La traque des partisans présumés de Laurent Gbagbo bat son plein en Côte d'Ivoire, après la capture lundi de leur chef à Abidjan. Notamment dans l'ouest du pays, dans le triangle Duékoué, Guiglo et Blolequin ou dans le port de San Pedro, où les rafles de jeunes hommes se poursuivaient mercredi, et où un prêtre a raconté comment des hommes armés ont ouvert le feu sur des réfugiés dans la cathédrale.
"Nous sommes tous en danger", a expliqué ce prêtre, s'exprimant sous couvert d'anonymat. Des Casques bleus de la mission des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) "récupèrent et enterrent des corps tous les jours", a-t-il déclaré.
Mercredi, un journaliste d'Associated Press a vu les forces pro-Ouattara interpeller cinq jeunes hommes dans le centre-ville de San Pedro (sud-ouest), le grand port du cacao, dont le pays est le premier exportateur mondial. Elles leur ont ordonné d'enlever leurs chemises, avant de les faire monter dans un 4X4 et de les emmener. Les hommes jeunes, de 20 à 35 ans, semblent particulièrement visés, expliquent tous les témoins.
San Pedro a été attaqué par des partisans d'Alassane Ouattara le 1er avril. Les soldats de Laurent Gbagbo n'ont opposé aucune résistance, se contentant de tirer en l'air avant de se replier.
Selon un habitant, l'unique résistance est venue des "Jeunes patriotes", la milice pro-Gbagbo, qui ont pillé la base militaire à l'abandon, s'emparant d'armes et de treillis de camouflage.
Les combattants pro-Ouattara les ont chassés de leurs barricades érigées à l'entrée de la ville, les repoussant jusqu'à la cathédrale Saint-Pierre. Des Jeunes patriotes ont été tués près de l'édifice religieux, a affirmé le prêtre.
Ensuite les pro-Ouattara ont encerclé la cathédrale avec leurs véhicules tout terrain et tiré sur une foule de 5.000 personnes qui y avaient trouvé refuge, Bété, Guéré et membres d'autres ethnies soutenant Laurent Gbagbo, selon le prêtre. Les forces pro-Ouattara ont arrêté de tirer après qu'un homme a été tué et plusieurs personnes blessées.
Dans la cathédrale, une femme, trop effrayée pour donner son nom, a raconté que son voisin, directeur d'une école primaire catholique, avait été tué lundi soir chez lui parce qu'il était de la "mauvaise" tribu.
"Ici, il y a un mélange très toxique et explosif de rivalités politiques, ethniques, religieuses et territoriales", soupire le prêtre. "Qui sait où cela va finir".
Lundi, sur une route au nord de San Pedro, un journaliste a vu des combattants pro-Ouattara arrêter un minibus à un barrage, en faire descendre trois jeunes hommes, et les entraîner dans la brousse.
Dimanche, à Guiglo (ouest), une journaliste détenue pendant trois heures par les forces pro-Ouattara en avait vu quatre, également jeunes, se faire interroger, avant d'être emmenés ailleurs.
En quittant un peu plus tard Guiglo en voiture, la journaliste a vu un corps de l'autre côté du pont, à l'extérieur de la ville. La moitié du torse et les pieds étaient cachés par les buissons, mais l'homme avait la poitrine déchiquetée par des balles, le sang lui coulant encore de la bouche.
Personne ne sait combien de personnes ont été tuées. Il y a une semaine, alors que l'ONU faisait état de plus de 400 morts dans le pays, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a affirmé que plusieurs milliers de personnes avaient été tuées et blessées.
Les pires atrocités ont été perpétrées dans le triangle reliant trois villes de l'ouest, Duékoué, Guiglo et Blolequin, où des associations humanitaires reconnaissent que plusieurs centaines de personnes sont mortes. Mais il y a tant de controverses concernant le nombre de victimes que l'ONU a lancé une enquête.
On s'interroge également sur le rôle du contingent marocain de l'ONUCI à Duékoué, près de 1.000 soldats, dans le cadre de leur mandat de protection des civils. Selon l'ONUCI, la majorité de la force était déployée autour d'une mission catholique pour défendre quelque 30.000 civils qui s'y étaient réfugiés.
Mais selon plusieurs habitants de Carrefour, un quartier de Duékoué où ont eu lieu des massacres, un hélicoptère blanc de l'ONU a survolé le quartier trois fois par jour pendant les trois journées où les tueries ont eu lieu, laissant penser que les casques bleus ont été témoins des massacres commis.
La nouvelle administration d'Alassane Ouattara a appelé à l'arrêt des violences. Mais on ignore quelle autorité réelle M. Ouattara peut exercer sur des forces qui ne lui ont prêté allégeance que récemment, hétéroclites, et dont certains anciens chefs ont été accusés d'atrocités par le passé.
"Nous sommes tous en danger", a expliqué ce prêtre, s'exprimant sous couvert d'anonymat. Des Casques bleus de la mission des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) "récupèrent et enterrent des corps tous les jours", a-t-il déclaré.
Mercredi, un journaliste d'Associated Press a vu les forces pro-Ouattara interpeller cinq jeunes hommes dans le centre-ville de San Pedro (sud-ouest), le grand port du cacao, dont le pays est le premier exportateur mondial. Elles leur ont ordonné d'enlever leurs chemises, avant de les faire monter dans un 4X4 et de les emmener. Les hommes jeunes, de 20 à 35 ans, semblent particulièrement visés, expliquent tous les témoins.
San Pedro a été attaqué par des partisans d'Alassane Ouattara le 1er avril. Les soldats de Laurent Gbagbo n'ont opposé aucune résistance, se contentant de tirer en l'air avant de se replier.
Selon un habitant, l'unique résistance est venue des "Jeunes patriotes", la milice pro-Gbagbo, qui ont pillé la base militaire à l'abandon, s'emparant d'armes et de treillis de camouflage.
Les combattants pro-Ouattara les ont chassés de leurs barricades érigées à l'entrée de la ville, les repoussant jusqu'à la cathédrale Saint-Pierre. Des Jeunes patriotes ont été tués près de l'édifice religieux, a affirmé le prêtre.
Ensuite les pro-Ouattara ont encerclé la cathédrale avec leurs véhicules tout terrain et tiré sur une foule de 5.000 personnes qui y avaient trouvé refuge, Bété, Guéré et membres d'autres ethnies soutenant Laurent Gbagbo, selon le prêtre. Les forces pro-Ouattara ont arrêté de tirer après qu'un homme a été tué et plusieurs personnes blessées.
Dans la cathédrale, une femme, trop effrayée pour donner son nom, a raconté que son voisin, directeur d'une école primaire catholique, avait été tué lundi soir chez lui parce qu'il était de la "mauvaise" tribu.
"Ici, il y a un mélange très toxique et explosif de rivalités politiques, ethniques, religieuses et territoriales", soupire le prêtre. "Qui sait où cela va finir".
Lundi, sur une route au nord de San Pedro, un journaliste a vu des combattants pro-Ouattara arrêter un minibus à un barrage, en faire descendre trois jeunes hommes, et les entraîner dans la brousse.
Dimanche, à Guiglo (ouest), une journaliste détenue pendant trois heures par les forces pro-Ouattara en avait vu quatre, également jeunes, se faire interroger, avant d'être emmenés ailleurs.
En quittant un peu plus tard Guiglo en voiture, la journaliste a vu un corps de l'autre côté du pont, à l'extérieur de la ville. La moitié du torse et les pieds étaient cachés par les buissons, mais l'homme avait la poitrine déchiquetée par des balles, le sang lui coulant encore de la bouche.
Personne ne sait combien de personnes ont été tuées. Il y a une semaine, alors que l'ONU faisait état de plus de 400 morts dans le pays, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a affirmé que plusieurs milliers de personnes avaient été tuées et blessées.
Les pires atrocités ont été perpétrées dans le triangle reliant trois villes de l'ouest, Duékoué, Guiglo et Blolequin, où des associations humanitaires reconnaissent que plusieurs centaines de personnes sont mortes. Mais il y a tant de controverses concernant le nombre de victimes que l'ONU a lancé une enquête.
On s'interroge également sur le rôle du contingent marocain de l'ONUCI à Duékoué, près de 1.000 soldats, dans le cadre de leur mandat de protection des civils. Selon l'ONUCI, la majorité de la force était déployée autour d'une mission catholique pour défendre quelque 30.000 civils qui s'y étaient réfugiés.
Mais selon plusieurs habitants de Carrefour, un quartier de Duékoué où ont eu lieu des massacres, un hélicoptère blanc de l'ONU a survolé le quartier trois fois par jour pendant les trois journées où les tueries ont eu lieu, laissant penser que les casques bleus ont été témoins des massacres commis.
La nouvelle administration d'Alassane Ouattara a appelé à l'arrêt des violences. Mais on ignore quelle autorité réelle M. Ouattara peut exercer sur des forces qui ne lui ont prêté allégeance que récemment, hétéroclites, et dont certains anciens chefs ont été accusés d'atrocités par le passé.