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Politique Publié le jeudi 12 mai 2011 | Nord-Sud

Blé Blé Charles, à propos de la chute de Gbagbo : «Je n’ai pas pu influer sur la politique de Gbagbo»

Après trois ans d’absence de la scène politique, Blé Blé Charles, compagnon de lutte de Laurent Gbagbo au sein du Front populaire ivoirien, a fait sa réapparition, hier, à la faveur d’une conférence de presse qu’il a animée.

Même si ce n’était pas son intention première et en dépit de la langue de bois qu’il a maniée durant toute sa conférence, Blé Blé Charles n’a pu s’empêcher de faire le procès du Front populaire ivoirien (Fpi) et de ses dirigeants, aujourd’hui déchus, crayon en main. « On s’endort comme on fait son lit. Les fruits que nous voyons, aujourd’hui, ne sont pas à la hauteur des fleurs que nous avons longtemps brandies au peuple de Côte d’Ivoire. C’est malheureux qu’on se retrouve à ce niveau alors qu’on avait un bon projet. Laurent Gbagbo a chuté, j’en prends acte », a-t-il caricaturé la débâcle des frontistes aussi bien dans les urnes que lors du bras de fer qu’ils ont engagé pour confisquer le pouvoir. Mieux, l’ancien maire de Saïoua et président de la Nouvelle alliance démocratique de Côte d’Ivoire pour la justice, le développement et la paix (Nadci-Jdp), ne s’est montré scandalisé, outre mesure, que les anciens tenants du pouvoir se retrouvent derrière les barreaux pour répondre des actes de mauvaise gestion qui leur sont imputés. « La constitution dit que nous sommes tous égaux devant la loi », a-t-il relativisé la mise en résidence surveillée de Laurent Gbagbo et de bien d’autres dignitaires du Fpi. S’il est vrai que le conférencier ne tenait pas à enfoncer davantage ses anciens compagnons, malgré la dent qu’il semble garder d’eux, il s’est cependant montré plus dithyrambique au cours de l’exercice qui a consisté à dégager sa responsabilité dans la gestion calamiteuse du pouvoir par le Fpi. « J’ai échoué, je n’ai pas pu influer sur la politique que conduisait le Fpi parce que j’étais en minorité. Il y avait plein de gens qui ont entouré le président (Gbagbo, Ndlr) et qui ont tout fait pour que je n’aie pas accès à lui. C’est pour cela que j’ai refusé de prendre part aux manifestations organisées par le parti. Je ne me sentais plus à ma place », assène Blé Blé Charles, persuadé que ce sont les faucons du parti qui l’ont convaincu à en découdre avec les Ivoiriens. « Quand je vois les armements qu’ils ont achetés, je comprends que je n’étais pas le bienvenu auprès du président. Par deux fois, j’ai rencontré Affi (Affi N’Guessan, président du Fpi, Ndlr) et après avoir discuté avec lui, j’ai compris que je ne pouvais pas aller plus loin », a révélé l’un des premiers financiers du Fpi qui a invité les ‘’frontistes’’ à faire leur mue, au risque de disparaître de la scène politique ivoirienne.

Blé Blé Charles pourrait-il collaborer avec le nouveau pouvoir ? « Je ne cours pas après des postes. Si je devais courir derrière des postes, je l’aurais fait quand mon ami était au pouvoir », répondra le président de la Nasci-Jdp qui a néanmoins affiché sa disponibilité à jouer sa partition dans la reconstruction du pays, surtout dans le processus de réconciliation. « On ne va pas à une réconciliation avec des préalables », est-il convaincu. C’est d’ailleurs au nom de cette réconciliation qu’il a déclaré qu’il ne demandera pas la libération de M. Gbagbo. Pas plus celle de son épouse et des autres frontistes contre lesquels des procédures judiciaires ont été engagées.

Marc Dossa
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