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Politique Publié le vendredi 18 mars 2011 | Le Patriote

Communiqué du Conseil de gouvernement à propos des violences du clan Gbagbo : « Le seuil du tolérable est atteint »

Le 15 Mars 2011 s’est tenu un conseil de Gouvernement présidé par Le Ministre d’Etat, Secrétaire Général de la Présidence, assurant l’intérim du Premier Ministre. Au cours de ce conseil ont été abordées des questions concernant la dernière session du conseil de Paix et Sécurité de l’Union Africaine, la Nomination de préfets à l’intérieur du Pays et les tueries dans la ville d’Abidjan.

Concernant les décisions du Conseil de Paix et Sécurité de l’Union Africaine, Le gouvernement remercie tous les chefs d’Etats qui n’ont ménagé aucun effort et qui ont pris sur leur temps précieux depuis plusieurs mois et plus particulièrement ces derniers jours pour œuvrer en vue d’une sotie rapide de la crise postélectorale dans notre Pays.
Le gouvernement voudrait également marquer son admiration au Président Alassane Ouattara pour l’important succès diplomatique obtenu et qui contribue à la consolidation de la démocratie et de la Paix.
Le gouvernement se félicite tout particulièrement de la main tendue du Président Alassane Ouattara à l’ancien Chef d’Etat mais aussi à tous les acteurs principaux de la crise dont notamment le Conseil Constitutionnel et les Forces de Défense et de Sécurité restés encore fidèles à Laurent Gbagbo. Le gouvernement exhorte tous ses acteurs à saisir, pendant qu’il est encore temps, Cette main tendue afin que la fraternité si chère aux ivoiriens remplace rapidement la haine et la violence, afin d’abréger les souffrances du peuple.
Concernant La nomination des préfets à l’intérieur du Pays, Le ministre de l’intérieur a fait une communication au gouvernement indiquant que pour garantir et assurer la continuité de l’administration auprès de la population il est décidé la nomination de préfets dans les zones ou les postes ont été abandonnés par leurs occupants. Il s’agit des postes suivants :

BAFING TOUBA (Région)
MONTAGNES BANGOLO
MONTAGNES BIANKOUMA
SAVANES TENGRELA
SAVANES OUANGOLO-DOUGOU
SAVANES FERKESSE-DOUGOU
SAVANES BOUNDIALI
VALLEE DU BANDAMA SAKASSOU
ZANZAN BOUNA
MOYEN CAVALLY TOULEPLEU
HAUT SASSANDRA VAVOUA

Le gouvernement salue la disponibilité de ces serviteurs de l’Etat qui ont accepté dans ces circonstances difficiles de relever le défi de la représentation de l’administration dans ces localités.

Concernant Les tueries dans la ville d’Abidjan, après avoir entendu une communication du Ministre de l’intérieur, le gouvernement constate avec tristesse et désolation que ces jours-ci, nous sommes montés d’un cran dans le sadisme des violences meurtrières dans certains quartiers d’Abidjan.
Le verdict de l’Union Africaine relatif au contentieux postélectoral et qui a confirmé, le 10 mars dernier, la victoire du Dr Alassane Ouattara, était sensé ouvrir une nouvelle ère pour la Côte d’Ivoire dans le sens de l’apaisement en vue d’amorcer la reconstruction et le développement.

Malheureusement, c’était sans compter avec le naufrage moral de Gbagbo Laurent et de ses affidés qui ont perdu tous les repères et toutes les valeurs qui fondent la vie des Nations et des peuples.
Mais ce qu’il y a de particulier depuis l’assassinat lâche et sauvage des femmes d’Abobo, c’est la barbarie et l’horreur dans les méthodes que monsieur Laurent Gbagbo et son camp utilisent en armant de jeunes miliciens dont la haine n’a d’égale que la folie qui anime leurs actes. C’est ainsi qu’au cours des trois derniers jours il y a une recrudescence de tueries gratuites perpétrés sur des citoyens suspectés d’être des étrangers ou militants du RHDP. Ces assassinats, qui sont d’une sauvagerie inouïe, ne peuvent être que le signe du désespoir.

Ainsi :
- à Williamsville, Attecoubé et Adjamé ils forcent les portes des domiciles de paisibles et innocentes familles, font sortir les adultes et les jeunes hommes et les abattent froidement devant leur famille. Plus de 25 personnes ont ainsi trouvé la mort dans ces conditions inhumaines.
- Dans les quartiers de Yopougon et Marcory, arrêtés dans des barrages de fortune érigés par des miliciens de Laurent Gbagbo, après des contrôles sommaires d’identité ou sur simple délit de faciès ou de patronyme de civils innocents, à pieds ou dans leur véhicule, ont été sommairement abattus ou brulés vifs.
- A Yopougon Port-Bouet2, les miliciens lancent des grenades dans les cours communes ou à travers les toits des domiciles de familles innocentes barricadées chez elles dans la terreur. Contraintes de sortir car incapable de supporter les gaz émis, elles se voient tirer dessus à vue pour ceux qui tentent de fuir et bruler vifs pour ceux, les plus faibles, les plus jeunes qui sont pris. C’est ainsi que pour la seule journée du 15 mars, dans ce seul quartier et dans des conditions effroyables, 8 personnes ont été abattues et 11 autres ont été brûlées vives jusqu’à calcination, le comble de l’horreur.
- Enfin, l’inimaginable a encore été dépassé aujourd’hui où à Abobo, des éléments des forces de sécurité proches de Laurent Gbagbo, ainsi que des mercenaires barricadés dans le camp commando ont tiré au hasard des obus sur les domiciles de civils innocents réalisant ainsi un carnage que les mots n’arrivent plus à qualifier : plus de 40 personnes tuées dont des femmes, des enfants en bas âge et plus de 60 blessés.

Juste pour les deux semaines écoulées, le décompte macabre est de 150 décès et plus de 200 blessés don 150 graves. Et depuis l’annonce des résultats des élections le 28 Novembre 2010, l’on en est à plus de 720 décès dont 320 découverts dans des charniers et plus de 1700 blessés dont 450 graves).
Le Président et le gouvernement voudraient présenter leurs condoléances aux familles endeuillées et traduire toute leur compassion et leur soutien aux blessés
En plus de tous ces actes, le gouvernement a été informé de ce que Monsieur Laurent Gbagbo faisait distribuer des quantités importantes d’armes depuis plusieurs jours dans divers quartiers de la capitale à des populations civiles appartenant à son camp en vue de se préparer à une prétendue guerre civile à venir.
Tous ces actes visent spécifiquement des personnes ciblées pour leur appartenance à une ethnie, à un parti politique ou à une religion puisque des édifices et responsables religieux sont spécifiquement visés. Mais à quelle logique peut répondre une telle furie meurtrière qui est de nature à détruire le tissu national et à hypothéquer durablement le processus de réconciliation et de retour à la paix tant recherché?
Une seule raison justifie ces atrocités, celle qui est qu’après avoir perdu les élections et été débouté devant toutes les instances diplomatiques internationales Laurent Gbagbo et ses mercenaires et miliciens illuminés cherchent à provoquer par tous les moyens une guerre civile comme dernier recours pour espérer rester au pouvoir.
Le Gouvernement, par son attitude responsable de privilégier le dialogue interne et la coopération avec la communauté internationale, a su éviter les stratagèmes scélérats que le clan Laurent Gbagbo ne cesse d’imaginer.
Aujourd’hui, le seuil du tolérable est atteint et le Gouvernement entend bien les gémissements, la grogne et le désir ardent des populations exténuées d’en finir au plus tôt.
Le gouvernement prie les populations de tout mettre en œuvre pour faire échec à la logique de chaos que l’on veut instaurer et d’éviter, en cherchant à se faire justice soi même, de tomber dans le piège de guerre civile de monsieur Laurent Gbagbo et son clan.
Le Gouvernement rappelle que le Président Son Excellence Alassane Dramane Ouattara a pris l’engagement solennel de mettre fin, dans les tous prochains jours, aux souffrances du peuple ivoirien.

Enfin, Le gouvernement voudrait en cette circonstance particulière, interpeller une fois de plus les éléments des forces de défense et de sécurité encore loyales à monsieur Laurent Gbagbo afin qu’ils ne ternissent pas leur image et celle de leur corps en associant leur nom à des actes qui n’ont rien de militaire mais qui sont plutôt ceux de vulgaires assassins. Quel que soit leur soutien à un individu, ce soutient ne peux être au dessus des intérêts du peuple qu’ils ont fait serment de protéger et de servir.
Encore une fois, pendant qu’il est encore temps, qu’ils se démarquent de cette barbarie, qu’ils honorent leur corps et leur pays, qu’ils rejoignent la république.

Je vous remercie.

Le Porte-parole du Gouvernement


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