Une discussion politique qui se termine en tuerie. C’est l’insoutenable scène qu’il a été donné de voir aux habitants de la Cité verte de Yopougon le lundi 14 mars 2011 dernier. Le sergent de police Zigbeu Zigoula et Brou Amoa Henri, un enseignant du secondaire ne verront plus leurs proches. Ils ont été froidement abattus par Kouakou Didier alias « Côte d’Ivoire », un marin en faction à la base navale de Locodjro. Leur malheur est de s’être réjoui en présence de cet ancien garde de corps de Charles Blé Goudé, des dernières conclusions du Panel qui confirme la victoire du docteur Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. Au-delà l’acte posé par le sinistre marin, il faut voir les fruits de la haine inoculée pendant une décennie par le camp de Laurent Gbagbo. A cause de Laurent Gbagbo, aujourd’hui, parler politique en Côte d’Ivoire c’est signer son arrêt de mort. Surtout si ce que l’on dit n’est en conformité avec le discours officiel du palais. Laurent Gbagbo dit que la « parole est libérée ». Mais en réalité, cela est seulement valable pour ses partisans. La haine a tellement aveuglé certains Ivoiriens qu’actuellement il est périlleux de s’aventurer dans des commentaires sur l’actualité politique. Laurent Gbagbo dit avoir libéré la parole. Mais, malheureusement aujourd’hui, on assiste à l’instauration de la pensée unique. A la radio et à la télévision, on n’entend qu’un seul son de cloche. On va même jusqu’au distiller la haine et la division dans le cœur des Ivoiriens. On fait croire aux uns et aux autres qu’il y des ennemis intérieur comme extérieur qu’il faut éliminer sans pitié. Le marin Kouakou Didier n’est pas le vrai responsable de la mort du sergent-chef Zigbeu Zigoula et celle de Brou Amoa Henri. C’est le discours de la haine que Laurent Gbagbo et ses camarades ne font que proférer depuis qu’ils sont arrivés au pouvoir. Même si Jules Romain dit qu’ « à la guerre, il n’y a pas de victimes innocentes », il faut reconnaître que dans cette affaire Kouakou Didier, le bourreau, Zigbeu Zigoula et Brou Amoa Henri, les deux assassinés, sont tous les victimes de la politique nationale-socialiste pratiquée par le « Machiavel des lagunes » depuis son avènement. Comme aimait à répéter le Mahatma Gandhi : « œil pour œil rend aveugle ». Pour dire qu’il faut éviter de se laisser submerger par la haine. Malheureusement, certains ne l’ont pas encore compris.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly
