x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le lundi 21 mars 2011 | Ministères

Conseil de gouvernement Soro du 21 mars 2011: la Déclaration du gouvernement

© Ministères Par Prisca
Crise post-électorale: le ministre Patrick Achi, porte-parole du gouvernement Soro Guillaume
Samedi 12 février 2011. Abidjan. Hôtel du Golf
Ce jour 21 Mars 2011 s’est tenu un conseil de gouvernement sous la présidence de Monsieur Amadou Gon Coulibaly, Ministre d’Etat, Secrétaire Général de la Présidence.

Sur présentation conjointe du Ministre de l’Intérieur et du Ministre en charge des questions humanitaires, le conseil a entendu une communication sur la situation sécuritaire et humanitaire qui prévaut sur l’ensemble du territoire.

Force est de constater que ces derniers jours les violences exercées sur les populations par le camp de Monsieur Laurent Gbagbo ont dépassé le seuil du tolérable, engendrant la plus grande crise humanitaire de l’histoire de notre pays. Et pourtant la communauté internationale avec notamment la décision du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine a définitivement mis fin au débat sur le vainqueur du scrutin présidentiel du 28 Novembre 2010 confirmant ainsi Monsieur Alassane Ouattara comme Président de la République de Côte d’Ivoire.

Cette unanimité devait créer un environnement d’apaisement et permettre d’ouvrir la voie à l’adoption de mesures appropriées, en vue de la réconciliation nationale et du rétablissement de la cohésion sociale.
C’est ainsi que le Président de la République a, le mardi 15 mars 2011, délivré à la Nation un message d’apaisement dans le quel il a tendu la main à tous les acteurs de la crise et s’est engagé à œuvrer de toutes ses forces pour la réconciliation nationale et la reconstruction du tissu social.

Malheureusement, le camp GBAGBO, non seulement n’a pas tenu compte des recommandations et des exigences de l’Union Africaine et de la Communauté Internationale, mais au contraire, continue de multiplier des actes de défiance, de violations graves des droits de l’homme, en massacrant les populations.

Ainsi, des répressions violentes, en utilisant des armes de guerre, sont organisées contre les populations civiles dans tous les quartiers d’Abidjan, particulièrement à Abobo où des obus lancés dans un marché ont fait 40 morts et plus de 60 blessés le jeudi 17 mars 2011.

Par ailleurs, depuis quelques jours le camp Gbagbo a entrepris d’armer des jeunes dont certains ont à peine 15 ans pour qu’ils commettent des exactions contre des populations aux mains nues sur la base de leur origine ethnique ou de leur conviction politique ou religieuse.

Il résulte de cette violence d’une rare intensité un drame humanitaire qui se traduit par des exodes massifs de populations. A ce jour, près de 500 000 personnes sont déplacées et 80 000 personnes sont réfugiées au Libéria.

Du 27 novembre 2010 au 18 mars 2011, le bilan se présente comme suit : 832 personnes tuées par balles dont 320 découverts dans des charniers, 1 808 blessés dont 502 graves, 876 arrestations dont 45 personnes encore détenues, 100 disparus, 500 000 déplacés à Abidjan et 80 000 réfugiés au Libéria.

Ces actes sont clairement commis pour exprimer la volonté de M. GBAGBO de continuer à ignorer le choix des Ivoiriens et les décisions de l’Union Africaine.

Face à cette situation, le Président de la République a apporté une assistance aux populations en vivres, matériels et médicaments par l’intermédiaire d’ONG et de structures confessionnelles. Il a obtenu de l’Union Européenne et de pays amis une aide pour le financement d’une assistance aux populations en détresse.

Le Gouvernement a lancé des appels à l’ONUCI pour une assistance sécuritaire et humanitaire aux populations.

Plusieurs réunions entre le gouvernement et l’ONUCI se sont tenues pour la mise en œuvre effective de cette assistance aux populations.

Malgré toutes ces initiatives, le gouvernement regrette que l’assistance humanitaire et la protection des populations qu’il a demandé à travers l’ONUCI ne soit pas une réalité sur le terrain.

En effet, les populations sont toujours livrées à elles mêmes sans protection aucune contre les exactions et sans approvisionnement en vivres, médicaments et matériels divers.

Compte tenu de la situation qui ne cesse d’empirer, le gouvernement demande une fois de plus à l’ONUCI la pleine application de son mandat au titre du Chapitre VII de la charte des Nations Unies, qui est de protéger les populations civiles et de coordonner l’aide humanitaire. Dans ce cadre, le Gouvernement propose :

- La création d’un détachement de l’ONUCI suffisamment doté en hommes et en moyens dont la mission sera de porter secours et assistance aux populations en danger imminent.

- La mise en place de check points permanents dans les quartiers d’Abidjan les plus exposés à la violence et l’intensification des patrouilles dans lesdits quartiers.

- L’installation de bases militaires de l’ONUCI à Abobo et à Yopougon.

- La destruction de l’arsenal militaire de guerre du camp Gbagbo utilisé contre les populations civiles.

- La création d’espaces sécurisés pour les populations en détresse qui y trouveront assistance.

- La création de plusieurs couloirs humanitaires pour permettre aux agences et aux ONG d’acheminer l’aide aux populations déplacées.

Compte tenu de l’ampleur et de l’urgence de la situation, nonobstant ses initiatives propres, le gouvernement demande à au Conseil de Sécurité des Nations Unies d’adopter une résolution pour autoriser le recours immédiat à la force légitime en vue de protéger les populations civiles en danger imminent.

Le Gouvernement et le Président de la République voudraient réaffirmer leur engagement sans faille et leur détermination à tout mettre en œuvre pour arrêter dans les meilleurs délais les souffrances des populations.

Fait à Abidjan, le 21 mars 2011
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ