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Politique Publié le dimanche 3 avril 2011 | AFP

Violences et pillages à Abidjan: "bientôt, on va avoir faim"

© AFP
Scènes de pillage à Abidjan
"Bientôt, il n`y aura rien au marché. On va avoir faim": Alice a bravé les barricades et les tirs pour aller s`approvisionner dans un marché à Abidjan, la métropole ivoirienne en proie à
de violents combats et à de nombreux pillages.
Avec quelques voisines, elle a parcouru à pied les deux kilomètres qui
séparent sa maison du grand marché de Koumassi (sud), quartier populaire
d`Abidjan.
"On est passé dans le quartier en évitant les grandes voies, j`avais
tellement peur des hommes armés qu`on voyait aux barrages que je ne les
regardais même pas", confie-t-elle à l`AFP.
Le coût des denrées sur les marchés abidjanais a doublé voire triplé. "Le
tas de tomates qui coûtait 100 FCFA (0,15 euro), je l`ai acheté à 500 FCFA
(0,75 euro)", lance scandalisée la jeune femme.
Sur les marchés d`Abidjan, la viande se fait rare et le poisson est hors de
prix pour certaines bourses.
A Treichville, autre quartier populaire, une patrouille menée par les
insurgés vient souvent "demander aux gens de vite faire leurs courses à cause
du couvre-feu qui commence à midi", déclare Hélène, jointe au téléphone.
Devant certains magasins qui longent le boulevard qui dessert les communes
de Treichville, Marcory et Koumassi, plusieurs témoins ont rapporté avoir vu
des hommes en armes postés, faisant la garde après que plusieurs pillages ont
eu lieu.
Depuis jeudi, les combattants de Alassane Ouattara, président reconnu par
la communauté internationale, tentent de prendre le contrôle des derniers
bastions encore tenus à Abidjan par le président sortant Laurent Gbagbo.
A Adjamé (nord), la course aux provisions a été interrompue dimanche matin
par les tirs nourris à l`arme lourde dans ce quartier populaire
Surprise sur la route du marché par les premiers tirs, Assétou a vite
regagné la maison: "On a couru pour rentrer. Maintenant on est caché dans la
chambre avec les enfants. Quand ça va cesser, je vais aller au salon faire à
manger pour ne pas que la faim nous tue avant leur bombe-là", explique-t-elle
d`une petite voix.
Mais ces tirs commencent à lasser certains habitants comme Solange: "il n`y
a personne dans les rues à part les jeunes-là qui ont des kalach et
patrouillent. Ils provoquent les gens et voilà maintenant on lance des obus
sur le quartier. Ils vont nous tuer ici", lâche-t-elle.
Depuis plusieurs semaines, les journées sont ponctuées par les violences.
"Toute la journée on ne fait rien. Quand ça tire, on se couche. Quand ça se
calme, on regarde la télévision".
"Et puis on se moque un peu de la manière que les uns et les autres courent
pour s`abriter quand ça tire. Ca nous permet de rire un peu", indique-t-elle.
Yopougon (ouest), commune réputée acquise à M. Gbagbo, a gardé encore
quelques airs de normalité.
"Ici, c`est calme. Il n`y a pas de couvre-feu. Je suis en train de boire
une bière au maquis en bas de chez moi avec des amis", indique Elias, la
trentaine.
"Beaucoup sont sereins depuis que la RTI ( contrôlée par M. Gbagbo) a
repris. Ils disent que c`est le signe que Gbagbo tient toujours le coup",
confie Raoul un enseignant de 41 ans.
Pourtant la tension reste palpable: "j`angoisse quand même (...). On fait
semblant de ne pas avoir peur mais c`est pas facile surtout quand il y a les
rumeurs qui disent qu`on va attaquer Yopougon".
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