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Économie Publié le mercredi 25 mai 2011 | Nord-Sud

Emploi / Comment relancer la machine !

Des centaines de milliers de jeunes diplômés sans travail, une économie à bout de souffle, de nombreux systèmes mafieux … Les décideurs ivoiriens doivent sortir de ce cercle vicieux.


Une économie totalement déstructurée. Une masse de chômeurs diplômés vertigineuse. Une jeunesse majoritairement répulsive au labeur. Des clients européens qui se portent passablement bien. Des partenaires asiatiques qui ne rechignent pas à casser les prix. Voilà dans quel état se trouve la Côte d’Ivoire après 10 ans de gestion de Laurent Gbagbo. Quel programme économique le nouveau chef de l’Etat devrait-il mettre en place pour relever le pays et lutter contre le chômage, la mère de tous les vices ? Quelques pistes ont été tracées par les institutions internationales et les économistes.

Privilégier les jeunes

De toute évidence, la fin d’année 2010 quelque peu tirée par les cheveux qu’a connue la Côte d’Ivoire et la prolongation des effets de la crise au cours du premier trimestre de cette année 2011, vont impacter négativement la fragile croissance de l’économie du pays. Qu’à cela ne tienne, certains secteurs d’activité de l’économie ivoirienne ne risquent pas de perdre grand-chose du dynamisme qu’ils ont connu au cours des années écoulées. Avec les maigres résultats des politiques de l’emploi, il est temps pour l’Etat ivoirien de tout revoir, propose la Commission économique pour l’Afrique des Nations-unies. En effet, le taux de chômage atteint, selon les chiffres officiels, plus de 20%. Il est particulièrement élevé parmi les jeunes diplômés. «Les ressources de l’Etat étant limitées, il faut mettre en place des mesures spécifiques destinées aux plus défavorisés», recommande la commission. «Certaines régions sont délaissées, il faut y lancer des projets de développement massifs», ajoute-t-elle. Autant de mesures qui auraient des effets immédiats sur l’emploi. «La Côte d’Ivoire enfermée dans sa spécialisation qui est l’agriculture : il lui faut en sortir», conseille Agnès Chevalier, économiste. Ce secteur représente près de la moitié des exportations. Mais pour combien de temps? En fait, l’agriculture n’est pas le secteur rêvé pour les diplômés d’université. De même, l’industrie touristique est un secteur très porteur. Malheureusement, il reste embryonnaire. Le pays ne devrait pas non plus s’en contenter.

Développer les services
et le high-tech.

Le secteur représente 5% des services, lesquels comptent pour pres­que la moitié du produit intérieur brut ivoirien. «Beaucoup ont investi dans ce secteur, mais les profits sont limités: les propriétaires d’hôtels se voient forcés de casser les prix sous la pression des grands tours opérateurs européens», avertit Jean-Raphaël Chaponnière, économiste à l’Agence française pour le développement (AFD). La solution? Il n’y en a pas à court terme, il ne s’agit là que de long terme. «Il faut investir massivement dans la recherche et le développement, promouvoir les services à forte valeur ajoutée», conseille-t-il. Reste à trouver de nouveaux secteurs de niche où la Côte d’Ivoire a une carte à jouer. «Ces prochaines années, l’Union européenne pourrait importer moitié moins qu’avant la crise», prévient le Fonds monétaire international dans son rapport 2010 sur la Côte d’Ivoire. Les échanges commerciaux dépendent, selon les secteurs, entre 66% et 90% de l’Union européenne, selon le Fonds monétaire international (FMI). La Côte d’Ivoire doit développer pour cela les échanges avec les autres pays de la sous-région, très peu prisés pour l’instant. Les experts pensent aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Le gouvernement doit donner un avenir à l’informatique en mettant en place un dispositif qui aide les jeunes entrepreneurs à créer leur entreprise sans mise de fonds. En effet, il faut satisfaire les besoins fondamentaux des populations, en éducation, en infrastructures et en équipements divers. Des études stra­­té­­giques portant sur ces secteurs sensibles ou porteurs ont été réalisées. Un projet de développement devrait être consacré à ces secteurs qui doit définir des objectifs à atteindre et les actions à mettre en œuvre pour les réaliser, conjuguant les efforts des divers acteurs et mettant à profit toutes les énergies positives.

Penser à autre chose

La bonne conjoncture internationale nourrie par une forte demande de matières premières de tout genre, le léger redressement de certains indicateurs macro-économiques dans les pays développés tout comme les impératifs de reconstruction post-conflit au plan national continueront, sans doute, de les porter. L’agriculture et l’agro-industrie devraient surfer sur la vague de hausse des prix des matières premières. Les filières café, cacao, hévéa, palmier à huile et coton ivoiriennes devraient les sentir très fortement. Ainsi, l’agriculture et l’agro-industrie ivoiriennes verront probablement leurs activités boostées par l’inévitable hausse des importations mondiales. D’ail­leurs, producteurs agricoles et agro-industriels ne font pas de mystère sur leur détermination à tirer le meilleur parti de l’embellie actuelle sur le marché des produits de base avant un retournement de tendance. De nombreux projets industriels dans les sous-secteurs énergie, mines, géologie et hydrocarbures sont à explorer.

Lanciné Bakayoko
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