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Art et Culture Publié le samedi 14 mai 2011 | Le Patriote

Interview / Don Mike "le Gourou" : “Plus de 300 artistes pour l`investiture du Président de la République”

© Le Patriote Par Guy Lasme
Campagne du Dr Alassane Ouattara : Di Caprio, Don Mike le Gourou, Abou Nidal, Le Molaré et Lino Versace en concert à Bouaké
Samedi 23 octobre 2010. Bouaké, Place de la paix, Air France. Les artistes Di Caprio, Don Mike le Gourou et la Jet Set (Abou Nidal, Le Molaré et Lino Versace) en campagne pour le candidat du RDR, Alassane Ouattara, avec le directeur départemental adjoint Dr Diomandé
Il a été à l`origine de la création du Collectif des artistes qui ont accompagné la campagne du candidat ADO. A quelques jours de l`investiture du candidat dont il a égayé la campagne avec ses amis, Don Mike "le Gourou" détermine le rôle des artistes à cette fête. Il donne également son avis sur la gestion du Burida et l`espoir que les artistes fondent en l`élection du président Ouattara à la magistrature suprême du pays.


Le Patriote : Comment la Culture se porte-t-elle en Côte d`Ivoire selon vous ?
Don Mike: Tout le monde le sait, la Culture est au point mort aujourd`hui en Côte d`Ivoire, parce que depuis la crise postélectorale, les artistes sont dispersés et cela fait qu`il n`existe pratiquement plus d`activité culturelle.

LP : Existe-t-il des artistes pro-RHDP ou pro- LMP ?
DM : Cette catégorisation ne peut pas exister, dans la mesure où le président de la République, Alassane Ouattara a une vision de paix et de réconciliation. Il a surtout un projet de société pour les artistes. C`est donc cela qui fonde notre espoir en lui. Il est vrai que pendant la campagne électorale, nous avons été séparés, il y avait des artistes qui ont fait campagne pour le candidat de la LMP et d`autres qui étaient du côté du RHDP. Mais, après la victoire du Président Ouattara, il a appelé les Ivoiriens à l`union et à la réconciliation. Donc, pour nous aujourd`hui, tout le monde doit se mettre ensemble pour travailler à aller de l`avant. La France a été en guerre contre l`Allemagne, aujourd`hui, ces deux pays travaillent ensemble au sein de l`l`Union Européenne, pourquoi ne pas suivre cet exemple ? La campagne s`est déroulée dans un bon esprit. Les artistes RHDP et LMP se rencontraient sur le terrain sans heurts dans des villes comme Korhogo, Bouaké, Man, San Pedro, on allait en boîte de nuit ensemble sans problème ! Mais, on ne savait pas qu`après les résultats, il y aurait une crise aussi profonde. Vraiment comme le président l`a dit, plus jamais ça dans notre pays. On aurait dû épargner toutes ces vies humaines. Mais, maintenant que le Droit a été dit, pour nous, il faut aller à la réconciliation. En tout cas, il y a eu une crise qui ne devait pas être, maintenant qu`elle est terminée, il faut travailler pour aller de l`avant.
LP : Dimanche dernier, les créateurs ivoiriens étaient en conclave. Quel était l`objectif d`une telle rencontre où vous étiez aux premières loges?
DM : Avec le président Ouattara, les choses vont très vite. Ceux qui trainent les pieds ne pourront pas être dans le train de l`évolution ! Nous nous sommes dit que les artistes ont un rôle important à jouer, puisqu`ils sont au début et à la fin de tout processus. Pendant la campagne et la crise, ils ont joué un rôle, donc, dans cette atmosphère de période post-crise, ils ont une partition à jouer, raison pour laquelle nous prenons les devant. Et c`était à notre initiative, c`est- à-dire les artistes RHDP. Nous avons cru bon de convoquer tous les artistes de Côte d`Ivoire pour leur communiquer le message de paix du président Ouattara et discuter de notre contribution à l`investiture du président, le 21 mai prochain à Yamoussoukro.

LP : Concrètement, qu`est-ce que les artistes ivoiriens attendent du Président Ouattara ?
DM : Les artistes ivoiriens aujourd`hui n`ont pas de conditions de vie enviables. Rares sont ceux d`entre nous qui ont une vie décente. Il faut le dire, les artistes ivoiriens tendent toujours la main. Nous ne voulons plus tendre la main et vivre de notre art. c`est pourquoi nous voulons rencontrer le chef de l`Etat pour lui soumettre nos doléances.

LP : Les années précédentes, vous avez lutté pour avoir la gestion du Burida. Quelle est la situation de cette structure dont la vocation est aussi de permettre aux artistes de vivre décemment?
DM : Le Burida a joué son rôle dans le paiement des droits d`auteur, les droits mécaniques. Mais, du point de vue général, je ne vois aucun changement dans la gestion du Burida. Les artistes ont toujours des problèmes.

LP : Cela pouvait-il en être autrement si les fonds récoltés ne servent qu`à assurer les charges de fonctionnement de la maison ?
DM : Je ne voudrais vraiment pas entrer dans les détails sur le Burida. Le moment venu, il va falloir demander l`audit du Burida. Je ne sais vraiment pas ce qui se passe à l`intérieur du Burida et c`est pour cette raison je souhaite un audit. Jusqu`à ce jour, je n`ai jamais vu de détail sur la gestion du Burida, donc j`attends. Ces temps-ci, il y a beaucoup de bruits autour du Burida. D`aucuns disent que Noël Dourey veut prendre la place de Gadji Céli, Don Mike veut éjecter Gadji…Il n`en est rien. Les gens doivent savoir que Gadji Céli demeure le PCA du Burida. Il a été élu, son mandat prend fin en juin 2012, le débat du Burida est clos. Tout ce qu`on demande aux artistes, c`est que toutes leurs actions aillent dans le sens de la réconciliation et de la paix.

LP : La presse a révélé que le coffre fort du Burida a été éventré !
DM : C`est vous qui me l`apprenez. Après la crise, tous les établissements ont fait l`état des lieux. Mais, jusque là, je n`ai vu aucun compte-rendu sur la situation du Burida.

LP : Vous, personnellement, qu`est-ce qui vous a motivé à vous engager pour la campagne du candidat ADO en son temps ?
DM : Depuis toujours, je me suis tenu loin de la politique. Pour quelqu`un qui a connu la Côte d`Ivoire, il y a 15 à 10 ans de cela, le pays est vraiment méconnaissable, mal géré ces dix dernières années, sur tous les plans. Tout a été détérioré, tout allait mal. C`est à partir de ce constat que j`ai pris la résolution de m`engager aux élections qui s`annoncaient. En tenant compte surtout du programme de gouvernement du candidat. C`est ainsi que ayant parcouru tous le programme de société de chaque candidat, j`ai opté pour le candidat Ouattara. C`est ainsi qu`un groupe d`artistes et moi avons commencé à travailler pour prendre une part active à sa campagne.

LP : Votre engagement ne sera-t-elle pas vue comme celle des "artistes patriotes" qui composaient des "chants patriotiques" laudateurs pour l`ex-chef de l`Etat et injuriaient ceux qui n`étaient pas de son bord
DM : l`artiste est au début et à la fin de la vie en société. Autant l`artiste a besoin du politique, autant le politique a besoin de l`artiste. Tout le monde a souffert de la situation du pays en son temps, donc je ne crois pas qu`avec le président Ouattara les artistes puissent tomber à nouveau dans ces travers. Le président Ouattara est un travailleur, il n`a pas besoin de chants laudateurs pour accomplir sa mission de réconciliation et reconstruction du pays.

LP : Le 21mai, c`est l`investiture du Président de la République. Quelle sera votre apport ?
DM : La veille de la cérémonie, le vendredi 20 mai déjà, nous donnons des concerts éclatés dans la ville. Les podiums éclatés seront animés jusqu`au dimanche. Nous travaillons dessus. Sachez que près de trois cents à quatre cents artistes donneront un cachet festif à l`investiture du président de la République.

LP : Créateur de concepts "la Prudencia", "la Comporta", qui exhorte les jeunes à une bonne conduite en société. Qu`en est-il de votre carrière ?
DM : J`ai sorti un dernier album "changement de comportement" qui est passé inaperçu. Maintenant que la crise est terminée, j`en reprendrai la promotion pour passer le message aux uns et aux autres qu`il faut changer de comportement pour la nouvelle Côte d`Ivoire.

LP : Comment avez-vous vécu les moments chauds de la crise postélectorale ?
DM : Si je suis vivant aujourd`hui, c`est l`œuvre de Dieu. Je suis à la Résidence N°20. Chez mon voisin N° 19, un obus a percé le toit pour tomber dans la maison. Il nous a été rapporté que s`il explosait, ses dégâts s`étendraient sur un hectare. En ce moment-là, je ne serais pas de cette vie aujourd`hui comme beaucoup d`Ivoiriens qui sont morts. Je rends hommage à leur mémoire et que la Côte d`Ivoire ne connaisse plus jamais ça.

Par Jean- Antoine Doudou
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