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Politique Publié le samedi 19 mars 2011 | Le Patriote

Interview / Hamed Bakayoko (ministre de l’Intérieur) : "Bientôt, très bientôt, notre malheur sera derrière nous"

© Le Patriote Par Aristide
Médias : la nouvelle chaîne de télévision nationale, TCI sur les fonts baptismaux en présence du Président Alassane Ouattara et de son épouse
Samedi 22 janvier 2011. Abidjan. Hôtel du Golf. Photo: le Ministre de l`Intérieur du gouvernement Soro, Hamed Bakayoko se prêtant aux questions du journaliste Brou Aka Pascal
Après le massacre perpétré par les FDS pro-Gbagbo à Abobo, le jeudi dernier, Hamed Bakayoko, Ministre de l’Intérieur, assurant l’intérim de la défense, a été invité au journal de 20 heures de TCI. Après avoir déploré les morts, le ministre de l’Intérieur a invité les FDS pro-Gbagbo à se ressaisir.


Q : Monsieur le ministre, quels commentaires vous inspirent les évènements qui ont eu lieu à Abobo ?

Hamed Bakayoko : Avant de répondre à votre question, je voudrais dire que nous avons eu un choc. Je crois que nous sommes au-delà de l’imaginable. En attaquant à l’arme lourde, en laçant des obus sur un marché, dans des cours familiales, le camp Gbagbo a endeuillé profondément la Côte d’Ivoire. Il a déchiqueté, massacré des Ivoiriens. Je voudrais à cet instant, avec beaucoup d’émotions, présenter les condoléances du gouvernement et du Président de la République à toutes les familles des victimes. Je voudrais adresser ma compassion à tous les blessés, ils sont nombreux, ils sont exactement au nombre de 121. Je voudrais au nom du gouvernement demander pardon aux Ivoiriens, leur dire « yako », leur dire « i fô ». C’est un drame sans nom, un drame inqualifiable. Nous avons été en contact toute la journée avec ces populations en détresse, en train de pleurer, en train de crier. Je voudrais leur dire que le Président de la République est choqué, par ce qui vient de se passer. Le Président de la République, qui a adressé un message de paix et d’amour et à toutes parties, est choqué. Il présente ses condoléances à tous les Ivoiriens.

Q : Monsieur le ministre, il n’y a pas seulement qu’à Abobo où les populations sont massacrées. Dans toutes les communes aujourd’hui, les populations sont terrorisées. Comment mettre fin à ce drame ?

HB : C’est notre préoccupation première. Il n’y pas de honte à l’avouer, on connaissait la folie des hommes de Gbagbo, mais on n’imaginait pas que cette folie pourrait aller jusqu’à cette extrémité. Les Etats-Unis d’Amérique ont parlé à juste titre de « faillite morale ». Il y a un incroyable manque de considération pour la personne humaine, on tue avec une déconcertante facilité. On tue dans les quartiers, on brûle les gens. Nous sommes arrivés à un seuil de violence jamais imaginé en Côte d’Ivoire du fait de la volonté du camp Gbagbo, du Président sortant de s’accrocher au pouvoir. Comment arrêter cela ? Nous sommes à l’œuvre. Vous savez, ce matin (jeudi dernier, ndlr), le Président de la République a posé un acte fort. Il a signé l’ordonnance qui unifie nos armées. Il a instruit les militaires pour protéger le pays. Je voudrais profiter de votre micro, pour m’adresser aux militaires. Je pense qu’on parle des miliciens, mais il faut dire qu’il y a des policiers, des gendarmes, des FDS qui sont complices de tous ces crimes. Je voudrais leur poser une question : « qu’est-ce qui vous arrive ? ». Pour un homme qui veut se maintenir au pouvoir, vous oubliez vos frères, vous oubliez le pays. Vous tuez. Ces actes seront punis. Aujourd’hui, les forces impartiales grâce aux moyens technologiques, ont des photos et des films satellitaires, de ceux qui pillent, de ceux qui tuent. Ils auront à rendre compte. Pour cela, il faut qu’ils pensent à eux-mêmes, à leur avenir, qu’ils pensent à leurs familles, à leurs enfants. Tous ces commandants, tous ces gens qui ont de la famille, qui ont un avenir doivent se méfier. La Côte d’Ivoire ne changera pas. Cette situation ne peut pas durer longtemps. Il faut qu’ils arrêtent leur mouvement de folie. Je veux m’adresser encore au Général Mangou. Il y a des rumeurs sur son compte. Tout le monde sait que ces rumeurs ne sont pas fortuites, elles sont le signe d’un malaise. Nous sommes informés qu’il y a des désaccords dans l’armée. Il faut que ceux qui ne sont pas d’accord s’expriment, prennent leur responsabilité. Il faut qu’ils rejoignent le camp du peuple, il faut qu’ils rejoignent le camp de la République. Il faut qu’ils rejoignent les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, ndlr). Bientôt, nous allons entrer en action. Nous savons que la situation actuelle est très difficile, elle est même très dure. Mais je voudrais dire à nos compatriotes que nous mesurons pleinement les enjeux de la situation. Nous sommes à leurs côtés. Chacun de nous a un lien avec les familles de ceux qui meurent ou sont blessés. La tâche n’est pas facile, mais je voudrais rassurer tout le monde. Nous vaincrons. Nous sommes dans une situation d’un gouvernement légitime qui n’a pas les leviers de la force publique. C’est difficile. Il fallait s’organiser. Nous sommes très avancés dans notre organisation. Les nivaux de ralliements se font tous les jours. Je voudrais demander aux gens d’arrêter de nous appeler au téléphone pour dire qu’on est avec vous, mais on ne peut pas faire ceci ou on ne peut pas cela. Le destin de notre pays se joue maintenant. Les Ivoiriens meurent tous les jours. Ce n’est pas acceptable. On ne peut pas continuer avec ce comportement. Je voudrais demander au Président Gbagbo ce qu’il veut faire de la Côte d’Ivoire. Veut-il garder le pouvoir après avoir tué autant d’Ivoiriens ? Depuis quelques mois, il ne se passe pas un jour sans qu’un Ivoirien ne soit tué. Il faut que ça s’arrête. Nous demandons aux militaires, nous demandons aux gendarmes, nous demandons aux policiers, qui dans leur âme sont pour la République, de mettre fin à ces massacres.

Q : Cette boucherie intervient deux semaines après la première boucherie des femmes d’Abobo et 48 h après le message d’apaisement du Président de la République. Y voyez-vous une réponse à l’appel du président ?

HB : Le monde entier l’a vu, le Président est resté dans sa posture d’homme de paix et Président de tous les Ivoiriens, à l’écoute de l’initiative de l’Union africaine, pour donner une chance à une sortie pacifique de crise. Il a fait sa part. Il a tendu la main. Aujourd’hui en réponse, c’est une main ensanglantée qu’on lui tend. Ça suffit ! Je considère que le discours du Président est un grand discours. Il ne faut pas que les Ivoiriens se méprennent. Le Président Alassane Ouattara n’est pas Gbagbo, il ne sera jamais Gbagbo. Il ne fera pas du Gbagbo. Je sais que les gens attendaient des discours guerriers. Ce n’est pas la voie d’un chef. Il va rester à la tâche en tant que Chef de l’Etat, pour résoudre les problèmes auxquels sont confrontés ses compatriotes. Le problème auquel nous sommes confrontés, est un problème important, c’est un problème grave, qui est en train d’être réglé. Il sera réglé. Je peux vous rassurer qu’il sera réglé dans les jours à venir.

Q : Depuis quelques mois, les militants du RHDP sont désemparés, on reçoit chaque jour des appels de militants déboussolés, qui se sentent abandonnés. Que pouvez-vous répondre à ces militants qui pensent qu’on les tue chaque jour sans que rien ne soit fait pour leur défense ?

HB : C’est un sentiment que nous comprenons. Mais ils savent, ils connaissent le Président de la République. Ils connaissent son équipe. Il ne peut pas abandonner ses compatriotes. C’est vrai, aujourd’hui, nous avons assisté impuissant à ces actes odieux. C’est pourquoi, je voudrais demander pardon aux Ivoiriens. Nous sommes en train de tout faire pour mettre fin à cette situation dans le temps et dans l’espace. Ils peuvent nous faire confiance. Il y a des moments dans la vie des peuples qui sont des moments très difficiles. Nous devons surmonter toutes ces difficultés. La Côte d’Ivoire amorce la dernière ligne droite. Le Président Ouattara est en train de travailler à la naissance d’une nouvelle Côte d’Ivoire. Au moment où on a le sentiment qu’on ne peut plus, que c’est trop, c’est là qu’il faut aller chercher au plus profond de soi-même la dernière énergie pour faire un bond en avant. Aujourd’hui, nous sommes à cette étape. Nous ne devons pas nous décourager. Nous devons considérer que nous sommes à la fin.

Q : Monsieur le ministre, l’acte de ce matin (la réunification des armées, ndlr) peut-il être considéré comme un acte hautement important dans le processus de sortie de crise ?

HB : C’est un acte très important dans la mesure où cet acte s’inscrit dans l’Accord politique de Ouagadougou, qui stipulait qu’après l’élection, il fallait passer à l’unification des deux armées. Aujourd’hui, il a souhaité cela, parce qu’ il veut que cette nouvelle armée soit le creuset de tous ceux qui se reconnaissent dans la République et qui veulent agir pour la République et agir dans l’intérêt du peuple de Côte d’Ivoire, qui a placé sa confiance au Président Alassane Ouattara. C’est un moment important parce que beaucoup de militaires l’attendaient. Je pense qu’aujourd’hui, ils ont un instrument qui va leur permettre d’agir pour mettre hors d’état de nuire tous ces mercenaires, tous ces militaires zélés à la solde d’un homme.

Q : Quel message le Président de la République veut-il lancer par cette cérémonie, cet acte qu’il a posé ce matin?

HB : Un seul message. Il n’y en a pas deux. Nous savons que notre responsabilité est de protéger les Ivoiriens. Je crois bientôt que ces militaires vont se mettre en route pour protéger les Ivoiriens.

Q : Pensez-vous que cette armée pro-Gbagbo, dont certains se sont illustrés négativement va saisir cette opportunité, pour se réhabiliter ?

HB : C’est l’appel que le Président leur à lancé à travers son message. C’est vrai que cette armée a été instrumentalisée, elle est sous la menace. Mais dans la vie, à un moment donné, il faut prendre ses responsabilités. Il faut se lever, il faut dire non. Aujourd’hui, les hommes comme les Généraux Mangou, Kassaraté, Brindou doivent s’interroger. Tous ces morts, sont le fait de leur commandement. Demain, vont-ils se lever pour dire : « non, ce n’est pas nous » ? C’est aujourd’hui qu’il faut dire non par des actes courageux. Il faut faire comme la Tunisie.
Je l’avoue, ça a été long. Mais bientôt, très bientôt, cette misère va définitivement prendre fin. Nous demandons aux militaires de prendre leur responsabilité.

Q : Pour diriger cette armée, il faut des hommes de charisme, combien de temps est-ce que vous vous donnez pour nommer ces personnalités ?

HB : Pour des raisons évidentes, je ne peux pas répondre à cette question. Cela relève des prérogatives du Chef de l’Etat. Ce que je peux dire, c’est qu’en temps et en heure, vous serez informés des nominations de ces responsables.

Q : Quel commentaire faites- vous du discours à la nation du Président de la République ?

HB : C’est le discours d’un Chef d’Etat qui a une haute idée de ses charges. Il tend la main à nouveau, comme le monde entier le lui demande et comme les Ivoiriens le souhaitent. L’écoutant parler, je vois le Président Houphouët-Boigny. C’est cela la Côte d’Ivoire. Un Chef d’Etat qui à un discours rassembleur. Malgré ces chocs, le Président Alassane Ouattara est resté égal à lui-même.

Q : Justement, certains de vos militants attendaient un discours plus guerrier, compte-tenu de la situation qui prévalait. Cela n’a pas été le cas.

HB : Les gens doivent comprendre qu’on ne peut pas construire une Nation dans la violence. Il faut bâtir par amour. Aujourd’hui, nous avons un Président élu, qui attend la plénitude de la gestion de l’Etat et qui attend amorcer le développement de son pays et en face, vous avez le Président sortant, qui détruit. Il y a l’émotion dans la douleur. On peut répartir. Il faut transformer les jeunes ivoiriens désœuvrés en citoyens travailleurs…Tous ceux qui se battent pour une clique, payeront. Les 89 personnes qui composent cette clique ont sur leurs comptes 150 milliards de FCFA en Europe. Il s’agit de M Gbagbo, sa femme et les autres. Je ne comprends pas pourquoi ces jeunes se battent pour eux. Que gagnent-ils dans cette aventure, sans lendemain. On ne peut pas construire un pays en tuant continuellement ses habitants. Le Président Ouattara a un projet pour les jeunes. Il veut leur donner un meilleur avenir, en leur donnant du travail. Nous n’attendons que le départ de Laurent Gbagbo pour nous mettre au travail.

Q : On pensait que la main tendue du Président serait saisie par le camp adverse ?

HB : Ecoutez, comme vous, nous sommes toujours dans l’attente. Le président Gbagbo a fait un communiqué pour dire qu’il intervenait, bientôt. On attend. Nous sommes informés de ce que beaucoup de Chefs d’Etat l’appellent. Nous sommes informés de ce que lui-même est tiraillé. Il y a des faucons qui le tirent. Je voudrais m’adresser aux militants du FPI : « vous qui avez lutté depuis des années pour la liberté, pour la démocratie, parmi vous, il y a des hommes de conviction, vous avez mis Gbagbo au pouvoir, il a gouverné avec une clique. Une clique qui s’est enrichi et qui a dévoyé votre lutte. Aujourd’hui, cette clique est en train de conduire le pays dans un désastre et vous ne levez pas la voix pour dire non ». On apprend que Mamadou Koulibaly n’est pas d’accord, mais il est au Ghana. Il faut qu’il le dise, qu’il prenne rendez-vous avec l’histoire. On apprend également que le Pr Sery Bailly n’est pas d’accord, il faut qu’il le dise. Ce n’est pas acceptable qu’ils évoquent des questions de sécurité. Personne n’est en sécurité. Il faut qu’ils osent.

Q : Est-ce que le sursaut national auquel appelle le Président Ouattara, selon vous, est possible ?

HB : Le Président a parlé d’un sursaut ivoirien. C’est cette capacité qu’ont les Ivoiriens à surmonter ce genre de crise, à aller au-delà d’eux-mêmes. Il faut que tout le monde dise non à cette imposture, non à la haine pour porter un message d’espoir et de salut. Nous sommes arrivés au moment de ce sursaut salvateur. Il faut que la Côte d’Ivoire ne s’écroule pas comme les autres le souhaitent. Pourquoi n’y a-t-il pas de guerre civile ? Pourquoi n’y a-t-il pas de guerre religieuse ? C’est parce que la Côte d’Ivoire repose sur des ressorts solides. On se connait, on se pratique, on s’aime. Gbagbo le sait. Ils vont brûler des mosquées pour que demain, des musulmans aillent brûler des édifices religieux pour qu’ils disent : « voilà la guerre religieuse ». Ils vont piller les résidences des gens, alors qu’eux également ont des résidences, pour inviter les autres à attaquer leurs résidences, pour qu’ils brandissent le spectre de la guerre. Non, nous, nous avons une ambition pour la Côte d’Ivoire. Nous n’allons pas suivre ceux qui veulent nous tirer vers le bas dans la boue. Je dis aux Ivoiriens de nous faire confiance. Le chemin, je peux le dire a été long. Mais je peux le dire avec assurance, les choses vont prendre fin. Vous allez voir, comme tous les dictateurs, Gbagbo va s’arrêter. Parce que nul n’est éternel, encore moins dans ces conditions. Son règne de malheurs, de souffrances, de tueries, de massacres va prendre fin.

Q : Le Président a procédé à un vaste mouvement de nomination, des autorités préfectorales, dans quel but s’inscrit cette action ?

HB : Ce n’est pas un vaste mouvement, c’est un mouvement partiel pour répondre à l’attente des populations. Vous savez que nous avons fait le point et dans une vingtaine de localités, des préfets avaient déserté pour des questions de sécurité et autre. Nous avons fait ces nominations pour que ces préfets soient la courroie de relai entre l’action du gouvernement et les populations. Le Président de la République a souhaité que, malgré l’exercice difficile de ses fonctions, nous puissions régler des problèmes urgents d’eau, d’électricité. Le Président a signé un décret de nomination d’un préfet de région, celui de Touba et dix préfets de département. La liste sera divulguée par le communiqué du porte-parole du gouvernement.

Q : Il reste dix départements à pourvoir, dans combien de temps seront-ils pourvu ?

HB : Je pense que cela se fera dans les moments qui viennent. Comme je vous l’ai dit, très bientôt le Président de la République aura la plénitude de l’exerce de son pouvoir, il aura tout le temps pour organiser ces choses.

Q : Quand est-ce que le Président de la République sera-t-il installé ?

HB : Ecoutez, vous me donnez l’opportunité de prendre à témoin, la communauté internationale.
Depuis le mois de décembre, tout le monde savait la situation. Il y a eu cette initiative nouvelle du panel des Chefs d’Etat de l’UA, qui a abouti aux résultats que tout le monde connait. Le Président Ouattara a bel et bien gagné l’élection du 28 novembre. Le panel a demandé au Président sortant de partir. Déjà, la CEDEAO avait émis l’idée d’utiliser la force légitime. Cette décision de l’UA, le Gbagbo qu’on connait ne va pas l’accepter.

LP : Sera-t-on obligé de passer par la force légitime ?

HB : Cette situation ne doit pas durer plus d’une semaine. Elle est intenable. Nous n’avons pas voulu nous mettre à porte-à-faux avec la communauté internationale. La Côte d’Ivoire doit avoir le soutien de tout le monde entier, elle aura besoin de moyens importants pour la suite des opérations. Il ne faut jamais rejeter toutes les initiatives de paix, surtout pour un pays comme la Côte d’Ivoire. Je voudrais faire savoir que pendant les va-et-vient des différents médiateurs, Gbagbo s’est armé pour tuer les Ivoiriens. Aujourd’hui, on nous a engagés à prendre des mesures contraignantes. Le Président Ouattara a fait sa part. Le monde entier a apprécié son discours, sa méthode. En retour Gbagbo tue, il massacre. Je veux interpeller la communauté internationale, je veux interpeller l’ONU qui a certifié l’élection présidentielle. La communauté internationale est représentée ici par l’ONUCI. L’ONUCI ne peut pas accepter impuissante aux massacres des populations. C’est vrai que l’ONUCI fait beaucoup pour les populations, mais aujourd’hui dans leur mandat, il y a la protection des populations en danger. Or c’est à cela qu’on assiste aujourd’hui, à Abobo, à Yopougon, à Adjamé. Il faut anéantir les tueurs de Laurent Gbagbo. Il ne faut pas attendre après pour parler de génocide. Je voudrais dire à la communauté internationale qu’elle a pris une position, il faut que son attitude sur le terrain soit en cohérence avec cette position qu’elle a prise. Elle ne peut pas laisser Laurent Gbagbo dire non à l’appel de tout le monde entier. Il y a d’abord eu l’appel de son peuple qui lui a dit « non, je ne te vote pas, je vote Ouattara ». Ensuite, la société civile ivoirienne, elle s’est mobilisée, il y a eu la CEDEAO nos voisins, après l’Union africaine. Les grandes puissances ont tranché. Comment tout ce monde là peut dire une chose et lui seul peut tenir tête ? Il faut que la communauté internationale intervienne. J’interpelle également les cadres du FPI.

Q : Qu’attendez vous de la venue du haut représentant de l’UA ?

HB : Sa mission est claire. C’est de dire au Président Gbagbo de partir, pour que le Président Ouattara s’installe. Yao N’Dré et les membres du Conseil constitutionnel savent que ce sont eux qui ont mis la Côte d’Ivoire dans cette situation. Quel message laisseront-ils à leurs enfants. Ils n’ont pas dit le droit. Leurs arguments de dire qu’on ne pouvait pas reprendre l’élection ne tient pas. On a organisé deux tours de l’élection présidentielle avec un taux de participation de 84% au 1er tour et 81 % au 2eme tour. Le camp Gbagbo a émis des réserves dans 4 départements. Pour inverser les résultats, vous avez éliminé les résultats de 7 départements. C’est honteux pour le professeur de droit qu’il est.
Pour terminer, je voudrais vous féliciter pour le travail que vous abattez. Le Président de la République l’a fait. L’histoire vous donnera raison pour le choix que vous avez opéré. Aux Ivoiriens, je voudrais demander de ne pas douter. Bientôt, très bientôt, notre malheur sera derrière nous. La peur va changer de camp.

(Propos retranscrits par Thiery Latt)
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