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Politique Publié le samedi 23 avril 2011 | L’expression

Les Frci attendent le retour des policiers

Obligées d’assurer la sécurité urbaine pendant la bataille d’Abidjan, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) attendent les flics pour leur céder les arrondissements de police.
Le commissariat du 14ème arrondissement d’Abobo, situé non loin de la gare routière, est un véritable champ de ruines. Le bâtiment principal totalement calciné est abandonné aux herbes et aux margouillats. Selon des témoins, le site a été pulvérisé par les hommes du Commando invisible qui se sont rendus maîtres d’Abobo depuis février. « C’était un lundi après-midi. Des hommes du commandant Fongnon ont attaqué le commissariat à la roquette. Il y a eu plusieurs morts. Ce jour-là, les Forces de défense et de sécurité (Fds) avaient tué des jeunes au quartier « derrière rail ». L’attaque était une riposte à cet assassinat gratuit », indique notre source. C’est dans ces décombres que des éléments des Forces républicaines (Frci) se sont installés depuis bientôt un mois. C’est un bâtiment annexe à moitié détruit qui leur sert de bureaux. Devant, un soldat dort profondément sur un matelas couché à même le sol, son arme à côté. Il récupère sûrement de la fatigue provoquée par de longues heures de patrouille. Des ustensiles de cuisine trainent dans la cour à côté d’un fourneau où est posée une grosse marmite. Le chef étant absent, c’est un élément qui accepte de s’adresser à nous. « Nous n’avons pas encore vu un seul policier depuis que nous sommes ici. Nous sommes prêts à travailler avec eux », assure-t-il. Mais avec l’état de délabrement ambiant, il n’est pas évident que les flics pointent du nez dans ce commissariat. C’est un autre décor qu’offre le 30ème arrondissement situé à Attoban, dans la commune de Cocody. Ce poste de police inauguré récemment, présente un meilleur visage que ce qui nous a été donné de voir à Bagdad city: pas de vitre brisée ni de mur éventré, bâtiment bien tenu dans l’ensemble. Trois hommes en civil occupent le banc qui fait face au comptoir, attendant d’être reçus par le matre des lieux. Selon un élément des Frci qui nous reçoit, le commissariat tourne à plein régime. « Nous recevons les plaintes, émettons les convocations », nous informe-t-il en brandissant le registre affecté à cette tâche. A la vue du violon vide, nous lui demandons ce que deviennent ceux qui sont capturés. « Nous nous occupons d’eux », répond-il sans donner de détail. Ici, ça grouille de monde et les éléments ne semblent se tourner les pouces. C’est la même ambiance qui prévaut au commissariat du 22ème arrondissement d’Angré, à Cocody. Plusieurs éléments, arme au poing, sont rassemblés dans ce petit espace. Sous une fenêtre, des fusils de chasse, des kalachnikovs et des projectiles dont nous ignorons la nature, sont abandonnés sur le sol. « Ce sont ces armes qui nous servis au début de la bataille d’Abidjan. Elles ne sont plus utiles », fait savoir un combattant à la barbe grisonnante qui fait office de doyen d’âge dans le groupe. Il nous met en garde quand nous tentons de toucher le projectile. « C’est très dangereux ce que tu touches là. On l’appelle « von-von », car sous l’effet du soleil, il peut exploser », souligne un soldat. Celui qui commande cette troupe nous accueille avec bienveillance dans le bureau du commissaire où il prend ses quartiers. Selon le commandant Adamo « Diesel », ses hommes sont prêts à céder la place aux flics. « Nous sommes prêts à travailler avec les policiers s’ils reviennent au bureau. Nous nous mettrons à leur disposition puisque c’est leur domaine. Nous sommes des militaires et nous ne sommes pas outillés à faire leur travail », reconnait le commandant entre deux coups de fil. La nature ayant horreur du vide, les soldats se sont transformés en agent de constatation. « Nous enregistrons les plaintes, organisons des patrouilles. Nous mettons les malfrats au violon ; ils font des corvées de quatre ou cinq jours en fonction de la gravité de la faute », assure Adamo « Diesel ». Selon lui, ses hommes ont eu à traiter un cas de viol. La victime, dit-il, n’a pas voulu porter plainte. « Nous avons été alertés par un passant du viol d’une fille au quartier Mahou. Le suspect était un évadé de la Maison d’arrêt et de correction (Maca) qui portait un treillis des Forces de défense et de sécurité. Il l’a braquée puis l’a ensuite violée », révèle le nouveau patron du 22ème. Ses hommes sont saisis des cas de pillage mais ces plaintes ont tendance à diminuer, se satisfait-il. Ils ne se feront pas prier pour lever le camp si on le leur demande. « Notre présence dépend de notre hiérarchie. Si elle veut que nous travaillions sous les ordres des Fds, nous sommes disposés à le faire. Dans le cas contraire, on s’en ira sans problème », rassure le commandant. Pour l’instant, ses éléments travaillent sans relâche pour assurer la sécurité des populations, affirme le commandant Adamo « Diesel ».
Nomel Essis
Légende : Le commissariat du 22ème arrondissement d’Angré aux mains des Frci, fonctionne en attendant le retour des flics.
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