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Économie Publié le vendredi 20 mai 2011 | Nord-Sud

Après deux mois d’interruption - Yopougon : les activités reprennent progressivement !

Malgré les mois de troubles qui ont entraîné des pillages et des destructions de tous ordres, les opérateurs économiques de la grande commune reprennent du service. Dans la difficulté mais avec détermination.


Elle est sérieusement éprouvée mais Yopougon ne veut pas trahir sa réputation de plaque tournante de la capitale abidjanaise. Après environ trois mois de latence, la vie économique reprend son cours peu à peu avec la réouverture progressive des commerces, des restaurants et des transports. Au village Ficgayo, un petit groupe de restauratrices tentent de remettre du feu dans le foyer. Elles sont satisfaites de retrouver leurs fourneaux. Un trimestre de chômage forcé, forcément une catastrophe pour le porte-monnaie aussi bien des employés que des patrons de cet espace gastronomique. «Nous avons souffert de l’arrêt de nos activités parce que généralement, nous ne vivons que de ça», clame Marguérite. Même si tous les ingrédients culinaires sont disponibles, pour le moment, la clientèle n’est pas au rendez-vous. Néanmoins, la tenancière s’active à servir la poignée de clients qui flottent sous le préau. Des occasionnels qui attendent de se rendre à des funérailles à Guitry. « Bon ! Pour l’instant, c’est le désert. Il n’y a personne. C’est bien sûr à cause de la psychose mais je pense que ça va revenir progressivement. Après l’investiture, les affaires vont reprendre. Tout le monde voudra inviter qui un ami, qui un parent au restaurant. Je sens que ce sera une bonne occasion pour que les gens se réhabituent à venir manger au restaurant», espère Joséphine Koffi. A «la rue Princesse» aussi, la reprise semble un peu difficile mais côté maquis branchés qui donnent le ton, les terrasses rénovées commencent à être bien remplies les après-midi.
Pour rassurer les clients que tout est propre et que personne ne risque sa sécurité, certains opérateurs ont désinfecté leurs établissements de fond en comble.
En dehors des quartiers comme Toits-rouges, Sideci, Sicogi, Camp militaire et Koweit où les habitants sont encore terrés, de nombreux déplacés partis vers des horizons plus calmes, ont amorcé le chemin du retour. Mais en attendant de retrouver leurs activités normales, ils s’investissent dans des boulots de subsistance. La plupart d’entre eux sont principalement dans le petit commerce et l’exploitation des taxis.

La princesse en réanimation !

«Il faudra malheureusement un peu plus de temps avant que les affaires reprennent leur cours normal parce que la population démunie par la guerre n’a plus assez de pouvoir d’achat», analyse Armel, un taximan. «Malgré la peur, personne ne pourra rester longtemps dans sa cachette », fait-il observer. Dans pratiquement tous les endroits de la commune, les marchés sont «chauds» comme d’habitude. Une bonne partie des magasins qui longent les deux boulevards ont rouvert et sont relativement bien achalandés. D’autres sont en réfection. Les boutiques de quartier reprennent également le collier. Selon les clients, le seul problème aujourd’hui est que les prix des articles et autres denrées ont doublé ou même triplé à cause des difficultés d’approvisionnement, dit-on.
Quant aux transports, tous les feux sont au vert. Les Gbakas ont recommencé leurs va-et-vient interminables entre Yopougon et Adjamé. «Il n’y a plus de problème », confirme Mamadou Sangaré, président du Syndicat des chauffeurs routiers. Seulement, il explique que par précaution, les véhicules garent plutôt que par le passé. «Nos chauffeurs ne sont pas encore totalement rassurés sur les questions sécuritaires. C’est pourquoi, nous prenons un minimum de précaution en arrêtant le travail avant la tombée de la nuit », justifie-t-il. Au niveau des taxis communaux, la situation est presque identique. Les opérateurs de ce secteur ont remodelé leurs horaires pour éviter de se faire hara-kiri.
Quant aux bus, plusieurs lignes, à l’instar du 37, sont ouvertes. Toutefois, la cadence des autobus reste encore très faible, donnant l’impression que le transporteur de service public est toujours en phase expérimentale. Selon le directeur central des opérations, Thomas Ahiboh Koffi, le parc automobile a subi de graves dommages durant la période creuse. «Nous attendons de faire un diagnostic complet pour apprécier l’ampleur des dégâts au niveau des bateaux avant de reprendre cette activité », laisse-t-il entendre.

Le bateau-bus toujours à quai

D’ailleurs, au niveau du trafic lagunaire, les bateaux-bus n’ont pas encore repris l’eau. A la direction régionale située en zone industrielle, les techniciens s’attèlent à la réparation des bus abîmés et des engins en panne en vue d’une reprise progressive. Les mêmes tâches d’inspection sont également accomplies sur la façade lagunaire. Pour l’heu­re, ce sont les pinasses qui dictent la loi sur la lagune dans une ambiance de surenchère affligeante pour les usagers. En effet, les tarifs ont littéralement explosé passant de 100 Fcfa à 200 Fcfa par traversée. Une situation qui préoccupe la Société de transport abidjanais (Sotra) dont les responsables envisagent de mettre fin au calvaire des usagers dans les meilleurs délais. En ce qui concerne la sécurité et la surveillance à bord des bus et dans l’enceinte des gares, des dispositions utiles sont prises avec l’autorité compétente pour mettre hors d’état de nuire tous les fauteurs de troubles.


Lanciné Bakayoko


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