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Politique Publié le mercredi 23 mars 2011 | Nord-Sud

Alioun Thin, pdt de la Raddho: “Il faut faire partir Gbagbo par la violence”

Interrogé, hier, par Onuci-fm, le président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme a soutenu que la violence est le moyen par lequel il faut faire partir Laurent Gbagbo du pouvoir qu’il usurpe depuis la présidentielle de novembre 2010.
Tous les observateurs semblent unanimes sur la question : pour chasser Laurent Gbagbo du pouvoir, il faut faire usage de la violence. Le président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) est du même avis. « Tout a été fait pour persuader Laurent Gbagbo. Il s’installe dans la violence. Il faut le faire partir par la violence », a soutenu Alioun Thin sur Onuci-fm. Le défenseur des droits de l’Homme estime que la prochaine réunion de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) du 24 mars ne « fera pas bouger de façon substantielle » les positions des parties en conflit. Et, d’espérer que les chefs d’Etat fassent preuve de « responsabilité » pour un règlement rapide de la crise. Le défenseur des droits humains a dénoncé l’attentisme de la communauté internationale dans la crise ivoirienne. De son avis les grandes déclarations de reconnaissance de la victoire d’Alassane Ouattara n’ont pas été suivies d’effets. « La communauté internationale n’a pas assumé ses responsabilités en Côte d’Ivoire », a-t-il analysé. Pour lui, « il n’y a pas eu une action rapide » ; ce qui a eu pour conséquence de permettre que « de plus en plus on s’enlise dans la violence ». « Nous avons besoin d’urgence d’une communauté internationale qui reprend la main en Côte d’Ivoire », a-t-il interpellé.
Selon le Sénégalais, l’Organisation des Nations Unies se rend coupable d’injustice en agissant en Libye alors que la situation en Côte d’Ivoire devient préoccupante : « il y a deux poids deux mesures ». Alioun Thin a argué que l’Afrique ne peut pas comprendre que l’Onu agisse en Libye avec promptitude et pas en Côte d’Ivoire où la camp Gbagbo utilise des armes lourdes aussi pour tuer des opposants par un carnage insoutenable.
« Je me demande à quoi servent l’Onuci et la Licorne », s’est-il interrogé devant les violences de plus en plus récurrentes contre des civils. L’Union africaine et le panel des chefs d’Etat ? « Ils ont fait la preuve de leur impuissance », s’est-il exprimé.
Bamba K. Inza
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