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Économie Publié le lundi 21 mars 2011 | La Tribune de l’Economie

Crise nucléaire au Japon / La guerre du pétrole relancée en Côte d’Ivoire

La crise nucléaire qui a frappé le Japon le vendredi 11 mars 2011 suite au violent séisme qu’a connu ce pays d’Asie, est un sérieux revers pour l'industrie nucléaire mondiale, qui a connu une renaissance au fur et à mesure que s'estompait le souvenir des catastrophes de 1986 à Tchernobyl, en Ukraine, et de 1979 à Three Mile Island, aux Etats-Unis. Ce nouveau drame dont les conséquences sont aujourd’hui incalculables, remet au goût du jour, les risques qu’encourent les pays utilisateurs de nucléaire civil. Dans l’Union Européenne, qui dispose d’environ 143 réacteurs, et les USA, premier pays producteur de nucléaire au monde, la menace est prise au sérieux. La France, qui compte le parc nucléaire le plus important de l'UE avec 19 centrales et 58 réacteurs, l’Allemagne et la Suisse ont publiquement exprimé leurs craintes. La chancelière allemande Angela Merkel, sous la pression, n’ai pas allé de main morte. Elle a annoncé un moratoire de trois mois sur l'allongement de la durée de vie des réacteurs nucléaires du pays. La Suisse a elle aussi annoncé de son côté la suspension de ses projets de renouvellement de centrales nucléaires, en l'attente d'éventuelles normes de sécurité plus strictes. Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre français de l’environnement ne dira pas autre chose. " Nous comprenons les angoisses et nous les ministres européens devront tirer toutes les conséquences de cet accident, notamment déterminer si l'énergie nucléaire est ou n'est pas une énergie maîtrisable", a souligné la ministre du président Sarkozy, qui lui, semble ne pas voir le danger. Cette déclaration d’un officiel européen, teintée de psychose, nous donne déjà un aperçu de ce qui pourrait être le lien entre la crise nucléaire au Japon et la crise ivoirienne. Nous devons donc comprendre que les espoirs placés dans les centrales thermiques et la dépendance de l’occident vis-à-vis du nucléaire pour la production d’énergies sont en train de s’estomper face à la menace d’une catastrophe nucléaire sans précédent comme le vis le Japon en ce moment.
Le nucléaire civil : L’espoir fait place à la crainte

Le nucléaire civil figurait avant ce drame humanitaire au Japon, au centre des politiques énergétiques de choix de la plus part des pays occidentaux, en raison de la vulnérabilité énergétique croissante à laquelle ces pays font face. Cette vulnérabilité est essentiellement due à l’augmentation de la demande d’énergie, à l’envol des prix pétroliers, à l’incertitude quand aux approvisionnements en énergie et aux craintes liées au réchauffement planétaire. Actuellement, cette énergie nucléaire assure15% de la production électrique dans le monde. En France par contre, le pays le plus suréquipé en nucléaire, elle représente 78% de toute l’électricité produite. Selon des statistiques, cette proportion est de 30% en Allemagne et au Japon, et de 14% au Canada. Il va sans dire que les risques de catastrophe comme c’est le cas au Japon, replongent le pétrole au cœur des jeux d’intérêt. Pourtant, les réserves de l’or noir à travers le monde, s’épuisent peu à peu. Et cela, les pays occidentaux en sont conscients, et c’est d’ailleurs pourquoi ils se sont tous rués vers le nucléaire. "Ces pays (les pays occidentaux, ndlr) sont conscients que la question qui se pose aujourd’hui dans le marché pétrolier, ne porte pas uniquement sur les capacités à se développer, pour répondre à la croissance des besoins, mais aussi, et surtout, sur les perspectives d’avenir qui ne sont pas rassurantes et qui sont liées au volume réel des réserves pétrolières", a fait savoir l’expert des questions énergétiques, Brahim Saidy. Selon les sources statistiques publiées par Oil and Gas Journal, par le BP Statistical Review et par l’United States Geological Survey (USGS), les réserves en pétrole prouvées sont de l’ordre de 1150 milliards de barils, ce qui représenterait environ une cinquantaine d’années de production pétrolière en fonction du niveau actuel. Pour l’Association For The Study of Peak Oil and Gas, les gisements en cours d’exploitation dans le monde entier génèrent de moins en moins de brut et la courbe de production est en cloche, ce qui signale par conséquent un pic de production. Autrement dit, les stocks de pétrole à travers le monde s’amenuisent, tandis que la demande se fait de plus en plus forte. Une menace qui a été à la base de l’utilisation du nucléaire civil par les pays développés, afin d’assurer une sécurité énergétique, vue leur trop grande dépendance en pétrole. Mais, là encore, les choses semblent se transformer en "cauchemar" avec les risques d’accidents et la dangerosité de cette source d’énergie. Ainsi la réflexion de l’expert Brahim Saidy est d’autant plus pertinente, qu’aujourd’hui, le nucléaire civil qui était en passe de suppléer les autres types de ressources énergétiques telles que le pétrole, démontre sa nocivité et sa dangerosité. Il ne serait donc pas étonnant dans les mois ou années à venir, de constater "l’acharnement" de ces Etats dits puissants sur l’or noir. Autrement dit, ces pays accentueront leur guerre pour le pétrole dont le théâtre des opérations sera sans aucun doute l’Afrique subsaharienne et plus précisément dans le golf de guinée qui regorge de potentiels pays producteurs dont la Côte d’Ivoire et le Ghana avec la découverte d’importants gisements pétroliers estimés à des milliards de barils de réserves. Dans la suite logique des choses, allons-y comprendre que depuis plusieurs semaines que la crise en Lybie perdure, que se soit seulement quelques jours après le séisme au Japon que l’ONU prenne un vote rapide pour une intervention militaire en Libye. Ceci est un signe que la "folie meurtrière pour le pétrole" est en marche. Quand on sait que la Lybie est le deuxième producteur de pétrole d’Afrique et que ses réserves se situent entre 29,5 et 45 milliards de barils. Rien n’est étonnant. Après donc l’Afghanistan, l’Irak, le front de la Lybie s’ouvre avec en première ligne la France, l’Angleterre, les Etats-Unis (paradoxalement ces pays sont les plus dépendants en énergie, et les premiers à revoir leur politique sur le nucléaire civil).

La Côte d’Ivoire n’est pas sortie de l’auberge

Avec cette nouvelle fièvre pour le pétrole, et la crainte pour le nucléaire civil par les pays utilisateurs, la guerre pour le pétrole aura lieu certainement. Il ne serait donc pas étonnant de voir qu’après la Lybie, une résolution de l’ONU, dans les conditions pareilles n’impose une intervention militaire en Côte d’Ivoire. Pour une ingérence directe dans la crise ivoirienne allant ainsi au-delà d’une crise dont la gestion est confiée à la CEDEAO et à l’UA. S’il est vrai qu’en ce moment …

Lire la suite dans la Tribune de l’Economie n°46 du lundi 21 mars 2011
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