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Politique Publié le dimanche 10 avril 2011 | AFP

Plus de 85.000 déplacés dans l`Ouest ivorien, situation "intolérable" (responsable ONU)

© AFP Par Ambroise Tindé, CICR
Crise post-électorale : la Croix-Rouge exhorte toutes les parties à respecter la population civile
16 mars 2011, Danané. Photo: Déplacée résidante sur le site de l`EPP 2 avec l`assistance de la Croix-Rouge.
PARIS - L`Ouest ivoirien, théâtre de massacres, compte 85.000 personnes déplacées, avec une situation humanitaire "catastrophique" notamment dans la ville de Duékoué où "tout le monde est traumatisé", a déclaré dimanche à l`AFP un haut responsable de l`ONU.
"Au total, le nombre de déplacés dans l`Ouest ivorien est de 85.000
personnes, à Duekoué, où plus de 25.000 personnes sont toujours réfugiées à la
mission catholique, et 1.000 autres sont dans une mission protestante", a
déclaré à l`AFP le le coordonnateur humanitaire entre les agences de l`ONU et
des ONG, Ndolamb Ngokwey, joint à Abidjan depuis Paris.
Les Nations unies ont estimé mardi à "plusieurs centaines" le nombre de
personnes qui ont péri dans des massacres la semaine dernière à Duékoué, dans
l`ouest de la Côte d`Ivoire, révélant dans le même temps l`existence d`un
charnier contenant 200 corps.
"J`ai entendu des histoires d`horreur et de terreur de personnes qui ont
fui et se sont cachées plusieurs journées dans la forêt avant que les forces
marocaines (de la mission de l`ONU en Côte d`Ivoire, ONUCI) ne viennent les
secourir, ces personnes-là ont vécu de véritables journées d`enfer", a-t-il
dit.
"Maintenant", selon ce responsable, "la situation est beaucoup plus calme,
les autorités mettent de l`ordre, mais je dois dire que pour ces personnes
l`anxiété et l`inquiétude demeurent malgré la présence des forces de l`ONU, et
elles préférent rester dans les missions" catholique et protestante.
A Duékoué "tout le monde est traumatisé, les enfants ne comprennent pas ce
qui se passe et ne comprennent pas tout ce qui est arrivé, il faudra du temps".
"Nous avons rencontré des survivants. Une femme enceinte dont le mari a été
tué et une autre dame qui s`est cachée avec son enfant durant trois jours dans
les marécages avant de se réfugier dans la mission catholique.
Ce responsable de l`ONU, qui a effectué une visite de lundi à mercredi dans
l`ouest ivoirien, raconte avoir vu à Douékoué "la destruction de la ville, des
quartiers entiers brûlés, la détresse et la désolation".
Les problèmes de nourriture sont devenus criants, selon cette source,
ajoutant que "des personnes sont restées des journées sans manger mais le PAM
(Programme Alimentaire mondial) vient de délivrer 85 tonnes de vivres
composées notammment de riz, d`huile, de haricots".
"Grâce au HCR (Haut commissariat de l`ONU aux réfugiés), des bâches et des
nattes ont été fournies mais ce n`est pas suffisant. Save the chifdren a
également fourni une aide alimentaire, et surtout une aide médicale".
L`Organisation mondiale de la Santé (OMS) "a également fourni des kits de
base, des kits anti-malaria". "C`est un énorme défi" en terme médical, a
ajouté le responsable.
Le responsable a reconnu qu`il y en avait encore de l`insécurité dans
l`ouest, notamment à Guiglo, une ville proche de la frontière avec le Liberia
où la population continue de fuir car elle ne se sent pas en sécurité et
redoute les mercenaires ou les miliciens".
"Quand nous étions là-bas, nous avons ressenti une grande colère mais
également une volonté de réconciliation, et les autorités religieuses oeuvrent
en ce sens malgré le fait que deux pasteurs et deux imans ont été tués la
semaine dernière".
L`organisation de défense des droits de l`homme, Human Rights Watch, a
accusé samedi 9 avril les forces pro-Ouattara et les forces pro-Gbagbo d`avoir
commis des massacres dans l`Ouest ivoirien, affirmant détenir de nouvelles
preuves de ces atrocités déjà dénoncées par l`ONU et des ONG.
Les forces loyales à Alassane Ouattara, président ivoirien
internationalement reconnu, ont tué ou violé des centaines de personnes et
brûlé des villages, fin mars, dans l`ouest de la Côte d`Ivoire, a affirmé HRW
dans un rapport publié à New York.
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