Il n’y a pas que les acteurs politiques qui connaîtront sans doute la traversée du désert. Pour avoir pris le parti de Laurent Gbagbo, sous le couvert de la défense des institutions de la République, des activistes de la société civile, des hommes d’affaires et des ‘’hommes de Dieu’’ seront vraisemblablement dans la tourmente. Si les uns avaient affiché leur préférence pour Laurent Gbagbo avant le premier tour de la présidentielle, les autres ont rejoint le camp de Laurent Gbagbo à la veille du second tour. Quand ce n’était pour des espèces sonnantes et trébuchantes, c’était pour des questions de leadership ou de régionalisme. Le bénéficiaire de ces soutiens aux contours obscurs, fidèle à sa stratégie du ‘’diviser pour mieux régner’’, n’a eu qu’à se frotter les mains puisqu’il a réussi à diviser aussi la société civile ivoirienne que les guides religieux. Sa dernière prouesse en la matière remonte, à février dernier. C’est en deux phases que le maoulid 2011 a été célébré, l’une parrainée par Laurent Gbagbo et l’autre par le nouveau régime. Les musulmans ivoiriens n’ont jamais été divisés que durant cette crise post-électorale, par le fait de certains de leurs guides, politiquement marqués. Pareil pour les chrétiens. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à voir (ou à lire) les repentirs que certains parmi eux ont commencé à faire par voie de presse. Les Ivoiriens et plus précisément les fidèles accorderont-ils le pardon à leurs chefs religieux pour les avoir fourvoyés? Ceux-ci pourront-ils renaître de ce péché ?
M.D.
M.D.
