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Politique Publié le vendredi 18 mars 2011 | AFP

Abidjan s`enfonce dans une spirale de violence, l`ONU accuse le camp Gbagbo

Abidjan s'enfonçait vendredi dans une spirale
meurtrière au lendemain du massacre de près de 30 civils perpétré selon l'ONU
par les forces armées fidèles au président sortant Laurent Gbagbo, qui ont
démenti toute implication et dénoncé un "complot".
Jamais depuis la mi-février, quand la crise post-électorale a débouché sur
des combats, la métropole ivoirienne n'avait connu une si lourde atmosphère.
Nombre d'habitants jugent imminente une déflagration générale, alors que le
quartier d'Abobo a été de nouveau la cible dans la nuit de jeudi à vendredi de
tirs à l'arme lourde, ont rapporté à l'AFP plusieurs habitants.
"Vers minuit (locale et GMT), on a entendu des tirs d'arme lourde. On s'est
mis sous le lit, à même le sol, de peur d'être tués", a raconté une habitante.
Aucun bilan n'était immédiatement disponible.
Le ministère de la Défense, à la limite du quartier du Plateau qui abrite
le palais présidentiel, a été la cible d'une attaque "rebelle", selon la
radio-télévision d'Etat, qui a fait état de "12 morts" parmi les assaillants.
Six corps étaient étendus dans la matinée dans les environs, a constaté
l'AFP.
Vendredi matin, beaucoup d'Abidjanais avaient une nouvelle fois préféré
rester chez eux: les véhicules étaient rares sur les grands axes
habituellement engorgés, et des commerces étaient fermés. Certains habitants
étaient allés faire des provisions, dans l'angoisse des prochains jours.
L'attaque à l'arme lourde de jeudi sur Abobo, fief électoral d'Alassane
Ouattara - reconnu président ivoirien par la communauté internationale -
largement contrôlé par les insurgés, a fait monter la tension entre le
gouvernement Gbagbo et l'ONU.
Selon la mission de l'ONU dans le pays (Onuci), cette attaque a été menée
par "les forces armées du camp" Gbagbo et a fait 25 à 30 morts et entre 40 et
60 blessés.
Ce massacre pourrait constituer un "crime contre l'humanité", a indiqué un
porte-parole du Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme.
Mais le gouvernement Gbagbo a dénoncé "un vrai complot". "C'est clair et
net, il y a une synergie entre l'ONU, la France, les rebelles contre la Côte
d'Ivoire", a déclaré à l'AFP le porte-parole Ahoua Don Mello.
"Ce jeudi 17 mars, Abobo n'était pas un théâtre d'opération pour les forces
régulières. C'est une zone qui est actuellement partagée entre deux factions
rebelles avec des intentions très contradictoires", a-t-il dit.
Le gouvernement Gbagbo réclame depuis fin 2010 le départ de la mission
onusienne et de la force française Licorne qui l'appuie, les accusant de
soutenir les "rebelles" alliés à M. Ouattara.
Au fil des jours, la plupart des quartiers du nord d'Abidjan ont été
touchés par les affrontements.
Le massacre de jeudi intervient alors que la communauté internationale
s'inquiète de plus en plus des répercussions sur les civils d'une crise qui
avant cette attaque avait fait, selon l'ONU, plus de 410 morts depuis
mi-décembre et menace de plonger le pays dans une guerre civile.
Une porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de
l'ONU (Ocha) a exprimé "sa plus vive inquiétude devant cette escalade sans
précédent de la violence et joint sa voix à celle des autres organisations
pour la cessation des hostilités et la protection des civils".
"Ces violences sont un frein à l'aide humanitaire", a averti Elisabeth
Byrs, parlant notamment de "barrages" érigés à l'ouest.
Environ 300.000 personnes ont été déplacées par les violences à Abidjan.
Plus de 90.000 Ivoiriens se sont réfugiés au Liberia depuis le début de la
crise, dont plus de la moitié depuis fin février, un "énorme défi" pour les
infrastructures humanitaires dans le pays, selon l'ONU.
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