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Politique Publié le mercredi 6 avril 2011 | AFP

Abidjan: la vie reprend à Abobo la populaire mais la très chic Cocody a peur

© AFP
Residents walkiing past a burnt car on their way to the Abobo district from the Deux Plateaux district of Abidjan.
Il y a encore quelques semaines, ce quartier
populaire était sous le feu des bombes. Aujourd`hui, "on est à l`aise ici à
Abobo, tout va bien", dit Amy. La guerre s`est déplacée dans le quartier très
chic de Cocody, où se trouve le président sortant Laurent Gbagbo.
"La peur a changé de quartier", ironise Amy, âgée d`une quarantaine
d`années. Abobo, qui a été pendant des semaines le théâtre de violents
affrontements entre anti et pro-Gbagbo, a "retrouvé la tranquillité".
Mais ici comme dans tous les autres quartiers de la métropole ivoirienne,
le problème d`approvisionnement se pose: "pour manger, c`est dur. La marché
est ouvert mais il n`y a pas grand-chose et c`est devenu un peu cher",
explique-t-elle.
Des habitants de Cocody, le quartier voisin, bravent les tirs sporadiques
dans certains secteurs pour aller s`approvisionner à Abobo: "on voit des
femmes aller à Abobo faire des achats et revenir", témoigne un habitant de
Cocody joint au téléphone.
Ce quartier chic et verdoyant abrite la résidence présidentielle, où M.
Gbagbo s`est retranché dans un bunker pour résister à l`assaut des combattants
d`Alassane Ouattara, mais aussi la télévision d`Etat RTI, dont les environs
ont été le théâtre d`âpres combats ces derniers jours.
Depuis la semaine dernière, le quotidien des habitants de Cocody vivant
entre la RTI et la résidence présidentielle est rythmé par les tirs à l`arme
lourde et à l`arme automatique.
Si, dans certains quartiers d`Abidjan, "on a coupé le courant et c`est
revenu" ensuite, ailleurs, comme à la Riviera 2 (à Cocody), la lumière "n`est
pas revenue" depuis lundi soir, jour des frappes onusiennes et françaises
contre les bastions de M. Gbagbo.
"Dans quelques heures je serai coupée du monde", s`alarme Estelle,
craignant de voir son téléphone portable, dernier lien qu`elle a avec
l`extérieur, s`éteindre.
"Je n`ai presque plus de batterie. Quand mon téléphone va s`éteindre, je ne
pourrai plus appeler quelqu`un pour savoir ce qui se passe. Depuis lundi, on
n`a plus la télé ni la radio. Je serai coupée de tout", déclare-t-elle.
Sans électricité, et donc sans frigidaire utilisable, conserver les
aliments devient difficile.
"Je suis en train de fumer (faire sécher sur feu de bois) le peu de viande
et le poisson que j`avais dans le réfrigérateur, sinon ça va pourrir", confie
Solange.
Chaque jour qui passe complique davantage la situation des habitants, dont
les plus téméraires se risquent dehors à la recherche de vivres.
"Un supermarché a ouvert à la cité des Arts, mes frères sont allés là-bas
et maintenant ça tire fort, j`ai peur", lance Danielle d`une voix tremblante.
La jeune femme n`en peut plus: "je suis traumatisée, j`ai maigri tellement
j`ai peur. Et il y a maintenant des voleurs qui profitent de l`obscurité pour
piller les maisons pendant la nuit".
"C`est trop pour moi, quand tout ça va finir, moi, je pars du pays",
soupire-t-elle.
A Cocody comme dans d`autres quartiers d`Abidjan, les habitants doivent
aussi faire face au manque d`eau.
"On va puiser l`eau au puits pour se laver et préparer ce qui nous reste
comme nourriture, ce n`est pas facile. On ne trouve plus d`eau minérale",
raconte Mariam, à Treichville (sud).
A Yopougon (ouest), fief de M. Gbagbo, "s`il n`y a pas de circulation et
qu`il y a des rumeurs d`attaque de rebelles, raconte un habitant, nous, on
continue de prendre notre bière au +maquis+ (gargote) pour passer le temps".
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