x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le lundi 11 avril 2011 | AFP

Gbagbo arrêté après une offensive généralisée sur sa résidence à Abidjan

ABIDJAN - Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a été arrêté lundi à l'issue d'une offensive généralisée des forces de son rival Alassane Ouattara, appuyées par les moyens aériens et blindés des forces françaises et de la mission des Nations Unies (Onuci).
"Laurent Gbagbo a été arrêté par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire
(FRCI, pro-Ouattara) et conduit à l'Hôtel du Golf (QG du camp Ouattara) par
les FRCI", a déclaré à l'AFP l'ambassadeur de France, Jean-Marc Simon Simon.
M. Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, est en compagnie de son épouse Simone,
considérée comme une "dure" du régime, et son fils Michel, d'un premier
mariage, a précisé Anne Ouloto, porte-parole de M. Ouattara.
"Le cauchemar est terminé" pour les Ivoiriens, a déclaré à la télé
pro-Ouattara Guillaume Soro, Premier ministre d'Alassane Ouattara, assurant
que M. Gbagbo et son épouse étaient "aux arrêts".
Cette arrestation, au douzième jour de la bataille d'Abidjan, intervient
après une soirée et une journée de frappes menées par les hélicoptères de
l'Onuci et de la force française Licorne, visant officiellement les armes
lourdes du camp Gbagbo menaçant les civils, conformément à la résolution 1975
du conseil de sécurité de l'ONU.
Les combats ont fait rage dans le quartier résidentiel de Cocody, où se
trouve la résidence présidentielle, qui jouxte celle de l'ambassadeur de
France. Dans l'après-midi, des blindés de Licorne et de l'Onuci, avait été
engagés dans la zone.
Paris et l'ONU ont toujours insisté que leur mission n'était pas de
renverser Laurent Gbagbo, dont le camp les avait accusé de vouloir
"assassiner" le président sortant, qui n'a jamais reconnu sa défaite
--pourtant certifiée par l'ONU-- face à M. Ouattara à la présidentielle de
novembre.
Une source diplomatique française a d'ailleurs insisté, peu après l'annonce
de l'arrestation, sur le fait que "M. Gbagbo a été arrêté par les troupes de
M. Ouattara, c'est vrai, mais pas par les forces spéciales françaises, qui ne
sont pas rentrées dans l'enceinte de la résidence".
Après l'arrestation, le président français Nicolas Sarkozy s'est
"longuement" entretenu par téléphone avec M. Ouattara, dont l'élection avait
été reconnue par l'essentiel de la communauté internationale.
Des hélicoptères français avaient pilonné en fin de matinée à coup de
missiles le secteur de la résidence de M. Gbagbo, partiellement détruite,
selon un de ses proches, une zone d'où s'élevait une épaisse fumée.
Au sol, les forces pro-Ouattara, qui avaient à plusieurs reprises depuis
leur entrée dans Abidjan le 31 mars échoué à briser la résistance de leurs
adversaires, étaient ensuite reparties à l'offensive.

Un peu plus tôt, des combats à l'arme lourde et légère avaient opposé
pendant une heure et demi les forces de M. Ouattara à celles de son rival dans
le quartier de la résidence de M. Gbagbo, selon un habitant.
Les combats n'avaient pas lieu dans les environs immédiats du batiment mais
entre la télévision d'Etat RTI et l'Ecole de gendarmerie, deux autres fiefs du
chef de l'Etat sortant, également situés dans le quartier de Cocody, dans le
nord de la métropole.
De fortes détonations ont aussi été signalées par plusieurs habitants dans

le quartier du Plateau (centre) qui abrite lui le palais présidentiel.

De dimanche 17H00 jusqu'au coeur de la nuit, la mission de l'ONU et la

force française Licorne avaient tiré des missiles vers ces deux sites.

Lundi matin, Paris a justifié les tirs en disant être intervenu à la
demande expresse de l'ONU.
"Conformément à la résolution 1975 et en accord avec le président Ouattara,
le secrétaire général des Nations unies (Ban Ki-moon) a demandé au président
de la République (Nicolas Sarkozy) la poursuite de la participation des forces
françaises aux opérations menées par l'Onuci pour neutraliser les armes
lourdes utilisées contre la population civile", indique un communiqué de la
présidence.
Les combats ont mis Abidjan, capitale économique dont la population est
évaluée à quatre millions d'habitants, au bord d'une catastrophe humanitaire.
"Nous avons de très vastes mouvements de population d'un quartier à l'autre
car aucun quartier n'est vraiment sécurisé", a déclaré le coordonnateur
humanitaire entre les agences de l'ONU et des ONG, Ndolamb Ngokwey, contacté
au téléphone depuis Paris.
"Beaucoup de personnes m'ont raconté qu'il y avait beaucoup de cadavres qui
jonchaient les rues, et pas seulement dans le quartier des ambassades", a-t-il
dit.

Par Evelyne AKA et Thomas MORFIN
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ