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Art et Culture Publié le samedi 23 avril 2011 | Nord-Sud

Noël Dourey (Artiste-musicien) : “Gadji Celi est en fuite au Ghana”

Le crooner ivoirien dont l’engagement politique n’est plus à démontrer savoure les délices de la victoire du candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Alassane Ouattara, à l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. Aujourd’hui, Noël Dourey, auteur de « je suis seul… », raconte comment il a supporter les cinq mois passés au Golf Hôtel et comment il entrevoit l’avenir immédiat de la culture ivoirienne.



Comment vous êtes-vous retrouvé au Golf Hôtel aux heures chaudes de la crise post-électorale ?
C’est dans ma fuite que je me suis retrouvé au Golf Hôtel.

Etiez-vous si recherché que cela ?
Absolument. Lorsqu’on vous envoie des sms pour dire «On sait où vous habitez » ou encore « c’est le mossi-là que vous suivez…», «Vous abandonnez votre frère pour suivre le mossi…», c’est un message clair. Cela veut dire qu’on vous fera la peau surtout qu’on sait que le programme de gouvernement du régime Gbagbo était «Celui qui n’est pas avec moi meurt…». Et donc comme je ne suis pas avec Laurent Gbagbo, je me suis retrouvé au Golf Hôtel.

l Comment êtes-vous parvenu à tenir durant cinq mois dans votre « prison dorée » ?
Il y a Dieu d’abord. Il faut lui rendre grâce. Et, il y a les autres qui étaient là. Le président de la République, attaqué de toutes parts et dont la victoire a failli être volée, est resté serein. Je n’ai fait que suivre le mouvement. Lorsque vous voyez le président Henri Konan Bédié se réduire dans une petite chambre d’hôtel, je me suis dit que si eux peuvent supporter cela, pourquoi pas moi ? ce sont des signaux forts qui nous ont été donnés et c’est par rapport à cela que nous avons tenu durant ces cinq mois.

N’avez-vous pas eu peur pour votre famille, n’avez-vous pas reçu des pressions de toutes sortes ?
Mon épouse et mes enfants étaient déjà à l’abri quelque part dans des familles. J’ai souffert car j’étais sur place et ma famille ailleurs. Dans la journée, nous pouvions nous téléphoner une dizaine de fois pour savoir comment les choses se déroulaient. Mon épouse aussi me racontait ses angoisses par rapport à une attaque du Golf Hôtel. Finalement, c’était intenable mais Dieu a permis que nous supportions cela.

Racontez-nous l’anecdote sur votre barbe abondante. Est-ce vrai que vous l’avez conservée jusqu’à la chute de Laurent Gbagbo ?
Oui. Aujourd’hui, je l’ai diminuée parce que Laurent Gbagbo a été capturé. C’était un cri de révolte. Une révolte contre l’injustice, contre l’arbitraire car nous nous sommes rendu compte que toutes les médiations frisaient la comédie. Y en avait marre ! Pourquoi est-ce que celui qui a gagné les élections doit être tourné en dérision ?

Je vous repose la question…
J’étais convaincu que de toutes façons, la sentence divine remettrait le pouvoir au président Alassane Ouattara. J’ai donc gardé ma barbe mais je n’étais pas sûr de l’avoir sur un mètre. Sur même 20 cm.

Et comme il fallait s’y attendre, Laurent Gbagbo a été capturé le lundi 11 avril.
C’est pourquoi j’ai diminué la longueur de ma barbe. Et dès que nous entrons au Palais présidentiel, je la raserai complètement pour la garder poivre-sel. Sans problème !

Pendant ces cinq mois passés au Golf Hôtel, vous avez mis votre carrière en veilleuse. A quoi peut-on s’attendre au niveau de votre carrière ?
Nous chanterons. Nous ferons partager aux mélomanes, aux fans et à toute la Côte d’Ivoire, les émotions vécues au Golf Hôtel entre novembre 2010 et avril 2011. Il y a quelque chose de prévu. Il y a aussi les grands chantiers ouverts par le président Alassane Ouattara.

Quels sont ces chantiers ?
C’est ADO qui a organisé le premier Marché des arts et du spectacle d’Abidjan (MASA). Il est à la base de la création du palais de la culture. N’oubliez pas qu’il est aussi à la base de la réforme du BURIDA. C’est un homme de culture qui connaît sa valeur. Ayant vécu durant longtemps aux Etats-Unis, le président Alassane Dramane Ouattara sait que là-bas, la musique et les arts constituent les premières entrées de devises. Ne comptons pas seulement sur le café et le cacao. Différemment perçue, la culture apportera un plus à la Côte d’Ivoire. Désormais, c’est grâce à la culture qu’on identifiera la Côte d’Ivoire.

Etes-vous soutenu par d’au­tres artistes ?
Oui ! Je ne fais que recevoir des appels. Il y a Antoinette Konan, Antoinette Alany, Fadal Dey, Larry Checik, Abou Watt … je ne peux pas tous les citer. Je m’excuse pour ceux que j’ai oubliés.

Avez-vous des nouvelles des artistes de La Majorité Présidentielle (LMP) ?
Pour moi, LMP ou RHDP, nous som­mes tous des Ivoiriens.

Que savez-vous de Gadji Celi, président du BURIDA, qui serait en fuite ?
Aux dernières nouvelles, Gadji Celi est au Ghana. Il serait passé par Assinie-Mafia il y a cinq jours. C’est la Côte d’Ivoire que nous devons construire et c’est la culture ivoirienne que nous devons consolider. Nous n’avons pas besoin de ces clivages. Il s’agissait d’une élection présidentielle, c’est terminé ! Chacun avait le droit de choisir son camp. Le président ADO dit qu’il faut que dans le pardon et la réconciliation nous puissions construire la paix afin que la Côte d’Ivoire redevienne la nation que tout le monde a connue. C’est donc un défi que le président de la République nous lance. Dans notre comportement et dans notre manière de penser, nous devons donner l’exemple. Les artistes ont leur responsabilité dans cet idéal.


Entretien réalisé par Guy-Florentin Yaméogo
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