x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mercredi 23 mars 2011 | L’expression

Insécurité, menace de guerre - Le point de la situation à Abidjan

Depuis sa débâcle à l’élection présidentielle du 28 novembre, Laurent Gbagbo n’hésite pas à lâcher ses mercenaires pour semer la terreur dans Abidjan. Il règne désormais une grande insécurité à Abidjan et dans sa banlieue.


Plateau Dokui, des tirs sporadiques
Situé entre Abobo et Angré, le quartier Dokui connaît son lot de terreur. Les habitants qui n’ont pas encore trouvé un point de chute et ceux qui refusent de partir vivent la même galère. Après les boutiques et les pharmacies, c’est au tour des marchés de baisser pavillon. Hier, «les ménagères qui sont allées faire le marché sont retournées bredouilles à la maison», raconte une habitante du quartier. Depuis l’éclatement des combats entre le commando invisible et les mercenaires de Laurent Gbagbo, l’approvisionnement du quartier en produits de grande consommation (huile, pain, charbon, sucre…) est interrompu. Ce qui a occasionné la fermeture des commerces et l’exode de plusieurs familles.
Yopougon, des gendarmes au secours
Réputée pour être le fief de l’ancien président, la commune de Yopougon souffre de la même insécurité. «Chacun chez soi», c’est la nouvelle règle dans la commune du maire Fpi, Gbamnan Djidan. Et quiconque déroge à cette mesure trouve en face les jeunes de la galaxie patriotique. Au quartier «Toits-rouges», non loin du siège du Gpp, les rues sont transformées en camp d’entraînement militaire. Les poulains de Charles Blé Goudé qui prennent plaisir à tirer des rafales en l’air, terrorisent les voisins. La psychose des familles y est d’autant plus grande que certains continuent de faire partir leurs femmes et enfants. Mais comme ils craignent des cambriolages, des chefs de famille préfèrent rester sur place pour surveiller la maison. Heureusement, de temps à autre, des gendarmes font des patrouilles pour détruire les barrages anarchiques des jeunes patriotes. De quoi redonner, pour un temps, un peu de sérénité aux habitants.
Port-Bouët dans la psychose
Depuis que les militants de la Fesci ont fait de Port-Bouët un Far West, les populations vivent dans la terreur. Et pour ne pas se soumettre à des fouilles corporelles, les habitants du quartier se barricadent dans leurs maisons. Certains ont même choisi de fuir vers Aboisso et Bassam. Située face à l’hôpital, la gare des pays voisins ne désemplit pas. Le départ massif des Mauritaniens, il y a quelques jours est un exemple du départ en grand nombre des ressortissants de certains pays étrangers. Le calme dans la commune d’Hortense Aka Anghui, ne rassure pas certains habitants. La présence des fescistes et miliciens armés dans les barrages n’est pas étrangère à ce manque de sérénité.
Williamsville, c’est le sauve qui peut
Chants de miliciens, tirs à la mitrailleuse, perquisitions violentes de miliciens surarmés…sont autant de pratiques qui rythment la vie à Williamsville. Aucune trace de civils dans les rues. Les miliciens et mercenaires de Laurent Gbagbo sont les nouveaux maîtres du quartier. «Il n’y a même pas cinq minutes, un groupe d’environs 50 miliciens viennent de passer derrière en chantant derrière notre fenêtre. Tout le monde a peur et personne n’ose mettre la tête dehors», confie dame K. Fanta, jointe au téléphone. Selon elle, les trois quarts de la population du quartier sont partis. «Chaque fois qu’ils font leur footing, les miliciens en treillis tirent en l’air et font beaucoup de victimes par balles perdues. Hier (Ndlr, lundi) une jeune fille qui a pris une balle est morte avant d’atteindre l’hôpital», ajoute-elle. Les habitants ont mis le cap sur les villes de l’intérieur (Bouaké, Tiassalé, Korhogo…) pour ne pas mourir. Comme dans plusieurs quartiers, les marchés sont fermés. Mais certaines femmes bravent la peur pour aller faire le marché à Adjamé. Pour se donner le courage, «elles attendent d’être nombreuses avant de traverser le pont piéton de Williamsville pour aller faire leurs provisions à Adjamé-Liberté».
Grand-Bassam surpeuplé
Les familles d’Abidjan qui se sont refugiées dans la cité balnéaire de Grand Bassam sont nombreuses. La population de la ville a triplé au point que les hôtels de la ville refusent les clients. «Plus de place», affichent certaines auberges. Même les familles les plus aisées qui proposent 100000 francs Cfa par mois pour louer des résidences privées sont refoulées. A défaut de se trouver un abri, beaucoup de déplacés ont continué leur trajet jusqu’à Bonoua. Mais là-bas aussi, nous dit-on, les tuteurs se font rares. Et comme il fallait s’y attendre, l’exode de familles a entrainé une flambée des prix dans précédent. Mais ce l’on y dénonce le plus, ce n’est pas la faim mais plutôt une ambiance surchauffée entre les partisans Lmp et Rhdp. Selon un témoin, chacun se prépare» et l’on redoute que des affrontements fassent fuir à nouveau les hôtes du roi.
Stéphane Assamoi
Légende : Les populations fuient les combats à Abidjan.
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ