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Politique Publié le vendredi 25 mars 2011 | Soir Info

Crise post électorale / Axe Abidjan-Noé - On fuit la mort par milliers

© Soir Info
Les populations fuient la capitale economique-Abidjan
L`affluence dans les différentes gares routières d`Abidjan est bien un indicateur de ce que de nombreux Ivoiriens quittent la capitale économique, siège du pouvoir d`État, pour se mettre à l`abri des violences post-électorales. Mais en empruntant, ce mardi 22 mars, tôt le matin, l`axe Abidjan-Noé qui débouche sur la frontière ghanéenne, nous étions loin d`imaginer que nous assisterions à une sorte de `` sauve-qui-peut`` généralisé. Par milliers, en effet, des nationaux et des non nationaux fuient la Côte d’Ivoire, par cette voie, et cela quotidiennement. Des cars de transport en commun, des véhicules de location, des véhicules ``personnels``, chargés d`hommes, de femmes, d`enfants et ayant fait, chacun, son plein de ... bagages se suivaient, presqu`en file indienne. `` Chaque jour et ce depuis un mois c`est le même spectacle auquel nous assistons. Cela crée des embouteillages monstres ``, a expliqué Paulin Aké, le conducteur du
véhicule que nous avons emprunté pour la circonstance. Cette route, depuis un bon moment, semble exigüe et ces embouteillages sont davantage entretenus par les nombreux barrages érigés, par des jeunes gens constitués en comités d`auto défense, munis parfois d`armes de guerre ou d`armes blanches et d`arcs, à l`entrée ou à la sortie des différents villages ou localités situés sur le tronçon qui mène à la frontière ivoiro-ghanéenne. Avec assurance et détermination, ils procèdent à la fouille des véhicules et au contrôle des identités des occupants. `` Nous ne pouvons pas toujours compter sur le général Mangou et ses hommes très occupés en ce moment. C`est à nous d`assurer notre sécurité``, nous a lancé à la sortie de la ville de Bonoua un de ces jeunes ``soldats`` aux attitudes excessives et souvent peu courtoises qui nous a demandé de descendre de notre véhicule pour une fouille plus approfondie. Quand nous arrivions
à Aboisso aux environs de 10 heures, notre première escale, la ville grouillait de monde. C`est d`ailleurs là que les nombreuses familles qui affluent d`Abidjan marquent une pause et s`interrogent: faut-il se contenter de rester à Aboisso ou faut-il poursuivre le chemin jusqu`à Noé et même au Ghana ? " Je préfère poursuivre le chemin jusqu`au Ghana. C`est beaucoup plus sécurisant pour ma famille `` , a tranché S. Bakayoko, qui trainait avec lui sa femme, son cousin et sa fille de 12 ans. Paul Antoine Gueyi est fonctionnaire. Dans une des stations de la ville où il se faisait livrer du carburant, il ne cessait de déplorer la situation du pays, tout en nous expliquant que le pire étant à craindre, il préférait, sa famille et lui, se mettre en lieu sûr. Son véhicule chargé de bagages et avec à son bord sa compagne et ses enfants, il a choisi de trouver refuge à Takoradi, au Ghana où vit un de ses amis d’enfance qui a accepté de
l’héberger. `` Mon cher, je vais me débrouiller là-bas avec ma petite famille parce que ce qu`on attend à Abidjan-là, ce n`est pas rassurant`` a-t-il fait savoir. A la gare de Noé, à Aboisso, c`est un monde fou qui se bousculait aux différents guichets. Le cout du tickets a désormais augmenté. On est passé de 1300 à 2000 Cfa. Mais cela ne décourageaient nullement les candidats à ...la fuite. Nous avons donc décidé d`emprunter un des ces minicars et y avons pris place dans la cabine. A 11heures, c`était le départ plus tôt que prévu, le véhicule ayant, en un temps record, fait le plein de passagers. Abdoulaye, le chauffeur avec qui nous avons entamé la conversation, nous a laissé entendre que `` avant c`était tout au plus deux voyages que nous faisions par jour. Mais depuis trois semaines pratiquement, nous effectuons 5 à 6 voyages. Nous ne faisons qu`aller déposer ceux qui sortent du pays, mais presque jamais ceux qui
désirent entrer ou revenir ``. Abdoulaye a reconnu que c`est en ce moment une bonne affaire pour les transporteurs, mais il a précisé qu`il ne s`en réjouissait guère. Pendant le voyage, le conducteur du mini-car a attiré notre attention sur le fait que beaucoup de ceux qui quittaient Abidjan pour le Ghana embarquaient leurs familles respectives dans des véhicules particuliers. Il n`avait pas tort, car ces véhicules étaient, en effet, les plus nombreux sur cette voie, ainsi que nous l`avons constaté.
Au poste de contrôle à Noé, où nous sommes arrivés à 12 h30 mn, difficile de circuler. Un énorme engorgement de véhicules rendait pénible tout mouvement. A ce niveau, nous a soufflé un agent des forces de l’ordre ivoiriennes, il n’était plus question que les véhicules de transport en commun déversent leurs passagers, loin du corridor. Nombreux étaient les voyageurs ivoiriens, ainsi que nous l’avons observé, qui s’empressaient de remplir les formalités pour se retrouver de l’autre côté du pont d’à peine 1 kilomètre qui sépare Noé (la dernière localité ivoirienne) et Elubo (le premier village ghanéen). Nous avons franchi ce pont. Au premier corridor d’Elubo, le service d’immigration du Ghana et la douane de ce pays, dont les effectifs ont, à première vue, été renforcés, s’activaient à recevoir les réfugiés ivoiriens. Des dispositions avaient été prises dans ce sens. Une fois ces refugiés recensés à
ce poste de contrôle, ils étaient conduits, pour ceux qui le voulaient, au camp aménagé par le Haut commissariat aux refugiés, l’organisation des Nations unies. Ceux qui poursuivaient leur voyage au-delà d’Elubo étaient soumis à des contrôles stricts et rien ne semblait être négligé par le service d’immigration ghanéen.
Demain: Tout sur ceux qui ont trouvé refuge à Aboisso
Alain BOUABRE
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