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Société Publié le jeudi 17 mars 2011 | Nord-Sud

Aly Sylla, responsable local du Rdr répond aux cadres Lmp : “Je ne quitte pas Issia”

Après la décision de certains cadres d’Issia se réclamant de La majorité présidentielle, de bannir des ressortissants du Nord vivant dans cette ville pour une période de 7 ans, nous avons rencontré Aly Sylla, premier responsable du Rassemblement des républicains (Rdr), visé par la mesure. Il déplore la conduite du préfet du département, relève les maladresses des auteurs de l’interdiction avant de rejeter la mesure.

Comment avez-vous accueilli la nouvelle de votre bannissement ?
Avec beaucoup de désolation. Pas seulement parce que je suis directement concerné, mais parce que pour moi c’est une pratique impensable dans un pays de droit. J’ai été surpris. Fort heureusement, tous les cadres de Lmp ne se sont pas associés à cette initiative. Sur les 6 cantons du département d’Issia, l’idée émane de certains cadres du seul canton de Boguhé, qui renferme la ville d’Issia et 45 villages. Ce sont les gens de ce canton qui se sont réunis dans le village de Bobréguhé le 20 février 2011 pour sortir ces résolutions.

Qu’est-ce que les auteurs de ces résolutions vous reprochent concrètement ?
C’est là toute notre surprise. On nous reproche d’avoir tué des autochtones au cours des évènements post-électoraux, le 3 décembre 2010. A la suite de l’intervention de Yao N’Dré donnant Laurent Gbagbo vainqueur de l’élection présidentielle, les militants de Lmp ont commencé à manifester leur joie dans les rues. Quelques temps après, les militants du Rhdp ont aussi occupé les rues à leur tour pour laisser éclater leur joie. Grand fut notre désarroi lorsqu’ils ont été la cible des militants de Lmp très armés. Les biens des allogènes ont été systématiquement détruits. Comme si cela ne suffisait pas, nos militants ont été attaqués et quatre d’entre eux ont été tués par balle. Les populations ne pouvaient pas rester les bras croisés. C’est ainsi qu’elles ont commencé à se défendre. Les représailles ont causé la mort de deux militants de Lmp. Voilà le reproche qu’on nous fait. Car, eux seuls ont droit de vie, pas nous.

Quelle a été la réaction du préfet du département lorsque le document vous bannissant lui a été remis ?
Dans la gestion de la situation, sa réaction n’a pas été celle d’un administrateur mais, celle d’un militant avéré de Lmp. Comment peut-on porter de telles décisions à la connaissance d’un préfet avec de si graves accusations, sans que lui ne prenne la peine d’entendre les mis en cause avant d’agir ? Le préfet a plutôt promis de faire plaisir aux autochtones. Ainsi, s’est-il engagé à faire muter les fonctionnaires dont les noms figurent sur la liste. Quant à nous autres responsables politiques et opérateurs économiques, il nous laisse aux mains des populations. Vous convenez avec moi que le préfet ne fait que livrer certaines populations à la vindicte populaire. Cela est très grave. Pour nous, le préfet devait condamner cette initiative maladroite de ces cadres du canton Boguhé qui érigent des lois régissant la vie dans un département d’un pays organisé.

Quelle conduite comptez-vous adopter?
Un ultimatum de deux mois allant du 20 février, date de la tenue de l’adoption de leurs résolutions, nous été accordé pour quitter le département d’Issia pour 7 ans. D’abord je tiens à dire qu’Issia est une ville de Côte d’Ivoire. J’y suis et j’y reste. Cela est valable pour tous les autres accusés. Nous n’avons pas eu besoin d’obtenir au préalable l’autorisation de quelqu’un avant de nous y installer. Nous sommes des Ivoiriens et nous sommes libres de vivre dans la ville de notre choix. Notre choix, c’est Issia. Et, la loi nous donne ce droit. Leurs décisions sont nulles pour nous. Nous attendons notre hiérarchie à laquelle nous avons fait parvenir copie des fameuses résolutions. Nous l’avons expédiée au Ddc du candidat du Rhdp à Issia, Nahounou Bobouo, fils du canton concerné. Il s’est engagé à rencontrer les autres cadres du Rhdp. Ils nous donneront, à la suite de leur réunion, la conduite à tenir. Le Ddc a fait acheminer la copie au directoire du Rhdp. J’ai rassuré nos militants et toute la population. Bientôt, nous allons porter plainte à la police contre le signataire du document accusateur. Car, ce n’est pas la première fois que nous sommes l’objet de fausses accusations. Au moment des audiences foraines, les mêmes personnes s’étaient illustrées avant de fuir au tribunal de Daloa où nous avions été appelés.

Entretien réalisé par Bayo Fatim à Daloa
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