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Politique Publié le jeudi 28 avril 2011 | Le Patriote

Un détenu de guerre n’est pas un détenu de délit d’opinion

Nous sortons d'une guerre qui nous a été imposée par le Président sortant Laurent Gbagbo, son parti politique, les institutions de la République qui lui étaient inféodées, les illuminés experts en charlatanisme.
L'unique cause de la guerre, le refus d'accepter le choix du peuple de côte d'ivoire sorti des urnes le 28 novembre 2010 et qui accordait son suffrage à hauteur de 54,10% au Président Alassane OUATTARA. L'issue de la guerre ne se cherche plus dans une gomme ou une boule de cristal mais s'est soldée par la défaite cuisante des imposteurs du FPI et de leurs alliés LMP.
Le Président sortant ne disait-il pas fort judicieusement qu' « on ne sort pas d'une guerre comme d'un dîner gala » au sortir de Marcoussis! En effet, les délices qui s'offrent aux cadres du FPI dans les hôtels quatre étoiles leur donnent l'impression qu'ils sont en villégiature alors qu'ils sont des prisonniers de guerre. La mansuétude dont ils font l'objet leur donne l'illusion qu'ils sont des prisonniers d'opinion. Il est temps qu'on sorte de la complaisance pour que tous ces pyromanes accèdent à la prise de conscience. Bien entendu, il faut établir des niveaux de responsabilité pénale très précis qui permettent de prononcer des condamnations et probablement de laisser tous les autres à leur conscience, pour peu qu'ils en aient une. Par exemple, après le procès de Nuremberg, on a pendu Streicher, Rudolf Brandt, Frick un ministre de Hitler. Ces peines constituaient le prix de leurs engagements aveugles auprès du Führer. Même récemment, Moubarak en Egypte, qu'une contestation populaire a fait partir du pouvoir et certains de ses fidèles sont en détention pour des motifs moins gravissimes que chez nous. Ce rappel pour mieux situer le contexte dans lequel nous sommes, qui est celui de l'après guerre avec son cortège inévitable de responsabilité, de procès, de condamnation mais aussi de mea culpa, de repentir, de regret sincère.
De prime abord, nous avons rappelé la cause de la présente guerre : le refus de se conformer à la constitution ivoirienne qui donne la souveraineté au peuple qui lui, l'exprime dans les urnes. Ne dit-on pas que la voix du peuple est la voix de Dieu! Contrarier artificiellement le choix du peuple est bel et bien une atteinte à la sûreté de l'État. On sait que l'expérience nous enseigne que tous les auteurs de tentative de coup d'État sont condamnés soit à perpétuité, soit à mort. En tout cas, à des peines lourdes dans des conditions de détention difficile. Ce qui vient de se passer sous nos yeux n'est rien d'autre qu'une tentative de coup d'État d'autant qu'un groupuscule dirigé par l'ancien Président Laurent Gbagbo décide de confisquer le pouvoir d'État contre la volonté du peuple de Côte d'Ivoire. Par conséquent, les prévenus doivent être détenus dans des maisons d'arrêt habillés en uniformes pour qu'ils comprennent la gravité de leurs actes. Pour l'heure, ils restent figés dans leur bulle avec leur mauvaise foi légendaire. Il convient de leur réserver des traitements qui dissuadent tout ivoirien de penser que travestir les faits peut sauver et ensevelir la vérité à jamais.
Malheureusement, comme l'a dit le sage Hampaté Ba « le pouvoir est comme l'alcool qui rend d'abord joyeux, ensuite féroce et enfin cochon. » Parcours malheureux auquel Laurent Gbagbo, tout historien qu'il est, n'a pu échapper.
Le temps des comptes va sonner et chacun devra être comptable de ses actes. A écouter le président du Conseil Constitutionnel Yao N'dré Paul, on se croirait en plein délire. Cette guerre qui a déshumanisé la Côte d'ivoire, Yao N'dré Paul dit que le responsable, c'est M. tout le monde donc c'est personne. Lui, Yao N'dré Paul, il est blanc comme neige avec une conscience tranquille. On est abasourdi, ensuite révolté quand on écoute ce monsieur. L'orgueil et le mépris semblent congénitaux aux cadres du FPI. Sinon, comment comprendre qu'après sa forfaiture, pour sa première apparition publique, qu'il n'ait aucun mot de repentir, aucun remords mais de la suffisance, de la morgue pour le peuple à qui son acte a imposé des scènes d'apocalypse, de fin de monde, de barbarie inouïe. Devant ce champ de ruine dont il est le principal responsable, il a encore des ressources pour narguer tous ceux qui sont morts par son hérésie juridique, tous ceux qui sont handicapés à vie, tous ceux qui ont perdu un être cher, tous ceux qui sont ruinés matériellement, financièrement, tous ceux qui ,impuissamment, ont assisté au pillage de leurs biens. Tout ce chaos, Yao N'dré Paul y est étranger. Comme il ne reconnaît aucune responsabilité, ne lui parlez pas de culpabilité. Cependant, Yao N'dré Paul fera bientôt le distinguo entre un procès verbal d'un bureau de vote et un procès verbal d'audition d'un électeur. Le principe sacro-saint juridique qui impose absolument le débat contradictoire. Seulement, le moment n'est pas loin où il se heurtera à la brutalité des faits et comme il est juriste de formation, il perdra un peu de sa superbe car les faits sont têtus. Yao N'dré Paul ne doit pas se tirer impunément car il n'a pas d'excuse. Le maréchal de Villars ne disait-il pas à Louis XIV qui venait de le nommer : « Sire, il est difficile de servir et de plaire à la fois ». La Côte d'ivoire toute entière attend l'inévitable procès de ce pyromane qui veut se faire passer pour un innocent. Il peut être assuré d'un procès équitable, contradictoire. Affi N'guessan est celui qui a sonné la charge dès le lundi 29 novembre 2010. Dépouillant une bonne partie de ses compatriotes dont le seul tort est d'être électeurs dans les zones centre, nord, ouest(CNO). En contradiction avec tous les témoignages qui ont jugé le scrutin crédibles en zones CNO, il a occupé les medias d'État(RTI) pour vouloir imposer son résultat. L'arbitrage international demandé était sensé départager les deux parties. Mais Affi N'guessan a rejeté les conclusions. Par ailleurs, il sera rapidement établi qu'il fait partie des cadres du FPI qui ont chauffé à blanc la galaxie patriotique pour l'amener à toutes les abominations (cramer vif, crime à la suite de délit de faciès ou de patronyme, etc.) qui ont déshumanisé la Côte d'ivoire. Si ce n'est l'inconscience et l'orgueil, Affi N'guessan ne peut parler «d'ambiance de dictature » pour qualifier le pouvoir légitime et légal du Président OUATTARA. L'humanisme qui entoure sa détention semble le rendre amnésique. Mais, il ne reste pas longtemps pour dégourdir sa mémoire. Avec la prise de conscience qui certainement fera suite au recouvrement de la mémoire, il prendra véritablement la mesure de la tragédie dans laquelle il a largement contribué à plonger la Côte d'ivoire. Lorsque la justice commencera son travail, ça lui rafraîchira la mémoire et il saura le sens du mot humilité.
Mamadou Koulibaly, homme d'un orgueil démesuré, ne se prive pas de montrer son mépris au Président OUATTARA en venant à une audience en tenue très décontractée. Ce manque de considération dans le comportement est dû à l'humanisme qui empreint le comportement du Président OUATTARA. Il a même poussé l'indécence, devant la tragédie vécue, de ne s'apercevoir que du pillage de sa résidence et de la traque des Bété et des militants du FPI. Chose de surcroît imaginaire. Plus du millier de morts qu'on dénombre depuis le déclenchement de la crise Post-électorale jusqu'à la guerre n'émeut guère le lunatique Mamadou Koulibaly. Ce qui, à ses yeux mérite attention, c'est sa petite personne, ses biens, les militants de son parti le FPI et les ressortissants de la région d'origine du président putschiste. D'ailleurs, bien que conscient de l'illégitimité et de l'illégalité de l'institution qu'il préside, il laisse supposer que c'est lui qui accordera le sceau de la légalité aux actes du Président Alassane OUATTARA. Vanité des vanités pour celui qui avait choisi pour le pays le bicéphalisme. C'est aussi un déni de justice dont il devrait répondre.
Quand on prend le cas spécifique de l'Ouest du pays, des cadres tels que Paul Dokui, Voho Sahi, Hubert Oulai, Éloi Oulai, Kaé Éric, Gossio doivent payer pour avoir livré la région à la fureur et à la monstruosité des mercenaires libériens. Toutes les atrocités se comptent à Toulépleu, Bloléquin, Guiglo, Duékoué. Pourquoi les autres régions du pays n'ont-elles pas subies les violences infernales de l'Ouest? Détruire chez soi pour quelqu'un qui a sauvegardé sa région reste le summum de la bêtise humaine. Il faut qu'ils répondent de leurs actes.
En outre, tous les cadres du FPI chez qui on a retrouvé des armes de guerre pendant la perquisition de leurs domiciles doivent absolument répondre de leurs actes aussi. C'est facile de crier au loup quand on a semé la graine de la haine à tout vent.
Réconciliation ne jure pas avec justice. C'est l'injustice qui peut cristalliser les rancœurs et les frustrations pour faire émerger une société vindicative. Alors que si la justice s'exerce avec la rigueur de la loi, non seulement ça fera des exemples mais en plus ça servira de leçon pour tous ceux qui voudront confisquer illégalement le pouvoir nonobstant le choix clair du peuple sorti des urnes.
Après tout ce que nous avons vécu, l'impunité au nom de la réconciliation sera une bombe à retardement. Tout le monde pourra demain encore distiller le poison de la haine ethnique, tribale et xénophobe en espérant s'en tirer indemne au nom d'un pardon dicté par la réconciliation. Ceux qui ont érigé la mauvaise foi en mode de pensée, ceux qui ont commis des actes ignobles, comme ils sont vaincus, ils doivent répondre en étant dans les liens de la détention préventive. Dans des conditions d'une vraie détention d'un prisonnier de guerre avec la réalité de certaines privations pour qu'ils comprennent qu'ils ne sortent pas d'une partie festive à la Rue Princesse.
Bamba Médji
Adjoint au Maire Gagnoa
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