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Politique Publié le vendredi 13 mai 2011 | L’intelligent d’Abidjan

La vie des leaders est-elle importante que la vie des autres citoyens et victimes de la crise ?

La Côte d’Ivoire a baigné dans une véritable marre de sang pendant la crise postélectorale. Le sang de pauvres innocents a coulé à flot. Pour rien ! Quel gâchis ! pendant que la couche sociale la plus démunie payait un lourd tribut de ces affrontements sanglants, la nomenclature qui prend les décisions s’est mise à l’abri. Est-ce à dire que le faible, le démuni ou le pauvre n’a pas droit à la protection et la vie? Le débat est ainsi ouvert.

Peut-on tuer 100 Drogba, 100 Kolo, 10 Chefs d’Institution, 10 ministres, 10 députés, 100 journalistes, 100 avocats au nom d’un conflit postélectoral ? Peut-on dire que la vie de Laurent Gbagbo, Simone Gbagbo, de Blé Goudé, d’Henri Konan Bédié, d’Alassane Ouattara et de tous les leaders qui ont tiré les ficelles de cette guerre est au-dessus de la vie de tous ces anonymes tombés sous des balles, des grenades et autres obus ? En 2002, il y a eu parmi des morts certaines figures connues telles que Marcellin Yacé, le ministre Boga Doudou, l’ex Chef d’Etat Robert Guéi et son épouse Rose Doudou, les capitaines Fabien et Dosso, les Colonels Dagrou Loula, le médecin-dentiste Dakoury Benoît, un chef de parti politique Téhé Emile, le célèbre comédien H, et bien d’autres ; il n’en est pas de même cette fois-ci. Car le constat est là, qui crève les yeux : cette guerre-là fut atroce au contraire de 2002 où les belligérants se sont empressés de signer un cessez-le-feu à Bouaké sous les auspices de la CEDEAO. Les armes ont fait place à la discussion. Les positions étaient plus tranchées. On a vu la mauvaise foi se disputer à la haine. Tout simplement, parce que les militants ont été encore plus instrumentalisés et donc plus fanatisés. Aucune grosse tête n’est tombée sauf le ministre Désiré Tagro, qui de façon accidentelle, rapporte-t-on, a été tué. Mais par contre, on fait état déjà pour le moment de 3000 morts en quatre mois seulement. Quel désastre ! Si des élites du monde de la politique, de la culture, du sport et des affaires avaient eux-mêmes été les victimes de ces même exactions et tueries, les données n’auraient-elles pas changé et fait prendre confiance? A dire vrai, les militants sous nos tropiques, sont utilisés comme une armée du salut pour toutes sortes de batailles même celles perdues d’avance. Dans leur malheur, ces pauvres militants ou partisans n’imaginent pas le danger qu’ils courent parfois d’autant plus qu’on leur promet un avenir radieux. Pour cela, ils sont prêts à mourir pour leur idole. Le leader de l’ex galaxie patriotique, Blé Goudé aimait à le dire pour galvaniser ses troupes que « les dirigeants ne sont pas faits pour mourir ». C’est dire que les militants, eux, peuvent mourir sur la base de promesses souvent non tenues dans la mesure où le militant n’a semble aucun recours. Raison pour laquelle, Charles Pasqua disait « qu’en politique, les promesses n’engagent que ceux qui y croient». Et, il avait bien raison.
Patrice Pohé
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