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Politique Publié le jeudi 5 mai 2011 | Nord-Sud

Compagnie républicaine de sécurité à Williamsville Dans l’intimité du nouveau “commandant”

La Crs 1 est tombée aux mains des forces républicaines de Côte d’Ivoire(Frci) le 31 mars dernier. Depuis ce jour, la caserne est sous le contrôle du commandant Cissé Famoussa alias Van Damme. Extrait d’un échange à bâtons rompus.


Rien ne le prédisposait à embrasser le métier des armes. Après ses études primaire et secondaire à Bouaké où il obtient le brevet d’études du premier cycle(Bepc) avec la mention « assez bien », Cissé Famoussa connaît une trajectoire sinueuse. Au départ, il devait suivre les affaires de son père. Celui-ci était un homme d’affaires dans le domaine de l’agro-alimentaire. « Mais les choses ne se passent pas comme prévu », reconnaît le jeune Famoussa qui est influencé par la pratique du taekwondo et l’environnement hostile dans lequel il évolue dans son ghetto de « Djamourou », un autre quartier de la capitale de la vallée du Bandaman. Dans les années 90, explique-t-il, nous participions au tournoi des combats inter-quartiers. « Le taekwondo et les enseignements reçus ont été déterminants dans mon engagement dans l’armée. Le respect, la combativité, la protection des faibles, la justice et la patience sont autant de vertus véhiculées par cet art martial », fait falloir le soldat qui va franchir en 1998 les portes du célèbre bataillon d’infanterie d’Akouédo en particulier au sein du bataillon blindé(BB). « J’ai été repéré à Bouaké par le commandant Chérif Ousmane. C’est mon père spirituel. Nous avons appris auprès de lui. Le coup d’Etat de 1999 et les événements qui s’en sont suivis ont débouché sur la guerre en septembre 2002. Nous avons pris nos responsabilités pour combattre l’injustice et l’arbitraire qui régnaient dans notre pays », nous confie le caporal Cissé Famoussa en précisant qu’il avait été contraint de s’exiler au Burkina Faso pour échapper à la machine de répression et aux escadrons de la mort du président déchu. Le déclenchement de la crise armée en 2002 est une occasion « en or » pour celui qui prend le sobriquet de Van Damme (un acteur de cinéma, ndlr) pour affirmer ses valeurs de justice et de liberté pour tous. « J’ai pris les armes pour combattre la catégorisation des Ivoiriens autrement dit le fameux concept de l’ivoirité », tranche-t-il. Membre de la compagnie Guépard de Bouaké, commandé par Chérif Ousmane, surnommé le féroce, l’ancien caporal des ex-Fds né en 1978 et ancien membre des Firpac, un corps d’élite formé par le général Guéï, livre tous les combats. Admiré pour sa bravoure au combat, Van Damme, qui est de confession musulmane, est un homme très craint.

Un homme craint…
pressé mais ouvert
« Il fallait rétablir la paix et la démocratie. Notre mission est presque accomplie. Il y a encore des poches de résistances à Yopougon où les miliciens et les mercenaires à la solde de l’ancien président de la République tuent les civils. Nous allons mettre un terme à cette situation », affirme le nouveau commandant de la compagnie républicaine de sécurité (Crs 1) à Williamsville(Adjamé) au milieu des 300 éléments sous son autorité. L’enfant terrible de « Djamourou », un quartier de Bouaké, rappelle volontiers avoir participé aux différents fronts dans la capitale de la paix aux premières heures de la guerre. Son courage et sa bravoure lui ont valu aussi l’admiration du commandant Losseni Fofana, surnommé «l’intrépide Loss». «Après de durs combats, nous avons conquis l’Ouest infesté de miliciens pro-Gbagbo et de mercenaires libériens », rappelle le nouveau patron de la Crs 1 membre de la compagnie Palestine commandée par le commandant Ouattara Daouda. Il lève un coin de voile sur les combats menés le jeudi 31 mars par sa troupe pour déloger les miliciens et les mercenaires retranchés dans la caserne de la Crs 1. «Nous étions cinq personnes. Je vous dis bien cinq soldats armés de deux kalachnikovs et de couteaux. Nous avons mis en déroute les miliciens et les mercenaires lourdement armés. Ils ont fui en abandonnant leur armement. Notre combativité et le motif de ce combat ont eu raison de ces gens qui étaient surarmés. Après avoir libéré le camp, nous avons reçu du renfort avec l’entrée des Frci à Abidjan ce jour-là », indique le soldat de 33 ans, père d’une fille de 4 ans prénommée Alima. L’avenir pour lui c’est l’intégration effective dans la nouvelle armée : forces républicaines de Côte d’Ivoire. « Nous sommes sous l’autorité du Premier ministre et du président de la République son excellence Alassane Ouattara. Il est le commandant en chef de l’armée. Nous devons nous inscrire dans le processus de réconciliation pour une paix durable », insiste le commandant Van Damme, vêtu d’un tee-shirt bleu dressé sur un pantalon treillis, avec des sandales aux pieds.

Ouattara Moussa
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