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Politique Publié le mardi 5 avril 2011 | Reuters

Durs combats à Abidjan, Laurent Gbagbo négocierait son départ

De violents combats ont éclaté mardi autour du palais présidentiel à Abidjan entre les forces d'Alassane Ouattara et celles du président sortant Laurent Gbagbo, qui serait très proche de la sortie.

"Nous sommes dans une situation où tout peut se dénouer dans les quelques heures qui viennent", a déclaré à Paris le ministre français de la Défense, Gérard Longuet.

Alain Juppé, son homologue aux Affaires étrangères, a déclaré lui que le président sortant négociait son départ. "S'il y a des possibilités de le voir quitter le pouvoir, nous sommes prêts", a-t-il dit à la presse.

A Abidjan, le général Philippe Mangou, chef d'état-major de l'armée de Laurent Gbagbo, a appelé à une trêve à compter de ce mardi. "Nous avons appelé à un cessez-le-feu à partir d'aujourd'hui", a-t-il annoncé par téléphone à l'agence Reuters.

Autre signe d'un affaiblissement apparent du camp Gbagbo, son ministre des Affaires étrangères, Alcide Djédjé, s'est rendu à la résidence de l'ambassadeur de France à Abidjan. Dans une interview diffusée par Radio France International, il a dit négocier les termes d'un cessez-le-feu .

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a exhorté le rival d'Alassane Ouattara à céder le pouvoir immédiatement et s'est déclarée prête à lui garantir "une sortie sûre et digne".

TIRS NOURRIS AU PLATEAU

Dans la matinée, des tirs nourris de mitrailleuses et d'armes lourdes ont retenti dans le quartier du Plateau, où se trouve la présidence, au coeur de la capitale économique de Côte d'Ivoire, ainsi qu'à Adjamé, la grande banlieue Nord qui est un bastion d'Alassane Ouattara, déclaré vainqueur par l'Onu de la présidentielle du 28 novembre.

"Nous avons passé toute la nuit enfermés dans notre maison, allongés sur le sol, les mains contre les oreilles pour échapper au bruit des explosions", a raconté Jacques Djoblé, un habitant de Cocody.

La population de ce quartier résidentiel huppé, situé non loin de la présidence, s'enfuit vers le Sud à l'ombre des tours du Plateau, en empruntant ensuite les deux ponts sur la lagune Ebrié. Certains habitants portent des balluchons sur la tête, d'autres courent avec des seaux en plastique.

La Radio-télévision ivoirienne (RTI) n'émet plus depuis lundi soir, la plupart de ses installations de transmission ayant été détruites.

Il s'agit des plus violents affrontements depuis que les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), alliées au rival de Laurent Gbagbo, sont entrées jeudi dans la cité lagunaire. Leur commandement a annoncé lundi avoir lancé l'"assaut final" sur Abidjan. Plusieurs centaines d'hommes, lourdement armés, massés depuis cinq jours à la périphérie nord, ont pénétré dans la ville.

PAS DE NOUVEAUX RAIDS D'HELICOPTERES

L'ambassadeur d'Alassane Ouattara en France, Ally Coulibaly, a relayé avec prudence une information selon laquelle Laurent Gbagbo négocierait son départ. "Abidjan est devenue une foire aux rumeurs et je ne veux pas ajouter à la désinformation. Ce que j'apprends, c'est que depuis hier, il chercherait à négocier", a-t-il dit mardi matin sur RFI.

Toussaint Alain, porte-parole de Gbagbo en France, a quant à lui déclaré que le président sortant n'avait "pas l'intention de renoncer, de démissionner, d'abdiquer". Laurent Gbagbo se trouve dans sa résidence, a-t-il dit à Reuters. "Il demeure à la résidence (avec) plusieurs membres de son gouvernement, des amis et sa famille. Il ne bougera pas."

Des hélicoptères de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) et de la force française Licorne ont ouvert le feu lundi sur des positions des Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles à Laurent Gbagbo.

Il n'y a pas eu de nouvelles attaques d'hélicoptères mardi.

La France a dit avoir autorisé ses unités présentes en Côte d'Ivoire à intervenir aux côtés de l'Onuci pour neutraliser des armes lourdes de l'armée de Gbagbo utilisées contre des populations civiles. (voir )

L'Elysée précise que cette intervention répond à une requête du secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon, qui a sollicité l'aide de la France dans une lettre à Nicolas Sarkozy en vertu de la résolution 1975 du Conseil de sécurité qui "autorise tous les moyens nécessaires (...) pour empêcher l'utilisation d'armes lourdes contre la population civile".

Ban Ki-moon a lui-même publié un communiqué où il souligne que l'Onuci "n'est pas partie au conflit" et qu'elle est entrée en action "par légitime défense et pour protéger les civils".

A Moscou, la Russie s'est interrogée sur le bien-fondé de l'intervention militaire de l'Onu à Abidjan et a demandé une réunion urgente du Conseil de sécurité à ce sujet.
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