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Politique Publié le samedi 19 mars 2011 | Nord-Sud

Réunification de l’armée / ADO prend l’Apo en main

© Nord-Sud Par Aristide
Défense nationale: le Président Alassane Ouattara crée les Forces Républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI)
Jeudi 17 mars 2011. Abidjan, Hôtel du Golf. Par ordonnance du Président de la République de Côte d`Ivoire, SEM Alassane Dramane Ouattara décrète la fusion des deux armées, les Forces Armées Nationales et des Forces Armées des Forces nouvelles, en une nouvelle institution, les Forces Républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI). Photo: le Colonel Kouassi Patrice (D), porte parole de l`armée unifiée, saluant le chef de l`Etat
En signant jeudi l’ordonnance qui consacre l’unification des ex-Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci) et des Forces armées des Forces nouvelles, le président de la République, Alassane Ouattara a tout simplement relancé l’Accord politique de Ouagadougou qui avait jusque-là permis aux Ivoiriens de croire en un retour à la normalité dans leur pays.

Cela s’appelle avoir le sens des responsabilités. Quand bien même il n’en est pas l’initiateur, le nouveau président de la République, Alassane Ouattara, a décidé de relancer l’Accord politique de Ouagadougou (APO), en procédant notamment, jeudi, à la réunification des deux armées ivoiriennes. Le faisant, Alassane Ouattara vient ainsi de remporter une autre bataille psychologique de taille sur son ex-rival, Laurent Gbagbo. Grâce à cet accord dont l’initiateur, est l’ancien chef de l’Etat, les Ivoiriens avaient réussi à parcourir un pan important du chemin qui les conduisait à la paix. Malheureusement, en mauvais perdant, l’ancien chercheur à l’Institut d’histoire d’art et d’archéologie (Ihaa) de l’Université d’Abidjan, avait tenté de mettre à mort cet instrument de paix. En le lui arrachant, Alassane Ouattara relance donc l’application intégrale de l’accord politique du 4 mars 2007, signé dans la capitale burkinabé, sous l’égide du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré. Mais, par delà ce signale fort, l’ordonnance prise par Alassane Ouattara comporte trois symboles qui ne manqueront sans doute pas de raffermir le pouvoir arraché dans les urnes à Laurent Gbagbo, le 28 novembre 2010.

Le premier symbole se rattache à la notion de continuité de l’Etat. En effet, à l’égard des Forces nouvelles, précisément des Forces armées des Forces nouvelles, l’Etat de Côte d’Ivoire avait pris un certains nombre d’engagements que le nouveau dirigeant ivoirien devait appliquer, un mois après sa prise de fonction. La pièce-maîtresse de cet engagement, contenu dans l’Accord complémentaire 4 de l’APO prescrit que « la mise en place effective de la nouvelle armée interviendra au plus tard, un mois après l’investiture du nouveau président de la République ». Que vaut un Etat s’il n’est pas capable de respecter ses engagements, librement pris à l’égard de ses citoyens et surtout à l’égard de la communauté internationale qui a endossé lesdits engagements ? C’est donc pour faire respecter la signature de l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, apposé au bas de cet accord complémentaire 4, le 22 décembre 2008 à Ouaga, qu’Alassane Ouattara, en dépit du contexte difficile dans lequel il est appelé à exercer ses fonctions, a signé l’ordonnance de jeudi dernier. « Comme prévu dans l'Accord Politique de Ouaguadougou et pour mettre fin à tous les dérapages, je viens de prendre une ordonnance portant création des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Cette nouvelle armée est composée des Forces armées nationales et des Forces armées des Forces nouvelles, sous un état-major général, dirigé par un chef d'état-major général, secondé par un chef d’état-major général adjoint », précise le président, de plain-pied dans la refonte de l’armée ivoirienne.

La deuxième symbolique qui s’attache à la mesure prise par Alassane Ouattara, c’est le fait qu’au sortir de la crise, la Côte d’Ivoire a nécessairement besoin d’une armée forte en laquelle le peuple ivoirien se reconnaît. Avec la création par le nouveau chef de l’exécutif, des Forces républicaines de Côte d’Ivoire, c’est désormais chose faite à travers la fusion des Forces de défense et de sécurité qui contrôlent la partie sud du pays et les Forces armées des Forces nouvelles qui ont la main sur sa partie septentrionale.

La troisième symbolique de l’ordonnance d’Alassane Ouattara tient au fait qu’il est en train d’arracher à Laurent Gbagbo, ce qui lui donne encore l’illusion de gouverner le pays, c’est-à-dire les forces de défense et de sécurité. Cette prise de contrôle de l’armée intervient après celle de la diplomatie et des finances, subrepticement arrachées à Laurent Gbagbo. Ce qui fait dire à un politologue, ancien dignitaire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) que, «tout en parachevant l’APO, le médicament de Gbagbo, ADO asseoit son pouvoir».

Marc Dossa
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