Ça ne crève peut-être pas les yeux, mais ça se voit. Le président de la République accorde du prix à la tradition et au rôle que doit jouer la chefferie traditionnelle dans le fonctionnement d’un Etat moderne. L’arrière petit-fils de Sékou Ouattara, le Docteur Alassane Ouattara a pour le moins, les pieds solidement ancrés dans la tradition, et la tête dans le modernisme. La libation pour solliciter la protection et la bénédiction des ancêtres, faite par nanan Gomon du bureau exécutif des chefs traditionnels de Yamoussoukro, lors de son investiture à la magistrature suprême de la Côte d’Ivoire, le samedi dernier, achève de convaincre qu’il ne snobe pas les us et coutumes de la société traditionnelle. Dans le déroulé de la cérémonie, une place de choix a été accordée à la tradition. Preuve de l’engagement du nouveau président ivoirien, à faire de la chefferie traditionnelle, un puissant socle et un vivier de sagesse pour soutenir l’œuvre de réconciliation, de rassemblement et de reconstruction poste crise. Déjà, au cours de la campagne électorale il avait annoncé qu’il accorderait un statut particulier à la chefferie traditionnelle afin de redorer le blason à cette vielle institution rangée aux oubliettes. Alassane Ouattara avait ouvertement promis aux têtes couronnées qu’au titre des réformes constitutionnelles, leur statut sera déterminé par des textes afin qu’ils puissent jouer des rôles majeurs dans la construction de la nouvelle Côte d’Ivoire. La forte présence des chefs venus des 19 régions de la Côte d’Ivoire, et leur intervention, fortement appréciée, sonne comme un signe avant-coureur de l’intérêt et de la place de choix qui leur sera accordée dans les nouvelles pages de l’histoire de la Côte d’Ivoire qui s’écrivent à présent avec Alassane Ouattara. Il indique ainsi, que la chefferie traditionnelle est un vivier d’expérience et de sagesse sur lequel les nations modernes doivent s’appuyer pour consolider les repères moraux et autres valeurs chères à l’Afrique: la solidarité, l’hospitalité et le pardon.
Il est aussi clair que les têtes couronnées ivoiriennes, sans les mettre tous dans le même sac, au cours de ces dernières décennies, n’ont pas suffisamment fait preuve de grandeurs d’esprit face à certaines contingences politiques. Dans la nouvelle Côte d’Ivoire, le président de la République n’a de cesse de le répéter, «les places de choix se mériteront».
Moussa Keita
Il est aussi clair que les têtes couronnées ivoiriennes, sans les mettre tous dans le même sac, au cours de ces dernières décennies, n’ont pas suffisamment fait preuve de grandeurs d’esprit face à certaines contingences politiques. Dans la nouvelle Côte d’Ivoire, le président de la République n’a de cesse de le répéter, «les places de choix se mériteront».
Moussa Keita
