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Politique Publié le samedi 7 mai 2011 | L’Inter

Ouattara officiellement installé hier Yao N`Dré: « Relevez tous ceux qui sont à terre » Le chef de l`Etat: « votre décision vous réconcilie avec votre conscience »

« Au peuple souverain de Côte d'Ivoire, je jure solennellement et sur l'honneur de respecter et de défendre fidèlement la Constitution, de protéger les droits et libertés des citoyens, de remplir consciencieusement mes devoirs de ma charge dans l'intérêt supérieur de la nation. Que le peuple me retire sa confiance et que je subisse la rigueur des lois si je trahis mon serment ». La main droite levée, Alassane Ouattara a prononcé ce serment hier vendredi 6 mai au palais présidentiel lors d'une cérémonie solennelle organisée à cet effet. Pour la circonstance, de nombreuses personnalités ivoiriennes et étrangères étaient présentes. On notait la présence du corps diplomatique accrédité en Côte d'Ivoire, des membres du gouvernement, des guides religieux, des chefs traditionnels, des officiers généraux, des commandants de groupements tactiques et les représentants des partis politiques. Par ce serment, Alassane Ouattara devient le cinquième président de la République de Côte d'Ivoire après Félix Houphouët-Boigny, Henri Konan Bédié, Robert Gueï et Laurent Gbagbo. Dans une salle des pas perdus archi-comble, l'émotion se lisait sur tous les visages. Impassible, parfois souriant, le nouveau président semblait boire la décision du Conseil constitutionnel qui fait de lui le successeur de Laurent Gbagbo. Après la lecture de la déclaration de Yao N'dré, Alassane Ouattara a salué le Conseil constitutionnel, non sans « sermonner » ses membres à mots couverts. « Je salue tout d'abord les membres du Conseil constitutionnel pour la décision courageuse qu'ils viennent de prendre en disant le droit dans un esprit de vérité et de justice. Cette décision les réconcilie avec leur serment et leur conscience », a indiqué M. Ouattara, qui a soutenu que « la décision de Yao N'dré rétablit la vérité des urnes et rend justice au peuple de Côte d'Ivoire qui a massivement participé à l'élection présidentielle du 28 novembre 2010 et s'est clairement prononcé en faveur du changement ». Aux yeux du nouvel homme fort de la Côte d'Ivoire, « la décision du Conseil constitutionnel est maintenant en conformité avec celle de la CEDEAO, de l'UA et de l'ONU qui, de façon unanime, ont reconnu les résultats proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI) le 1er décembre 2010 ». Cette décision, a-t-il déduit, « vient donc ôter tout doute quant au résultat du scrutin ». Le nouveau locataire de la Présidence a profité de l'occasion pour insister sur la nécessité pour les hommes et les femmes chargés d'animer nos institutions de travailler en toute indépendance et dans l'esprit de notre Constitution qui consacre la séparation des pouvoirs . Pour sa part, il dit réaffirmer « son engagement à œuvrer pour la mise en place d'institutions fortes et indépendantes ». Quant au président du Conseil constitutionnel, il est revenu sur la responsabilité collective des Ivoiriens dans la crise post-électorale, avant de citer un de ses amis du RDR qui a, selon lui, déclaré que « nous n'avons pas voulu entendre raison, nous avons été tous possédés par Satan ».

« Nous avons tous été possédés »

Des propos qui ont fait sourire l'auditoire et soulevé des murmures dans la salle, tout comme quand il a demandé aux invités d'observer une minute de silence en mémoire de tous les disparus de la crise. Le président du Conseil constitutionnel a également invité le chef d'État à garantir les libertés individuelles en mettant sur pied des institutions fortes. Il n'a pas oublié d'insister sur la réconciliation nationale et la reprise des activités, gage d'un développement durable. En des termes clairs, l'orateur a souhaité que tous les Ivoiriens puissent exercer librement leurs activités en Côte d'Ivoire sans crainte de représailles. « Relevez tous ceux qui sont à terre », a-t-il recommandé. Durant son speech, il a rappelé aux nouveaux dirigeants la nécessité de respecter les lois qui fondent une société organisée. La cérémonie, qui a pris fin avec la prise d'armes sur le parvis du palais présidentiel, a enregistré également la présence du président de l'Assemblée nationale, Pr Mamadou Koulibaly. Celui-ci s'est dit satisfait du déroulement de la prestation de serment, avant d'exprimer ses regrets. Mamadou Koulibaly dit avoir voulu une cérémonie de prestation de serment sur fond de passation des charges entre l'ancien président et le nouveau. « Depuis les indépendances et durant notre plus jeune âge, nous n'avons jamais assisté en Afrique à une cérémonie de passation des charges entre un ancien président et le nouveau. Après Houphouët, Bédié est venu au pouvoir sans passation des charges, même chose pour Gueï, Gbagbo et maintenant Ouattara », a-t-il regretté. Aux environs de 18h, juste après la prise des armes par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), le président Ouattara a quitté le palais présidentiel, cette fois escorté de motards, en donnant rendez-vous aux Ivoiriens pour le samedi 21 mai prochain à Yamoussoukro pour l'investiture.

Y. DOUMBIA
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