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Société Publié le mardi 10 mai 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Kouamé Oi Kouamé Dominique (fondateur d’établissements scolaires) : ‘’Invalider l’année, nous ferait perdre non une année mais deux années scolaires’’

Le ministre de l’Education Nationale a appelé le 26 avril dernier, à la reprise des cours. Qu’en est-il dans vos établissements ?
L’école a repris mais il faut être réaliste, elle se fait timidement. Même avant la rentrée, il y avait problème. Pendant la rentrée il a eu des problèmes. Donc, les problèmes ne datent pas d’aujourd’hui. Les problèmes puisqu’ils existaient bien avant le mois de ce cours perdu. Avant, les élections, la rentrée n’a pas été effective eu égard à la période électorale ! Puis, la crise postélectorale a aggravé la situation. Malgré tout ce temps, nous étions à la tâche. Et, vous pouvez le verifier dans le cahier de texte. Chaque fin de mois, nous évaluons nos élèves. Ce qui revient à dire que nous avons fait correctement les cours. Nous avons seulement perdu un mois suite aux événements qu’a connus Abidjan.

Vous l’avez dit, la reprise est timide. Vous en tant que pédagogue, pensez-vous que les élevés sont dans un bon état d’esprit pour reprendre le chemin de l’école ?
Il y a des spécialistes qui sont au-dessus de moi. Nous avons le ministre, les conseillers, des inspecteurs. Ce qui revient à dire qu’il y a des voix plus autorisées que ma modeste voix. Ce qui revient à dire encore que, si les acteurs premiers de l’éducation ivoirienne jugent bon de reprendre les cours, il faut le faire.

En tant qu’enseignant, que dites-vous ?
En tant qu’enseignant, je suis partant. Ces enfants qui sont restés pendant un mois à la maison, lorsqu’ils sont arrivés, ils ont oublié beaucoup de choses. Si, nous arrêtons les cours maintenant, en enchaînant avec les vacances de deux à trois mois et qu’on revient à la rentrée prochaine, cela ne serait plus une année perdue mais plutôt deux années de perdues.

Psychologiquement, les enfants sont-ils dans des conditions propices pour apprendre une leçon ?
L’être humain s’adapte en fonction du milieu. A notre, âge, c’est à peine si on entendait une balle siffler. Aujourd’hui, de très jeunes enfants savent ce qu’est que la guerre. Il y a des pays comme le Libéria, l’Irak, qui ont connu la guerre, mais il y a eu des enfants qui sont allés à l’école. C’est vrai, qu’il n’est pas normal que pendant que ça tire à Yopougnon des enfants partent à l’école. Mais, il faut faire avec parce que, si nous voulons suivre la logique, nous allons nous arrêter. Et, moi en tant qu’enseignant, je ne serai plus là ; et c’est tout cela qui conduit au chaos. Et c’est ce qu’il faut éviter.

Mais avec tout ce temps perdu, êtes-vous certains que les 26 à 28 heures de cours requis pour valider l’année scolaire sont encore faisables ?
Si le ministre juge que cela est possible, c’est faisable. De surcroît, tout ne s’arrête pas qu’au niveau de la Côte d’Ivoire. Les institutions internationales vérifient également les semaines de cours que nous avons fait et ce que nous n’avons pas fait. Donc, si cela donne la moyenne, nous rentrons dans la logique d’une année sauvée, on sauve l’année. Même si le président veut, si la ministre veut et que nous n’avons pas effectué le temps requis, ces institutions internationales nous le diront.

Le mois de mai annonce logiquement les grandes vacances. Cela fait dire à certains observateurs qu’il serait bon, voir nécessaire d’invalider l’année scolaire. Partagez vous ce point de vue ?
Non. On peut apprendre à tout moment. Il n’y a pas de mois pour apprendre. J’en veux pour preuve les cours de vacances, les cours de mise à niveau.

Le ministre de l’éducation nationale pense faire un redécoupage de l’année scolaire. En tant que fondateur avez-vous l’intention de prendre part à ce débat ?
En ce qui me concerne, je propose que nous rattrapions les mois perdus dans les établissements. Nous n’avons pas perdu seulement qu’un seul mois parce que nous sommes supposés arrêter les notes du secondaire que dans le calendrier entre le 15 et le 20 mai. Et Dans la première semaine du mois de juin, on faisait les compositions de passage dans le primaire. Ce qui veut dire qu’au lieu de finir en mai, on finira plutôt en juin. Au lieu de faire les compositions de passage en juin, on les fera juillet. Pour les dates des différents examens, cela se fera probablement en août. Ensuite, on donnera un mois de vacances pour reprendre la nouvelle année dans le mois d’octobre. C’est une question de programme. Chaque établissement sait là où il a arrêté ses programmes. Et combien d’heures de cours ont été perdus. On calcule les jours perdus pour ensuite les rattraper.

Avez-vous du personnel et/ou des élevés qui viennent des zones de combat actuel ?
Jusqu'à preuve du contraire, nous n’avons que notre sous-directrice qui est à Yopougnon, qui compte tenu des événements n’a pas encore repris du service. Sinon, la plupart de nos élèves, enseignants et personnels administratifs sont aux alentours de l’école. Ce qui nous facilite la tâche.
K. Ange
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