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Politique Publié le jeudi 31 mars 2011 | Fraternité Matin

Accusations de l’Onuci contre la rébellion : Mise en scène ou espoirs déçus?

© Fraternité Matin
Les soldats de l`ONUCI dans une rue d`Abobo
L’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) a dénoncé mardi, dans un communiqué, l’attaque de son aéronef en mission de reconnaissance à Duékoué. Et selon ce texte, les rebelles et mercenaires à la solde du président du Rdr et que l’Onu reconnaît comme vainqueur de la présidentielle du 28 novembre 2010 «sont les auteurs de ces tirs qui n’ont pas atteint l’hélicoptère. L’Onuci condamne avec la dernière énergie cette attaque contre des Casques bleus, qui constitue un crime de guerre et lance un appel pressant aux autorités compétentes pour que tout soit entrepris en vue d’en identifier les responsables afin qu’ils répondent de leurs actes». Le paradoxe dans l’affaire, c’est que ce communiqué paraît au lendemain de l’offensive militaire généralisée de la rébellion avec l’appui des forces dites impartiales, les Casques bleus de l’Onuci et la Licorne et les mercenaires de la Cedeao contre les Fds-Ci. Ce que n’a cessé de dénoncer depuis début le 10 décembre, dans un communiqué, le gouvernement du Président Laurent Gbagbo reconnu par le Conseil constitutionnel. En témoignent, les attaques simultanées sur toutes les lignes de front : l’ouest (région du Moyen-Cavally) depuis deux mois, le centre ouest (Daloa) et l’est (Bondoukou) dans la nuit de lundi à mardi et depuis hier, le centre (Tiébissou). Dès lors, que peuvent valoir ses déclarations vis-à-vis des belligérants comme celle-ci ? «L’Onuci réitère sa totale impartialité militaire et exhorte, une nouvelle fois, toutes les parties à trouver rapidement une solution définitive à la crise postélectorale pour mettre fin aux souffrances du peuple ivoirien», indique la mission.

La rébellion dément les accusations

Cette déclaration n’est justement pas du goût des soldats pro-Ouattara, eux contre qui l’Onuci se plaint pourtant très rarement depuis le début de la crise. Mettant tous les crimes sur le compte de l’adversaire en présentant toutes les personnes qui attaquent et tuent les Fds-CI et des civils, occupent les commissariats de police et brigades de gendarmerie en étant armées comme «des civils aux mains nues». Pourvu qu’ils ne soient pas des pro-Gbagbo. Et c’est le chef d’état-major de la rébellion ivoirienne, le général de brigade Soumaïla Bakayoko qui apporte la réplique à ces accusations de l’Onuci. Selon un confrère, «le général Soumaïla Bakayoko dément formellement que des éléments aient pu tirer sur un hélicoptère de l’Onuci» (Cf. L’inter du 30 mars.

Crise de confiance entre Onuci et Rhdp

L’argument, explique cette source, c’est qu’il est curieux d’identifier, à partir d’un survol de la ville, qui des soldats de la rébellion et des Forces de défense et de sécurité pro-Gbagbo qui s’affrontaient est l’auteur des tirs.

En réalité, l’Onuci est prise entre l’étau et l’enclume en ce sens que plus personne ne fait confiance en cette mission. Et c’est la chaine de télévision française Lc I qui le révèle implicitement dans son commentaire de mardi soir. Selon cette télévision, les hommes d’Alassane Ouattara ne font plus confiance à l’Onuci qu’il accuse de ne rien faire face aux exactions et violences post-électorales dans le pays notamment à Abidjan. Dans ce cas, soit les tirs sont réels mais la rébellion ne souhaite pas que les crimes qui pourraient être commis à Duékoué et qu’elle venait d’occuper, soient couverts quand on sait que la ville est un centre d’accueil de réfugiés depuis deux mois. Soit ils sont imaginaires pour justifier l’impossibilité de la mission d’être présente sur le terrain, et partant pour se dédouaner en cas d’exactions et de crimes sur les déplacés internes et autres populations. Ce qui est évident, c’est que le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) ne cache plus depuis quelques temps son exaspération face à l’impuissance de la communauté internationale d’installer au pouvoir M. Ouattara, en dépit des moyens humains et logistiques dont dispose l’Onuci et son soutien, la Licorne. Et ce, malgré les assurances de l’Onuci. Méditez cette question posée par le journaliste Brou Aka Pascal dans une interview à Young-Jin Choi, Représentant spécial du SG de l’Onu sur la télévision de M. Ouattara, Tci, à nous transmise le 23 mars. «…Comment se fait-il que ce que vous faites on ne le perçoit pas? On attend plus de vous et l’on ne vous voit pas souvent. A Koumassi, dans d’autres communes, à Yopougon? Sa réponse: «Vous savez, nous sommes à peu près 8.000 effectifs aujourd’hui. A peu près 3.500 sont à Abidjan, dont la moitié est consacrée à la protection de l’Hôtel du Golf. Avec 1.500, nous avons envoyé six patrouilles à un moment donné. Donc qu’est-ce que vous voulez, nous pouvons envoyer une patrouille à Koumassi, une patrouille à Abobo, Attecoubé, Cocody, Yopougon. Donc si vous ne voyez pas souvent notre présence, c’est parce que vous ne nous suivez pas», a-t-il expliqué.

PAULIN N. ZOBO
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