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Politique Publié le samedi 23 avril 2011 | Nord-Sud

Alassane Ouattara, Président de la République : “Tous les combattants dans les casernes”

M. le Premier ministre, ministre de la Défense, M. le ministre de l’Intérieur, officiers généraux, officiers supérieurs et commandants des différents groupements tactiques, mesdames et messieurs.

Vous savez que naturellement, je salue votre présence et j’ai demandé cette rencontre ce matin pour que nous fassions le point depuis notre dernière rencontre, il y a quelques jours. Je voudrais vous remercier pour votre engagement et vos efforts de collaboration pour restaurer l’unité de notre armée. Oui, cette unité est indispensable. Le pays est unifié, nous avons le grand défi d’unifier notre armée. L’unification de l’armée est très clairement ma priorité et cela rentre dans le cadre de la réconciliation dont je vous ai parlé il y a quelque temps. Je me félicite de l’allégeance de toutes les forces de la République, dans un esprit de fraternité d’armes et de réconciliation. Cela va au-delà de l’armée. Comme vous l’avez constaté il y a quelques jours, tous les présidents d’institutions, incarnant les Institutions de la République sont venus également me présenter leur soutien et leur allégeance. Hier, c’était le Conseil constitutionnel, avant-hier, le président de l’Assemblée nationale, quelques jours auparavant, le président de la Cour suprême, le président du Conseil économique et social, le Grand chancelier, la Grande médiature, le procureur du tribunal près la Cour suprême. Par conséquent, toutes les Institutions de la République, au grand complet, sont maintenant réunies pour que nous puissions nous consacrer à la tâche de rassembler notre nation. Car ce sont les institutions qui permettront une vraie réconciliation et un rassemblement de tous les fils et de toutes les filles de Côte d’Ivoire. Je vous invite donc à prôner au sein de vos troupes, cet esprit de réconciliation. La réconciliation vraie pour restaurer la grandeur de notre armée. Je note des progrès dans la sécurisation, M. le Premier ministre et je m’en félicite !
La sécurisation du pays, mais également la sécurisation d’Abidjan. Bien entendu, il reste d’importants efforts à faire, notamment à Yopougon et à Abobo. Il existe, et vous l’avez souligné, également des actes d’agressions, de pillages, de vandalismes dans certaines communes d’Abidjan, auxquels il faut mettre fin. Les Ivoiriens aspirent, non seulement à la paix, mais également à la tranquillité. C’est leur droit ! Nous avons un devoir de leur permettre de vivre dans la tranquillité. Je vous demande de tout faire pour mettre fin, dans un bref délai, aux agissements dont je viens de parler. L’état de belligérance est terminé ! La guerre est terminée ! Il faut que cela soit entendu de tous et de chacun : la guerre est terminée en Côte d’Ivoire. Le pays est réunifié. L’armée doit être réunifiée. La guerre est terminée ! En tant que chef suprême des armées, je vous ordonne de procéder immédiatement au repli de toutes les unités combattantes dans leurs casernes et leurs bases d’origine, que ce soit au Sud comme au Nord. Ceci est indispensable pour la bonne gestion de nos forces de défense et de sécurité. Les éléments doivent rentrer dans les casernes. Les unités combattantes doivent rentrer dans les casernes. Le maintien de l’ordre doit être confié à la police et à la gendarmerie. C’est ce qu’il se doit d’être. Je vous ordonne donc de redéployer les forces de police et de gendarmerie dans les commissariats, les brigades des communes afin qu’elles se mettent en ordre et à l’œuvre pour assurer la protection et la libre circulation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national. Et je dois vous dire très sincèrement, chers frères, que vous avez besoin de reconquérir la confiance du peuple. Vous avez besoin de montrer au peuple de Côte d’Ivoire que votre rôle est de protéger tous les citoyens sans distinction, sans discrimination et je tiens personnellement à la stricte application de ces mesures dans la discipline et dans une parfaite coordination de vos actions. Bien entendu, je demande à M. le Premier ministre, ministre de la Défense et au ministre de l’Intérieur de veiller à la bonne application de ces mesures. Chers frères, officiers généraux, officiers supérieurs, officiers, je voudrais vous réitérer que j’ai une grande ambition. Ceux d’entre vous qui ont travaillé avec moi de 90 à 93 savent ce que j’ai fait pour l’armée avec mon frère le général Guéï. Je m’engage à nouveau à reprendre ce travail important qui a été fait pour notre armée à cette époque. L’armée a besoin de moyens, l’armée a besoin de matériels, l’armée a besoin de discipline et l’armée a besoin d’équité en son sein pour les promotions et pour les évolutions de carrière. Bien sûr, les forces de défense et de sécurité ont besoin de logements, ont besoin de bien-être et ont besoin également d’être traité comme un citoyen à part entière.

En 1993, nous avons déshabillé nombre de policiers, de militaires, de gendarmes à cause du racket

La nouvelle armée ayant la confiance de tous les Ivoiriens. Je mettrai donc des moyens nécessaires pour une meilleure efficacité dans l’exécution de vos missions. Je voudrais que vous en soyez assurés. Quant aux foyers de belligérance qui demeurent, je vous demande, M. le ministre de la Défense et M. le ministre de l’Intérieur, de prendre toutes les dispositions pour mettre fin à ces belligérances. Que ce soit à Yopougon ou à Abobo. Je vous instruis de demander aux chefs miliciens et au commandant Ibrahim Coulibaly de venir vous voir et de déposer les armes. Il faut que cela soit fait rapidement. Nul ne doit être détenteur d’armes de manière illégale et je le dis en face de vous, officiers généraux et officiers supérieurs. Si cela n’est pas le cas, votre rôle sera de les désarmer par la force. Nous n’accepterons pas de foyers de belligérance qui puissent inquiéter la tranquillité des Ivoiriens. Je vous demande de les convoquer et de le leur dire dans les termes les plus clairs, le plus rapidement possible. Je demande également au ministre de la Défense de faire le point des effectifs aussi bien des ex-forces de défense et de sécurité que des ex-forces armées des forces nouvelles pour que j’aie une bonne appréciation de la réalité des effectifs. Vous direz que peut-être je suis d’abord un économiste et un banquier, mais, pour payer les personnes, pour mieux s’occuper de leurs situations, il faut savoir combien elles sont. Nous n’avons pas une idée exacte de nos effectifs aujourd’hui. Je demande que ce soit le général Mangou ou le général Bakayoko, que l’état des effectifs soit fait le plus rapidement possible. Que nous sachions quels sont les nombres que nous avons au niveau de l’armée. Que ce soit l’armée de terre, l’armée de l’air, la marine. Que ce soit les gendarmes, les policiers, aussi bien au Nord comme au Sud. Je voudrais dire qu’en vertu de l’Accord de Ouagadougou, il y a 5.000 jeunes qui ont été recrutés. Ces jeunes doivent être formés. Je prends l’engagement de leur verser un pécule dès la fin de ce mois d’avril jusqu’à ce que leur intégration effective se fasse dans l’armée régulière. Quant aux éléments qui ont participé au Cci (Centre de commandement intégré, ndlr), je crois qu’ils sont au nombre de 4.000. Si je ne me trompe, 600 ont été formés à Pretoria, au niveau de la police et 3.450 doivent être également intégrés immédiatement dans les effectifs de nos forces de défense et de sécurité. Si tel n’est pas le cas, je prendrai les dispositions pour que des pécules leur soient versés également à la fin de ce mois. Nul ne doit être oublié dans la régularisation des salaires et des arriérés de salaires que j’ai annoncés hier. Nous nous sommes battus pendant des semaines, pendant que la crise était à son paroxysme pour nous assurer que nous aurons les moyens financiers pour que les Ivoiriens ne souffrent plus de ces questions de salaires. Nous nous sommes battus pour que le Nigeria, notre grand ami nous fasse parvenir dans les plus brefs délais, du brut, du pétrole avec des délais de paiement de trois mois pour que la Côte d’Ivoire n’ait pas de rupture de stock d’essence, de fuel, et ainsi de suite. J’ai demandé également au président Goodluck de nous envoyer des cargaisons de gaz butane et je demande aux commerçants, aux transporteurs de se mettre en route pour que les marchandises, les vivres puissent également être déployés vers les grands centres urbains. Et je voudrais également demander aux uns et aux autres d’arrêter le racket ! J’insiste, d’arrêter le racket ! En 1993, nous avons déshabillé nombre de policiers, de militaires, de gendarmes à cause du racket. M. le ministre de la défense, soyez sans pitié ! M. le ministre de l’Intérieur, les personnes responsables de racket doivent être sanctionnées. Elles doivent être radiées immédiatement des rangs de nos forces de défense et de sécurité. Je crois que la chienlit a assez duré ! Il faut mettre fin à cela. Et les dispositions doivent être prises pour qu’il en soit ainsi. Je vous demande donc, chers frères, officiers généraux, officiers supérieurs, de nous redonner notre fierté à notre armée nationale, à nos forces de défense et de sécurité. La Côte d’Ivoire a besoin de se reconstruire. Les Ivoiriens ont besoin de se réconcilier. Nous avons besoin de nous rassembler. Mais, ceci ne sera possible que si la sécurité et la tranquillité sont là pour chacun des citoyens, que ce soit à Abidjan ou à l’intérieur du pays. Je voudrais donc compter sur vous et je vous mets en mission pour que dans les jours qui viennent, les militaires retournent en caserne, les policiers aillent dans les commissariats, les gendarmes, dans les brigades de gendarmerie, à Abidjan, comme à l’intérieur du pays. Je demande à M. le ministre de la Défense, à M. le ministre de l’Intérieur de me faire un point sur ces questions dans les tous prochains jours. Officiers généraux, officiers supérieurs, je vous mets en mission. La nation compte sur vous. La nation peut être fière de vous. Les Ivoiriens peuvent retrouver confiance en leur armée. Tout dépend de vous.
Je vous remercie !
Propos recueillis par MAE
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