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Politique Publié le jeudi 26 mai 2011 | Le Nouveau Réveil

“Si Gbagbo n’est pas libéré, on ne rentre pas au gouvernement” / Le chantage politique du Fpi !: Le Fpi crache sur le gouvernement, ses crimes et la réconciliation

© Le Nouveau Réveil Par Emma
Application des recommandations de l`Union africaine: les partisans de Gbagbo rejettent la main tendue de la majorité présidentielle
Mercredi 25 mai 2011. Abidjan. Siège du Congrès national de la résistance pour la démocratie (Cnrd), à Cocody. Mamadou Koulibaly, président par intérim du Front populaire ivoirien (FPI) anime une réunion du comité central élargi au CNRD
D`aucuns avaient cru qu`ils avaient changé, que la grave crise dans laquelle ils ont plongé le pays avait fait fléchir leur sens de l`orgueil et que rattrapé par les remords et un brin d`humanité, ils adopteraient une posture d`humilité et de pardon sincère, un profil bas pour espérer obtenir le pardon de la nation. Que nenni ! Hier, la première réunion des instances du Fpi après les récents évènements tragiques a permis de prendre la pleine mesure des intentions des refondateurs. Ni excuses, ni pardon, mais chantage et arrogance politique pour ne pas parler de provocation.

C`est assurément un message très clair que le Fpi a envoyé aux Ivoiriens qui commençaient à se faire des illusions. En effet, si le président Alassane Ouattara n`a presque pas posé de conditions pour honorer ses engagements souscrits devant l`Union africaine, à savoir former un gouvernement d`union nationale afin de rassembler toutes les filles et tous les fils de Côte d`Ivoire, le Fpi, le bourreau des Ivoiriens, a décidé de poser des préalables.

Et le premier de ces préalables c`est la libération sans condition et certainement sans délai de M. Gbagbo et de tous ceux qui sont détenus à l`hôtel Pergola et dans les villes du Nord après le 11 avril dernier. Outrageant, choquant. Car de toute évidence, les responsables du Fpi qui se sont réunis, hier, ne sont habités par aucun sentiment de remords, ils ne regrettent rien, ils ne se reprochent rien. Pour eux, Gbagbo, Simone et les autres sont détenus de façon arbitraire. Il faut les libérer immédiatement si l`on veut donner un contenu à la réconciliation nationale. Dans le cas contraire, ils ne sont pas partants.

Deuxième préalable, le Fpi demande la révision du statut de la Cei actuelle avant les élections législatives. De même que le découpage électoral et le nombre de députés à l`Assemblée nationale. Troisième préalabre, le Fpi comprend difficilement que l`on puisse parler de réconciliation et de pardon et initier des actions judiciaires contre certains violateurs de droits de l`homme. Dès lors qu`on veut réconcilier tous les Ivoiriens, il faut absoudre tout le monde, pas besoin de chercher à savoir qui a fait quoi ou de comprendre ce qui s`est passé.

Les massacres, les charniers, les exécutions sommaires, les crimes de guerre peuvent être rayés, effacés du bilan comme des écritures comptables. On ferme la parenthèse et on repart à zéro. Tant pis pour les victimes et leurs familles. Tant pis pour les pillages et les destructions massives de biens. Tant pis également pour les crimes économiques et financiers. Voilà la réconciliation que le Fpi revendique. Pas de vérité et réconciliation à la sud-africaine mais mensonge et réconciliation. Car la lumière sur les crimes de l`ère Gbagbo, le Fpi semble en avoir grande peur.

Le vrai message du Fpi

En vérité, hier, le Fpi voulait transmettre aux Ivoiriens un message très clair : "Nous ne mangerons pas de votre sauce tant que vous n`ajouterez pas les ingrédients que nous voulons ". Dans le contexte actuel, n`est-ce pas le chef de l`Etat qui était en droit d`imposer des préalables au Fpi avant d`autoriser ce parti à intégrer le gouvernement ? On en vient en effet à se poser la question de savoir de quel côté se trouve la victime et où se trouve le bourreau dans la crise que la Côte d`Ivoire vient de traverser. Le Fpi est-il vraiment convaincu aujourd`hui que Gbagbo a perdu les élections et qu`il tentait de se maintenir au pouvoir avec l`aide du Conseil constitutionnel ? Si le Fpi répond à cette question par l`affirmative, comment peut-on comprendre alors cette attitude à la limite de l`insolence que ce parti affiche en posant comme condition sine qua non à son entrée au gouvernement la libération de Gbagbo et de tous les autres ? A y voir de près, cela ressemble fort bien à une injure, à un mépris voire un chantage politique. Se rendent-ils compte seulement de l`enfer que les Ivoirien on vécu ? Et tous ces pauvres gens qu`on a tués, égorgés, brûlés vifs à Yopougon, a bombardés à Abobo, tous ces crimes perpétrés pour tenter de maintenir Gbagbo au pouvoir ? Doit-on les passer en perte et profit ? La liberté de Gbagbo et de Simone est-elle au-dessus de toutes ces vies ? Hélas, mille fois hélas ? En Egypte, Hosni Moubarak sera jugé avec ses fils parce que dans sa tentative de maintien au pouvoir, il a fait tuer 800 personnes. Ici, combien Gbagbo a-t-il fait tuer ? En Tunisie, Ben Ali subira le même sort. Pourquoi en Côte d`Ivoire, on devrait faire exception ? Le monde a changé et le Fpi qui regorge de tant d`universitaires ne peut l`ignorer. Les droits de l`homme sont des droits trans-nationaux. On ne les viole pas impunément. Gbagbo sera jugé.

Akwaba Saint Clair
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