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Politique Publié le lundi 23 mai 2011 | L’intelligent d’Abidjan

La Côte d’Ivoire rassemblée à Yamoussoukro / Le Président de la République investi Samedi dernier : Voici pourquoi il n’y avait rien en face...

© L’intelligent d’Abidjan
Investiture du Président Alassane Ouattara
Ivory Coast`s president Alassane Ouattara, greets the crowds after his inauguration ceremony on May 21, 2011 at Felix Houphouet-Boigny Foundation in Yamoussoukro. Alassane Ouattara was inaugurated Saturday as president of Ivory Coast, which he hopes to reunite following a bloody crisis caused by his predecessor`s refusal to concede election defeat.`The time has come to renew the founding values of our beautiful Ivory Coast, and to reunite Ivorians,` he said at a ceremony attended by UN Secretary General Ban Ki-Moon, President Nicolas Sarkozy of former colonial power France and African leaders.
Le temps du grand bilan, au sujet de l’investiture du Président de la République, le Samedi dernier dans la capitale politique et administrative du pays, viendra. Mais quarante-huit heures après, que peut-on déjà dire ? Plusieurs observateurs saluent le caractère populaire de la cérémonie. Cela dit, tout n’a pas été parfait. Par moments, le comité d’organisation a été débordé, et n’a pas apporté à temps les satisfactions aux préoccupations des invités. Malgré tout, il est possible de reprendre cette expression bien connue en Côte d’Ivoire : il n’y avait rien en face. Cela veut dire, qu’aucun obstacle sérieux et majeur ne s’est dressé, n’a pu se dresser contre l’organisation et le succès de l’investiture.

Pourquoi il n’y avait rien en face

Le pire avait été redouté. L’apocalypse avait été annoncée. Les uns annonçaient des accidents, des attaques de convois et de voyageurs. Les autres, un coup d’Etat, une attaque armée. Autant de menaces contre l’investiture du Président de la République. Quelques-uns croyaient qu’un évènement mondial ou une autre actualité aurait relégué la cérémonie au second plan, empêchant la venue des chefs d’Etat étrangers invités ; obligeant à un report sine die, ou au maintien dans la morosité et la honte de l’investiture. D’autres ont encore parié sur la pluie qui serait venue tout perturber, et qui aurait gâché la fête. Et N’Zueba était là, mais sans la pluie. Dans l’ensemble, tout s’est passé de façon relativement acceptable. De nombreuses intentions négatives et malveillantes ont pu exister, mais l’adversité a été absente au finish. Oui, il n’y avait rien en face.

L’accueil et le protocole

La commission accueil et protocole a été souvent débordée. Notamment dans l’organisation de l’arrivée de certaines personnalités. Le maître de cérémonie dans la salle VIP n’était pas souvent averti à temps au sujet de l’entrée des chefs d’Etat, des chefs de délégation ou des personnalités dans la salle. Plusieurs personnalités présentes dans la salle n’ont pas été présentées, notamment la délégation américaine. Personne n’a eu l’idée de jeter un coup d’œil sur le discours du Maire de Yamoussoukro afin de rectifier des choses, et empêcher la bourde relative à la présence d’Hillary Clinton. A la décharge du comité d’organisation, il faut noter les liens étroits entre les différentes commissions. Pour mieux organiser les choses, il fallait longtemps à l’avance, avoir les confirmations définitives sur les différentes présences des uns et des autres.

Identification et sécurité

Hormis le désagrément lié au fait que des membres de la suite de certains chefs d’Etat n’ont pas eu de places assises dans la salle de la cérémonie, l’organisation a pu éviter d’être totalement débordée. Environ 200 à 300 personnes sont restées en station debout durant deux heures de temps. Ceux qui ont pu avoir des places assises, ont dû rallier le lieu de la cérémonie dès 8 h30. Seuls les titulaires de cartes d’invitation avaient accès à la salle VIP. Les porteurs de certains badges ont également eu accès à la salle. Les dérapages ont pu être limités, si l’on s’en tient au fait que les populations sont restées mobilisées, les organisateurs vigilants. Ce qui a permis d’éviter que la salle soit prise d’assaut, et qu’il y ait une surcharge comme lors de certains concerts organisés au Palais de la culture, durant lesquels plus de billets que de places disponibles sont vendus. Possible de songer à l’avenir à numéroter les cartes d’invitation ou les badges des numéros 0 à 2000, de sorte à permettre à chacun de connaître sa place précise dans ce type de cérémonie.

La sécurité

La sécurité semblait minimale mais réelle, sous la coordination de Guillaume Soro. L’option a été faite de laisser le peuple et les populations communier. On sentait certes la vigilance, mais il n’y avait pas de méfiance. La vigilance était là, pourtant la peur n’existait pas. Quelquefois même on avait le sentiment d’une trop grande confiance dans le dispositif. Sans doute des caméras cachées existaient ! Sans doute des détecteurs insoupçonnés de métal dangereux et d’armes étaient dans les parages. On n’invite pas une vingtaine de chefs d’Etat pour s’amuser. Les agents de sécurité étaient rigoureux, mais le peuple n’était pas dans la peur. Ce qui ressemblait à de la passivité et à une sorte de laisser-aller, était plutôt le signe de la symbiose entre les populations et les forces de sécurité.

Mobilisation, animation, restauration

La ville de Yamoussoukro était en fête. Deux concerts populaires ont été enregistrés. Les maquis, bars et boîtes de nuit ont affiché complet. Il n’y avait pas de places pour l’ennui. Les réceptions officielles à la résidence présidentielle, ainsi que le dîner de bienvenue le Vendredi soir ont permis aux invités de passer de bons moments. En dehors de la ville de Yamoussoukro, à part des initiatives de certains cadres locaux, dont celui de Cissé Ibrahim à Treichville, le comité d’organisation n’a pas pu assurer une mobilisation éclatée et simultanée dans toutes les contrées du pays. Ce type d’initiative a été plus ou moins spontané et n’a pas pu bénéficier de l’appui du comité d’organisation resté concentré dans la capitale politique et administrative du pays.

Hébergement

L’hébergement a été le talon d’Achille, la croix et la bannière. C’était l’un des grands sujets de pressions et de stress pour le comité d’organisation. A ce niveau, une absence de communication et de clarification n’a pas empêché que de nombreuses frustrations s’expriment. Qui avait droit à être logé ? Quels sont les invités que le comité d’organisation devait prendre en charge ? Comment l’accès aux chambres devait-il se faire ? A l’hôtel Président, une certaine absence de flexibilité de la part des responsables de la commission hébergement a fait que des chambres sont restées inoccupées, le Vendredi soir alors que de nombreuses personnes restaient encore dehors. L’Etat ayant réservé, il devra payer. Pendant ce temps, des invités pouvant eux-mêmes si nécessaires payer leurs chambres, sont restés longtemps dehors. Pour la restauration, pas grand-chose à dire. Les menus étaient ceux du service traiteur de l’hôtel Président. La tâche a été confiée à des professionnels. Des connaisseurs de bonnes tables et recettes ont supervisé l’affaire.

Infrastructures

La capitale politique doit se donner davantage d’envergure et de dimension pour les grandes événements à venir (Sommet de l’UA, de la CEDEAO, UEMOA, etc...). Si le Président de la République s’installe comme il a prévu à Yamoussoukro, il faudra encore faire des travaux, au niveau des routes, de l’urbanisation, de l’éclairage, et de la construction d’infrastructures adéquates pour faire de la ville, un vrai pôle de pouvoir, devant accueillir en permanence des personnalités. La présence permanente du chef de l’Etat fera de Yamoussoukro, un pôle d’attraction. Cela exige plus que les réhabilitations faites au niveau des infrastructures, à l’occasion du 21 mai.

Communication

Un direct sur France24. La cérémonie a été suivie dans plusieurs pays dans le monde, grâce à la chaîne. La TCI a également retransmis en direct. Deux télés au Congo et plusieurs autres en ont fait de même. Tous les chefs d’Etat présents sont venus avec d’importantes équipes de journalistes. Au niveau local, toutes les agences de presse et la presse nationale paraissant ont joué leurs partitions. Les campagnes de promotion publicitaire et de communication autour de l’événement par le biais de la TCI et de la presse nationale et internationale ont assuré une grande adhésion des populations ivoiriennes et des pays étrangers autour de la cérémonie d’investiture de Samedi dernier perçue par la majorité, comme le vrai moment de prise du pouvoir par Alassane Ouattara. On a déjà oublié le 28 Novembre, le 11 Avril, le 6 Mai, la journée de deuil national. On ne retient désormais que le 21 Mai 2011.

Finances

Conformément aux instructions du Président de la République, le comité d’organisation a travaillé sans entraves au niveau financier. En attendant de savoir si les autorités seront sensibles aux exigences de la transparence, en faisant connaître le budget et le coût de la cérémonie, pour éviter les fantasmes de tous ordres, il est intéressant de noter que la grogne ne peut venir par la faute du nerf de la guerre.

Une feuille de route pour chaque Ivoirien

Au-delà de la fête et de la célébration de la victoire de la démocratie, de la volonté du peuple, le 21 Mai a été l’occasion pour le Président de la République de donner à chaque Ivoirien sa feuille de route. Ouattara a mis en mission toutes les Ivoiriennes, tous les Ivoiriens vivant en Côte d’Ivoire comme à l’Etranger. Il a également mis en mission l’ensemble des populations vivant dans la paix. Tout le monde est chargé de la mission suivante : garantir la paix, la réconciliation, aider à la reconstruction du pays, dans la fidélité à notre hymne national, à notre devise (union, discipline, travail), afin que la Côte d’Ivoire reste rassemblée. Une mission qui est aussi celle du Président de la République lui-même.

21 Mai ou le début du réalisme pour les ultra et anti-Ouattara

Quelques irréductibles anti-Ouattara existent encore. Ils ne sont pas du Pdci. Ils ne sont pas du Rdr. Naturellement. Et puis ce n’est pas tout le FPI. Ils sont en Europe, ils sont à l’étranger. Ceux-là avaient souhaité le pire pour le 21 mai. Le meilleur a été au rendez-vous. Ceux-là sont soupçonnés de fomenter un coup d’Etat depuis l’étranger. La cérémonie d’investiture le Samedi dernier doit marquer la fin des illusions et faire comprendre ceci : même si par extraordinaire Ouattara n’était plus président, ce ne serait pas au profit immédiat de Laurent Gbagbo. Alors à quoi cela sert de souhaiter l’échec et le malheur ? Enfin entendons-nous bien : dire qu’il n’y avait rien en face Samedi est une lecture de faits passés, des faits de ce week-end. Cela ne veut pas dire que dans le présent, ni dans le futur il n’y a rien ou qu’il n’y aura rien. Alors pas question de dormir sur ses lauriers. Tous maintenant au trvail. Le temps de la fête est fini. Durant 5 mois de crise postélectorale, la Côte d’Ivoire a vécu au ralenti, elle n’a pas travaillé. Depuis le 11 Avril 2011, le pays est à la célébration, au souvenir. La consécration et la fin de tout cela ont eu lieu le Samedi à Yamoussoukro. Il reste un dernier rendez-vous : le gouvernement. Un gouvernement de gens compétents et modèles, a promis le Président de la République. Le temps de la normalité et de l’obligation de résultats est arrivé. Dans cette optique, il faut s’attendre à ce qu’il y ait tant d’obstacles et de défis en face. Ce n’est pas tous les jours qu’il n’y a rien en face.

Charles Kouassi
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