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Politique Publié le mercredi 25 mai 2011 | L’Inter

Crise ivoirienne : Human Rights Watch demande une enquête plus large

© L’Inter Par Emma

Le dernier bastion des partisans de Gbagbo tombe: soldats, miliciens et mercenaires libériens déposent les armes aux pieds des Forces républicaines, à Yopougon - Abidjan.net Vendredi 29 avril 2011. Abidjan, commune de Yopougon. Des dizaines d`anciens éléments de la BAE, de la Garde républicaine, de miliciens ivoiriens et des mercenaires libériens déposent les armes au cours d`une cérémonie placée sous l`égide de l`Onuci. Les généraux Philippe Mangou et Gueu Michel, ainsi que les commandants Chérif Ousmane, Morou Ouattara et Ben Laden rassurent les hommes de Eugène Djué et Magui-le-tocard...
La directrice de projets de l`ONG internationale Human Rights Watch (HRW) pour l’Afrique de l’Ouest, Corinne Dufka, a écrit au président Alassane Ouattara. Et ce, pour lui demander d`élargir le champ des enquêtes qu`il a ordonnées pour punir les auteurs des violations graves des droits de l`Homme pendant la crise post-électorale. Dans cette lettre publiée sur le site « connectionivoirienne.net », le lundi 23 mai 2011, Corine Dufka a clairement demandé au locataire du palais présidentiel la prise en compte dans ces enquêtes des violations massives des droits de l`Homme depuis le coup d`État de décembre 1999. Conscient du fait que l`impunité engendre l`impunité et craignant de voir des criminels jouir des fruits de leurs forfaits, la responsable de HRW a souhaité qu`on fasse la lumière sur tout ce qui s`est passé depuis 1999. Histoire de mettre sous les verrous tous ceux qui ont les mains tachées de sang et qui continuent encore de narguer leurs victimes. La lettre recommande également au président Ouattara qu`il ouvre davantage les yeux sur les crimes perpétrés après le scrutin de 2000 et pendant la crise armée de 2002-2003 où un coup d`État manqué s`est mué en rébellion armée. « L’impunité pour les violations de droits humains a été un problème profond et durable pendant les dix dernières années en Côte d’Ivoire. Personne n’a été poursuivi de manière crédible pour aucun des abus graves que nous, ainsi que d’autres, avons documentés depuis les violences de 2000 liées aux élections, notamment pendant le conflit armé de 2002-2003 et ses conséquences. Beaucoup des violations commises constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, qui sont les infractions les plus graves au regard du droit international », note Corine Dufka, qui prend ainsi le contre-pied des instructions données par Ouattara. Celui-ci a en effet invité le ministre de la Justice à ouvrir une enquête sur la crise post-électorale, c`est-à-dire après le dimanche 28 novembre, date de l`organisation du scrutin jusqu`à la chute de l`ancien président Laurent Gbagbo. Une démarche qui ne semble pas correcte aux yeux de la responsable de HRW, qui souhaite que le nouveau président aille plus loin. « La capacité des auteurs de violations à commettre des atrocités sans crainte de devoir rendre compte de leurs actes a contribué à attiser les abus, ainsi qu’une méfiance générale envers les institutions juridiques ivoiriennes. Tout manquement à inverser cette tendance ne fera qu’encourager ceux qui pourraient envisager de commettre des violations de droits humains à l’avenir », prévient-elle. A ses yeux donc, il faut commencer les enquêtes par le coup d’État de 1999 par le général Gueï, les élections de 2000 entachées par la violence, et le conflit armé de 2002-2003. « La lutte contre l’impunité pour les crimes odieux perpétrés depuis le mois de novembre dernier est urgente et essentielle, mais devrait s’inscrire dans un effort plus large visant à établir la vérité et rendre justice pour les violations passées et présentes », a-t-elle renchéri. Pour cette responsable de HRW, les victimes des crises successives qu`a connu la Côte d`Ivoire réclament et méritent une justice crédible et impartiale. Outre cela, elle a invité le gouvernement ivoirien à demander au Conseil de sécurité de l’ONU de publier le rapport de la Commission d’enquête de 2004 soit avant, soit en conjonction avec la publication du rapport de la Commission d’enquête 2011. Car, a poursuivi Corine Dufka, « la décision prise par le Conseil de sécurité de l’ONU à la demande de ceux qui négociaient un terme aux hostilités d’enterrer le rapport de 2004 et de renoncer à l’obligation de rendre des comptes a contribué à permettre à un grand nombre des mêmes acteurs considérés comme les plus responsables de crimes graves en violation du droit international commis au cours du conflit armé de 2002-2003 de superviser et de commettre de nouveau des atrocités contre la population civile en 2010-2011 ». Une situation qui la conforte dans sa position qu`il faut une enquête élargie pour satisfaire toutes les victimes, au risque de laisser en rade des frustrés qui pardonneraient difficilement ce qu`ils ont vécus.

Y.DOUMBIA
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