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Politique Publié le jeudi 14 avril 2011 | AFP

Côte d`Ivoire: Ouattara a promis de "pacifier" le pays d`ici un à deux mois

© AFP Par Emma
Opérations de pacification: patrouilles des Forces républicaines (Frci) dans les rues d`Abidjan
Mercredi 13 avril 2011. Abidjan.
ABIDJAN - Le président ivoirien Alassane Ouattara auquel viennent de se rallier les principaux chefs des forces de sécurité jusque là restées fidèles à son rival Laurent Gbagbo, s`est donné "un à deux mois" pour "pacifier" le pays, en proie aux pillages et aux violences.
La Côte d`Ivoire est encore un pays "dangereux" en dépit de l`arrestation
de l`ancien président Laurent Gbagbo lundi et les Ivoiriens "extrêmement
traumatisés" ont besoin d`une vaste opération humanitaire, ont affirmé des
hauts responsables de l`ONU.
"Il y a toujours des combats et des pillages. C`est encore dangereux", a
déclaré Alain Le Roy, responsable des opérations de maintien de la paix à
l`ONU, en marge d`une réunion à New York du Conseil de sécurité sur la Côte
d`Ivoire.
Les stocks alimentaires du Programme alimentaire mondial (PAM) à Abidjan,
soit 3.000 tonnes de nourriture, ont été entièrement dérobés ces derniers
jours par une "bande armée", conduisant à un arrêt des distributions de
nourriture sur place.
"Les gens des deux camps sont armés. Voici pourquoi il est important que
nous puissions continuer les patrouilles (des forces de l`ONU, Onuci)", a
poursuivi M. Le Roy. "Nous avons demandé à la police de M. Ouattara et aux
gendarmes de patrouiller autant que possible".
Dans une déclaration, le Conseil de sécurité a encouragé le président
Ouattara à former un gouvernement "avec une large assise".
"Les membres du Conseil de sécurité exhortent tous les Ivoiriens à
s`abstenir de toute mesure de représailles, de vengeance et de provocation, à
exercer la plus grande retenue et à travailler ensemble pour promouvoir la
réconciliation nationale et rétablir une paix durable par le dialogue et la
consultation", ajoute la déclaration.
Depuis l`arrestation de Laurent Gbagbo, le ralliement des principaux chefs
des forces de sécurité au nouveau président s`est accéléré, les derniers en
date, mercredi, étant le chef d`une unité d`élite, le général Georges Guiai Bi
Poin, et le général commandant les forces aériennes.
Le général Guiai Bi Poin dirigeait le Centre de commandement des opérations
de sécurité (Cecos), créé par Laurent Gbagbo et regroupant des soldats, des
gendarmes et des policiers, pour le district d`Abidjan. Particulièrement
redouté, le Cecos constituait l`un des piliers de l`appareil sécuritaire du
régime Gbagbo.
Le chef des armées, le général Philippe Mangou, ceux de la gendarmerie, de
la police et de la Marine, avaient fait allégeance au nouveau président mardi.
Jusque là, ces haut-gradés étaient restés loyaux à M. Gbagbo, lors des
quatre mois de crise née de la contestation des résultats de l`élection
présidentielle, qui a failli faire basculer le pays dans la guerre civile.
A Abidjan et dans l`intérieur du pays, la situation humanitaire reste très
critique, notamment dans l`Ouest où les combattants des deux camps ont été
accusés d`exactions par l`ONU et des ONG. Les violences post-électorales ont
fait près de 900 morts selon l`ONU, dont la moitié à Abidjan.
Alassane Ouattara a annoncé mercredi lors d`une conférence de presse qu`il
allait "demander au procureur de la Cour pénale internationale (CPI) d`engager
des investigations" sur les massacres survenus dans l`Ouest.
"Ces massacres sont inadmissibles, indignes (...), je suis révolté", a-t-il
affirmé avec émotion, alors que ses partisans sont accusés d`être responsables
de certaines tueries, survenues notamment fin mars à l`occasion de l`offensive
victorieuse de ses combattants.
M. Ouattara qui devrait s`installer "dans les tous prochains jours" au
palais présidentiel, après avoir été contraint pendant quatre mois de demeurer
au Golf Hotel d`Abidjan, a promis la "pacification totale" du pays d`ici "un à
deux mois", assurant que ses propres éléments seraient radiés immédiatement en
cas de pillages, une activité largement répandue dans leurs rangs ces derniers
jours.
Il a annoncé également que l`ancien président avait été transféré mercredi
dans le nord du pays. "A l`heure où je vous parle, M. Laurent Gbagbo n`est
plus à l`hôtel du Golf, il est en Côte d`Ivoire, bien sécurisé", a déclaré M.
Ouattara.
Washington a jugé que Laurent Gbagbo devait rendre compte de ses actes dans
le cadre d`un processus judiciaire "transparent".
Le président du Sénégal Abdoulaye Wade a qualifié la chute de l`ex-chef
d`Etat de "très bonne chose" pour l`Afrique. "A l`avenir, aucun chef d`Etat
africain ne pourra plus s`aviser de refuser le verdict des urnes", a-t-il jugé.
Le Premier ministre kényan Raila Odinga, qui avait fait office de médiateur
dans la crise ivoirienne, a préconisé d`amnistier l`ex-président en vue
d`apaiser les tensions, observant qu`il était arrivé en tête du 1er tour de la
présidentielle et avait obtenu 46% des suffrages au second tour, le 28
novembre 2010.
A Paris, une fille de Laurent Gbagbo a saisi des avocats français pour
étudier la "légalité" de l`arrestation de ses parents ainsi que celle de
l`intervention militaire française.
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