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Politique Publié le lundi 21 mars 2011 | L’Inter

Crise post-électorale / La Cedeao reprend en main le dossier ivoirien - • Les difficultés qui l`attendent

© L’Inter
Le President du Benin SEM Boni Yayi (gauche) et le President du Nigeria SEM Goodluck Jonathan à Abuja pour le sommet de la CEDEAO sur la Cote d`Ivoire
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) va reprendre en main la gestion de la crise née du second tour de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire. Selon un communiqué de la Cedeao dont l'Afp s'est fait l'écho le week-end dernier, l'organisation sous-régionale tiendra, sauf changement, un sommet sur la situation ivoirienne les 23 et 24 mars prochains à Abuja au Nigéria. Ce sommet ordinaire va consacrer, apprend-on, une bonne partie de son temps à la crise ivoirienne, et planchera ensuite sur d'autres problèmes auxquels la sous-région est confrontée. Ce sommet examinera entre autres, toujours selon le communiqué de l'organisation, le rapport de la 28è session du Conseil de médiation et de sécurité de la Cedeao, chargé de la prévention et du règlement des conflits, qui s'est réuni récemment en Côte d'Ivoire. On peut donc le dire, l'organisation dirigée actuellement par le président nigérian Jonathan Goodluck, revient de plain pied dans la gestion du dossier ivoirien. On connaissait déjà sa position dans ce conflit post-électoral, à savoir que Alassane Ouattara, déclaré vainqueur des élections, selon les résultats proclamés par le président de la Commission électorale indépendante (Cei), est bel et bien le président élu de Côte d'Ivoire. Par conséquent Laurent Gbagbo, qui lui a été proclamé élu et investi par le Conseil constitutionnel ivoirien, devrait céder la place. La Cedeao avait même évoqué le recours à la force militaire via l'Ecomog contre Laurent Gbagbo, et commis à cet effet les chefs d'états-major des Armées de la sous-région pour refléchir à une stratégie d'intervention militaire. On en était à ce niveau, quand l'Union africaine est montée en puissance pour voir un peu plus clair dans ce dossier avant toute décision, mettant ainsi à l'écart la Cedeao. L'Ua a rendu les conclusions de ses travaux, qui reconnaissent encore Alassane Ouattara comme président. L'organisation africaine a décidé de l'envoi d'un haut représentant en Côte d'Ivoire pour trouver les conditions de l'application de ses décisions. Dans le même temps, l'organisation sous-régionale, qui gère l'espace où a lieu le conflit ivoirien, a été remise en selle. La grande question reste cependant de savoir quelle sera la touche de la Cedeao dans la résolution de ce conflit, après que l'Union africaine a déjà donné son verdict ? Selon des observateurs, les difficultés de mise en oeuvre des décisions de l'Ua existent. Celles-ci ont pu conduire l'Union africaine à avoir recours à la Cedeao. Une façon de jeter la patate chaude aux mains de l'institution sous-régionale, plus proche de la Côte d'Ivoire. La Cedeao va-t-elle, comme elle l'a toujours indiqué, remettre sur la table l'option militaire contre Laurent Gbagbo? Equation difficile à résoudre. Déjà le vendredi 18 mars dernier, se saisissant d'une plainte du camp Gbagbo contre l'Etat nigérian, accusé de convoyer des mercenaires à Bouaké en renfort à la rébellion des Forces nouvelles, la Cour de justice régionale a « ordonné aux Etats membres et aux institutions de la Communauté de se conformer strictement à l'article 23 du règlement de la Chambre », indiquant que « cet article prévoit que, quand un conflit vient devant la Chambre, les Etats membres doivent s'abstenir de toute action susceptible d'aggraver le conflit ». En un mot, la Cour de justice s'opposait là à tout recours à la force militaire en Côte d'Ivoire. L'avocat du camp Gbagbo dans cette affaire, Mohamed Faye, s'était réjoui de cette décision de la Cour de justice de la communauté régionale. « Aucune institution de la CEDEAO ne devrait prendre quelque action que ce soit, susceptible d'aggraver la situation tant que le tribunal ne se sera pas prononcé sur le fond », avait-il noté. Le président en exercice de la CEDEAO avait indiqué le 24 février dernier que toute action militaire pour déloger Laurent Gbagbo du pouvoir devait être placée « sous l'égide de l'ONU », qui garde encore ses distances vis-à-vis de cette option. Donc pas d'action militaire, du moins pour le moment. Gbagbo peut encore souffler. En revanche, de quoi dispose la Cedeao contre le régime de la Refondation, encore solidement fixé à Abidjan ? Une difficile question qui fera certainement objet de débat à ce sommet des mercredi 23 et jeudi 24 mars prochains. Parlant de l'option militaire, si cela devrait être le dernier recours, un observateur averti a souligné toute la complexité de cette opération. La Côte d'Ivoire étant dans un ensemble où elle constitue économiquement le noyau important, sa destruction pourrait avoir des repercussions graves sur ses voisins. Le Fonds monétaire international (FMI) a déjà commencé à tirer la sonnette d'alarme. Dans un communiqué publié récemment, le Fmi a indiqué que « la reprise économique que connait actuellement l'Afrique de l'Ouest est menacée par la crise politique qui persiste en Côte d'Ivoire. L'impact économique de la contestation des résultats des élections de l'an dernier sur l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et sur l'ensemble de la région va s'aggravant », s'inquiète le Fmi. Une situation qui fragilise quelque peu les actions de la Cedeao en Côte d'Ivoire.

Hamadou ZIAO
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