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Politique Publié le vendredi 13 mai 2011 | L’intelligent d’Abidjan

De la haine des hommes à la guerre des dieux

«Cette crise a eu comme aspect positif de réconcilier les Ivoiriens avec Dieu. Tous, pauvres comme riches se sont réfugiés dans le Seigneur pour échapper à une fin tragique. Le riche a vu que son argent ne pouvait pas sauver sa vie. Le pauvre a vu que le fétiche ne pouvait pas le sauver. Nous avons encore en mémoire l’image pathétique de ces milliers d’hommes et de femmes, balûchons sur la tête, fuyant des zones de combats pour trouver refuge dans les églises et les mosquées. Dans ces moments d’angoisse, tous les cœurs étaient à la prière. Tout le monde s’est souvenu que Dieu existe et qu’il était la seule et véritable solution». Ces propos sont du Cheikh Mahamoud. Pour cet Imam, Dieu a occupé les cœurs pendant la crise postélectorale. Même son de cloche chez la sociologue Touré-Diabaté. Si l’on en croit cet Enseignant-chercheur, les groupes en conflit étant considérés comme réels, différents et ennemis, il fallait un élément symbolique fort, capable de légitimer, justifier et donner du sens à la volonté de «détruire l’ennemi » par l’utilisation de la violence. Et l’élément tout trouvé était religieux. Avec pour épicentre Dieu. Dans cette dynamique, selon elle, les groupes en conflit vont trouver des éléments nécessaires à la sacralisation de la violence à venir. « Les groupes dits persécutés ont utilisé la théologie traditionnelle, les seconds, la théologie de la libération. Les premiers faisaient appel à Dieu comme la figure paternelle qui rassure, qui donne de la stabilité, qui aime la paix sociale… Les seconds faisaient appel à Dieu comme la figure de la libération, du pauvre qui partage les souffrances des pauvres, des jeunes, de la victime qui est persécutée par les puissants et qui donne sa vie en martyr… Le Dieu des premiers servait à légitimer leur haine viscérale tandis que le Dieu des seconds à légitimer leur violence révolutionnaire, juste : la haine des hommes s’est ainsi doublée de la guerre des dieux. On est donc passé de la haine des hommes à la guerre des dieux», souligne le Pr Touré. Comme on peut le voir, même le Seigneur (Allah,Gnamien, Lago), a été impliqué dans la crise…
M.T.T
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