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Politique Publié le mardi 12 avril 2011 | AFP

Arrestation de Gbagbo : questions sur le "soutien" des forces françaises

PARIS, Des zones d'ombre demeurent sur les
circonstances de l'arrestation de Laurent Gbagbo lundi à Abidjan, malgré
l'affirmation réitérée de Paris que l'ancien président a été arrêté par les
forces d'Alassane Ouattara elles-mêmes, les soldats français n'apportant qu'un
simple "soutien".
Intervention militaire française directe ou dénouement "entre Ivoiriens",
comme l'affirme la France ? L'enjeu est important pour le nouveau président
Ouattara, dont la légitimité souffre déjà du soupçon d'avoir été porté au
pouvoir par l'ancien colonisateur.
Dès samedi, il était apparu évident que les forces pro-Ouattara étaient
incapables d'en finir seules avec le régime de Gbagbo. Non seulement l'ancien
président était toujours terré dans son bunker, mais ses partisans parvenaient
à gagner du terrain et à attaquer le quartier général de Ouattara.
La décision a été prise d'accélérer le mouvement.
Dimanche les forces de l'Onu (Onuci) et les hélicoptères de la force
française Licorne pilonnent les armes lourdes autour de la résidence de
Laurent Gbagbo, pour préparer l'assaut des forces de Ouattara.
Lundi matin, les hélicoptères français tirent encore des missiles vers la
résidence de l'ancien président.
"L'Onuci a été en tête, ce sont les hélicoptères de l'Onuci qui ont
commencé à bombarder et la France, comme on nous l'a demandé, est venue en
soutien", a souligné mardi le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.
Officiellement ensuite, Licorne s'en tient à son rôle de "soutien" des
forces de l'Onuci.
Selon l'état-major, les soldats français sont "redéployés sur les axes
stratégiques" pour empêcher les pro-Gbagbo de "commettre des exactions" dans
les quartiers populaires d'Abidjan. Un redéploiement notamment de 200 à 250
hommes pour contrôler le boulevard de France, "à environ 1,5 km de la
résidence".
L'état-major martèle également qu'"à aucun moment les forces françaises
n'ont pénétré dans les jardins ou la résidence" de Laurent Gbagbo.
Ce qui n'exclut pas que les soldats français aient percé les dernières
défenses des pro-Gbagbo pour permettre aux forces de Ouattara de pénétrer dans
la résidence en milieu de journée.
Paris dément également toute implication des "forces spéciales" françaises
dans l'opération. La règle est toutefois d'en dire le moins possible sur les
actions auxquelles participent ces troupes d'élite entraînées pour des
missions compliquées, ce qui limite la portée du démenti de l'état-major.
Le chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, a fourni en
revanche une indication de l'intensité de l'engagement français : pas de
blessés côté français, mais un volume de munitions "de quelques milliers
d'obus de 20 mm et quelques dizaines de missiles" utilisés au cours des
derniers jours, a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse.
Ce qui traduit un engagement décisif, sans lequel les forces du nouveau
président ivoirien n'auraient pas été en mesure de faire prisonnier Laurent
Gbagbo.
Des éléments incontestables existent-ils sur le déroulement de l'opération ?
Mardi, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, s'est dit "absolument
certain que nous aurons des images de toute l'opération". "Non pas de l'armée
française, mais de l'ensemble des acteurs, et on saura qu'aucun soldat
français, aucun soldat de l'Onuci n'est rentré dans la résidence
présidentielle", a-t-il répété.
L'ancien ministre Hervé Morin a regretté pour sa part "les images
d'humiliation" diffusées en boucle à la télévision montrant Laurent Gbagbo
après son arrestation.
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