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Politique Publié le samedi 30 avril 2011 | Le Patriote

Tribunal de Première instance du Plateau: Kouadio Koffi Simplice, nouveau procureur de la République

© Le Patriote
La Cour de justice
Le magistrat hors hiérarchie, Kouadio Koffi Simplice, est le nouveau procureur de la république par intérim du Tribunal de Première instance d’Abidjan-Plateau. Il remplace à ce poste Raymond Tchimou Féhou, porté disparu depuis la prise de la ville d’Abidjan par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire. La cérémonie d’installation du successeur de Tchimou a eu lieu hier dans la salle d’audience dudit tribunal, en présidence du président Blé Antoine. Dans son intervention, le premier procureur adjoint, Ouattara Youssouf a plaidé pour une justice plus juste, seul gage d’une nation démocratique: «En Afrique, on proclame la démocratie, on ne la pratique pas. Pourquoi dans certains pays, on arrive à élire le président de la République sans que l’on ne lève le petit doigt et en Côte d’Ivoire, cela se passe mal avec une crise postélectorale. J’ai entendu quelqu’un dire que nous sommes tous responsables, mais à quel degré? La démocratie, c’est le peuple qui décide de choisir ceux qui doivent gouverner (…)», a-t-il fait savoir, avant de répondre notamment sur cette question que c’est parce que «les responsables n’ont pas été responsables». Selon le procureur Ouattara Youssouf, les Ivoiriens en général, mais les acteurs du système judiciaire avec à leur tête les magistrats et autres procureurs en particulier, doivent en tirer toutes les conséquences, afin que plus jamais ce genre de situation ne se reproduise: «Posons-nous la question de savoir pourquoi cela est arrivé, si on ne fait pas, la même chose pourrait recommencer», a-t-il mis en garde. Et de poursuivre qu’il appartient aux uns et aux autres de se poser la question de savoir ‘’quelle justice voulons-nous, quel huissier, quel magistrat voulons-nous?’’ Et ces derniers à leur tour de se demander «avons-nous fait ce que nous avions à faire? Si nous ne nous sentons capables de réfléchir et de dire le droit, alors pourquoi sommes-nous là? Il n’y a pas de justice d’un clan, d’une religion. Il faut perdre nos anciennes habitudes, sinon une autre guerre plus grave est à craindre. (…) J’ai honte de la justice. On discute de politique entre nous et on fait la promotion de nos formations politiques respectives au lieu de dire le droit» a regretté l’orateur. Est-ce parce que l’ancien procureur de la République Tchimou Raymond n’a pas compris que la politique doit être dissociée du droit que ce dernier a quitté le pays pour une destination inconnue? Nul ne le sait. Ce qui est cependant sûr, c’est que depuis l’éclatement de la crise postélectorale, et plus précisément depuis que les Forces républicaines de Côte d’Ivoire sont rentrées dans Abidjan, trois procureurs sont introuvables. Ils sont rentrés en clandestinité. Il s’agit des Procureurs Tchimou, Diakitié Mamadou et Oulai. «Pourquoi d’autres sont là et eux, sont dans la clandestinité? Pourquoi Tchimou est-il en clandestinité après une crise postélectorale? Nous devrions avoir honte», a-t-il soutenu. Il n’a pas manqué d’appeler tout le monde à enterrer la haine : «Il faut éviter la haine. La haine ne peut pas chasser la haine. Seul l’amour peut chasser la haine. Si nous ratons ce nouveau virage, la Côte d’Ivoire aura tout raté», a prévenu le procureur, qui plaidé pour que la hiérarchie mette tout en œuvre pour le retour des procureurs en fuite. Maitre Koné Mamadou, bâtonnier de l’ordre des avocats n’a pas dit autre chose. Il a exhorté les hommes de lois à travailler avec mesure, humilité et modération: «On ne doit plus se permettre certaines choses. Notre pays a des problèmes parce que nous n’avons pas forcement respecté les règles du jeu», a déploré le bâtonnier.

Yves-M. ABIET
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