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Politique Publié le vendredi 18 mars 2011 | L’Inter

Dossier : Embargo sur les médicaments - Le crime silencieux de l`UE contre les ivoiriens/``Médecins sans frontières`` condamne...

Pour asphyxier la Côte d'Ivoire au plan économique, diplomatique et sanitaire en vue de contraindre Laurent Gbagbo à céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, l'Union Européenne (UE) a pris une série de décisions au nombre desquelles une mesure d'embargo. Malheureusement, cette option semble faire plus de mal aux populations dans toutes leurs composantes qu'aux personnes pourtant visées. Plus d'importation, plus de marchandise, plus de nourriture, mais surtout plus de médicament dans les officines. Ce qui a pour conséquence des morts massifs dans les hôpitaux aussi bien publics que privés. Selon le président de l'Ordre des pharmaciens de Côte d'Ivoire, Parfait Kouassi, depuis le 10 février 2011, tous les bateaux contenant des médicaments à destination de la Côte d'Ivoire ont rebroussé chemin en direction d'autres pays africains, du fait des sanctions de l'UE. Pourtant, apprend-on de source officielle, en Côte d'Ivoire, 80 à 85 % des importations de médicaments sont faites par voie maritime. Ce qui correspond à la bagatelle de 300 milliards de F.CFA mobilisés par an par l'État pour importer les médicaments, dont 200 à 220 milliards de F.CFA pour le secteur privé. Sur le terrain, le constat est bien triste dès lors qu'aucun grossiste ne peut se faire ravitailler en produits pharmaceutiques faute de liquidité ; les banques étant fermées depuis plusieurs semaines. Résultat, il y a rupture de certains médicaments de première nécessité pour sauver la vie d'innocentes populations. Cette situation déplorable qui n'émeut point la communauté internationale et qui celle-ci complice d'un crime silencieux, interpelle à plus d'un titre. A commencer par les professionnels de la santé en Côte d'Ivoire qui ont organisé, le 24 février 2011, un sit-in au siège de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) à Abidjan avant de menacer de poursuivre l'Oms et l'UE devant les juridictions compétentes pour ''crime contre l'humanité''. Ensuite, l'Organisation non gouvernementale internationale à but humanitaire ''Médecins sans frontières'' (MSF). A travers un communiqué publié, mercredi 16 mars 2011 sur son site Internet, MSF accuse la communauté internationale de provoquer une pénurie de médicaments en Côte d'Ivoire qui aura de graves répercussions sur la population au moment où la situation socio-politique se dégrade de jour en jour et aggrave le quotidien des Ivoiriens. Comment cela pouvait-il en être autrement quand on sait qu'au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Cocody, par exemple, le centre d'hémodialyse n'a plus de médicaments pour ses 104 insuffisants rénaux qu'il prend en charge. ''Avec le soutien de l'État, le centre d'hémodialyse de Cocody a pour habitude de vendre les kits de dialyse aux malades à 2.000 F.CFA au lieu de 64.000 F.CFA. Mais depuis l'embargo de l'Union européenne sur les ports ivoiriens, les bateaux ne viennent plus avec les médicaments, dont les kits de dialyse'', a confié récemment à la presse le président de l'Association ivoirienne des dialysées et insuffisants rénaux de Côte d'Ivoire. Cette situation, selon le ministre de la Santé du gouvernement Aké N'Gbo, Christine Adjobi, a occasionné déjà la mort de 24 dialysés en Côte d'Ivoire. Un drame qui est également vécu par plusieurs catégories de malades et qui fait craindre des lendemains plus sombres en terre d'Eburnie ; notamment pour les malades du Vih / Sida, du diabète, du paludisme, des Accidents cardio-vasculaires (AVC) qui ne bénéficient plus d'assistance médicale pour se maintenir en vie, voire des cas nécessitant des interventions chirurgicales eu égard à la menace de pénurie tout comme du matériel susceptibles de manquer dans les hôpitaux et centres de santé dans les semaines et mois à venir. C'est à juste titre que les professionnels de la santé membres du Syndicat national des cadres supérieurs de la santé (Synacass-ci), sentant venir le drame, ont attiré l'attention de la communauté internationale, jusque-là indifférente, sur l'amalgame qui est fait entre la politique et la vie des populations pourtant mentionnée en première page de toutes les chartes. Bien entendu, celle de l'ONU, qui mentionne le caractère sacré de la vie de l'homme et celle des droits de l'homme qui met le bien-être de l'humanité au cœur de toutes ses actions. Alors question, l'UE va-t-elle continuer de laisser les populations ivoiriennes à leur sort et les regarder payer ainsi de leur vie une situation dont elles ne sont pas coupables ? Le bons sens doit, nécessairement, prévaloir au nom du droit à la vie qui est un droit fondamental et ''inaliénable'' reconnu par la charte des Nations Unies sur les droits de l'Homme.

G. DE GNAMIEN
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