limites, notre devoir envers la Nation est de nous activer, comme un seul homme, sans discrimination aucune, à la préservation de notre chère Patrie. Cher compatriotes, Peuple de Côte d'Ivoire, mobilisons-nous tous pour soutenir nos Rois, Chefs Traditionnels et Chefs Religieux dans cette initiative salutaire pour tous. A la communauté internationale, la Côte d’Ivoire reconnaissante vous réitère ses remerciements les plus sincères pour votre action salutaire au chevet de notre pays depuis l’éclatement de cette grave crise et vous invite à soutenir cette initiative souveraine de nos Rois et Chefs Religieux, initiative qui vient couronner vos efforts pour une sortie définitive de cette crise qui n’a que trop duré. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire! Je vous remercie.
KONAN Kouadio Siméon
Président de la Plate-forme de la Société Civile ''Alternative pour sauver la Côte d’Ivoire'' (ASCI)
Président du Mouvement Initiative pour la Paix
Candidat Indépendant à l’élection présidentielle 2010.

Code photo: Siméon Pullman
Légende: Le président de ''Alternative pour sauver la Côte d'Ivoire'', Siméon Konan Kouadio est toujours attaché à ses solutions sans Gbagbo, Bédié et Ouattara
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