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Société Publié le vendredi 22 avril 2011 | L’Inter

Duekoué, l`arme fatale de la communauté internationale

© L’Inter Par Lass Communication
Horreur à Bloléquin: les miliciens libériens massacrent les populations civiles
Mars 2011. Dans leur repli face à l`arrivée des Forces républicaines, les miliciens libériens massacrent les populations civiles. Photo: le tueur, Tako, homme de main de Oulaï Delafosse, l`un des responsables des miliciens de l`ouest
Les massacres de la ville de Duékoué, intervenus à la suite de l`offensive des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (Frci) en fin mars dernier, continuent de faire couler de l`encre et de la salive. Ces tueries constituent aujourd`hui une véritable bombe à retardement contre les camps au conflit en Côte d`Ivoire.

« Ils sont arrivés, armés de fusils de chasse. Ils ont fait sortir les femmes et réuni les hommes, dont mon papa. Ils ont tué tout le monde pendant que j`étais caché là ». Lopez Glarou, cet habitant d`un quartier de la ville martyre de Duekoué, a échappé bel. Son témoignage rapporté par l`agence France presse, donne un aperçu du drame vécu par les populations de l`ouest de la Côte d`Ivoire, singulièrement de la ville de Duékoué, depuis l`initiative prise par Guillaume Soro et ses forces de « libérer le pays ». La ville, porte d`entrée ouest de la zone dite gouvernementale, était solidement tenue par les Forces de défense et de sécurité (Fds), appuyées par de nombreux groupes d`autodéfense communément appelés miliciens, tous des soutiens forts au régime du président déchu Laurent Gbagbo. Duékoué, déjà balafrée par des conflits intermittents, d`origine soit foncière, soit ethnique, a encore payé un lourd tribut à l`offensive des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (Frci) en fin mars dernier. A l`heure du bilan après la prise de Duékoué par ces forces pro-Ouattara, le constat est triste et amer. Massacre de populations civiles, destruction de biens publics et privés, règlements de compte, épuration ethnique, sont entre autres abus dénoncés par des organismes internationaux. Des sources onusiennes, ainsi que celles du Comité international de la croix rouge (Cicr), estimaient les pertes en vies humaines à environ 800 morts, avec un regard accusateur tourné vers les Frci. Toutefois, ce lourd bilan macabre dans cette zone de la Côte d`Ivoire va constituer un véritable épouvantail pour les deux camps au conflit, notamment les forces pro-Ouattara qui ont donné l`assaut, et celles fidèles à Laurent Gbagbo qui tentaient de le contenir. La communauté internationale qui sait se faire menaçante sur les questions de droit de l`homme quand elle s`y met, a là le chiffon rouge qu`elle pourrait brandir à la face des autorités ivoiriennes jusqu`à situer les responsabilités et condamner les auteurs.

Qui a fait quoi à l`Ouest ?

La question qui s`impose aujourd`hui est donc de savoir qui a perpétré les massacres de Duékoué ? Qui a fait quoi pour qu`on dénombre 800 morts dans cette ville de la Côte d`Ivoire ? Du côté du Golf Hôtel, là où résident les nouvelles autorités ivoiriennes, la question est prise très au sérieux. La menace que ces événements douloureux constituent pour le nouveau régime, est étudiée avec la plus grande précaution pour éviter l`effet boomrangue. Le président Alassane Ouattara, interrogé sur la question, s`est voulu rassurant. Il a condamné les tueries et indiqué qu`une enquête sera menée pour situer les responsabilités. Se défendant, les Frci déclinent toute responsabilité dans ces tueries de Duékoué. Elles accusent « les miliciens pro-Gbagbo», qui auraient été mis en déroute pendant les combats et qui auraient perpétré les massacres pendant leur fuite. Le ministre Konaté Sidiki, l`un des hommes forts des Forces nouvelles, maintient que « Ado et les Frci ne sont pas des tueurs », accusant Amnesty international de traitement partial des événements de Duékoué. « On ne doit pas utiliser les organisations internationales pour faire de la politique. Nous savons que l`ancien président d`Amnesty international, Pierre Sanney, avait créé une association qui a bénéficié d`une subvention de Laurent Gbagbo. Alors, s`il veut défendre son ami, qu`il le fasse sur la base de la vérité plutôt que d`accuser le président de la République Alassane Ouattara et son armée », a martelé le collaborateur de Soro dans les colonnes du journal « Nord Sud », dans son édition d`hier. En un mot, les Frci ne sont pas les auteurs des massacres de Duékoué. Dans le camp Gbagbo, il ne fait aucun doute que les forces d`Alassane Ouattara ont procédé à des exactions, une chasse aux militants de La Majorité Présidentielle (Lmp), après la prise de la ville de Duékoué. Pis, le camp Gbagbo estime que c`est à l`arrivée des Frci dans la ville que des massacres ont été constatés. Signe que leur responsabilité ne saurait être dégagée. Tout compte fait, la question des tueries de Duékoué est inscrite en bonne place sur l`agenda des organismes internationaux. La communauté internationale qui est très réactive face aux sujets qui touchent à l`être humain, en fait ses choux gras, à travers des analyses d`experts internationaux présentées sur les chaînes étrangères, qui dénoncent les violations massives des droits de l`homme et interpellent les autorités ivoiriennes. Les dossiers sont en préparation, et les organismes internationaux de défense des droits de l`homme semblent décidés à faire la lumière.

Hamadou ZIAO
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