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Société Publié le jeudi 26 mai 2011 | Nord-Sud

Prestations dans les centres de santé publics Gratuité, la fin dans 5 jours ?

Rien n’est encore décidé quant à l’arrêt ou à la continuité de la mesure de gratuité. Selon le ministre-délégué à la Santé Allah-Kouadio Rémi, les résultats d’une évaluation des 45 jours passés démontreront si oui ou non le processus se poursuivra.


La gratuité est la bienvenue. Pour la première fois, depuis 1991, chaque personne vivant en Côte d’Ivoire s’est senti protégé par l’Etat. Le taux de fréquentation de presque tous les hôpitaux publics s’est multiplié par 4 voire 5. Et à ce niveau, le directeur de l’hôpital général de Port-Bouët, Dr Atté Boka nous l’avait signifié lors de notre passage dans cet établissement sanitaire. Selon lui, le nombre de malades s’est multiplié par 5 lorsque l’opération de gratuité a été mise en place. Les frais de consultation, des examens médicaux et de soins qui constituaient un frein pour de nombreux malades ayant été levés, les malades ont pris d’assaut les centres de santé. Même ceux qui n’avaient pas l’habitude d’aller se faire consulter. Par effet de mode, d’autres y se sont rendus.

Manque de moyens
d’accompagnement

C’est le cas d’un malade d’un centre de santé communautaire qui s’y était rendu dans l’intention d’avoir des médicaments pour renflouer sa boîte à pharmacie. Selon le médecin, il prétendait faire un paludisme. « Le malade m’a signifié qu’il avait des céphalées, le corps chaud, des fourmillements dans les mains et dans les pieds et une soif importante. « Le résultat de l’examen de palu ayant été négatif, j’ai lui ai demandé de faire la glycémie, un examen biologique pratiqué sur un échantillon de sang. Lors du résultat, la glycémie était largement au-delà de 2g/l », a-t-il indiqué. Et de poursuivre : « je lui ai donc annoncé qu’il avait le diabète et qu’il devait se faire suivre. Contre toute attente, il a quitté la salle de consultation en me traitant de menteur. Il m’a annoncé par la suite qu’il était juste à la recherche de médicaments et qu’il n’était pas malade », a confié ce médecin qui a requis l’anonymat.
Se faire examiner sans avoir gratuitement en retour les soins est inconcevable, tout comme ne pas pouvoir faire gratuitement des examens biologiques faute d’équipements ou de réactifs est inadmissible. Presque toutes les pharmacies des centres de santé publics étaient ‘’à sec’’. Un tour à la grande pharmacie du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Treichville nous a permis de constater, il y a une dizaine de jours, que les casiers étaient vides. « Nous avons épuisé plus de 70% du stock de médicaments », nous avait confié Dr Amichia Magloire. Un médecin-directeur d’un centre de santé communautaire s’est plaint du fait que la Pharmacie de la Santé publique (Psp) ne respectait pas les commandes effectuées par son établissement sanitaire. « On nous demande de faire l’accouchement gratuit alors que n’avons pas les médicaments de premières nécessités. Même des gants, nous n’en avons pas », s’est-il plaint sous le sceau de l’anonymat. La situation était plus alarmante dans les villes de l’intérieur du pays. Les populations de Grand-Bassam n’ont pas bénéficié de la gratuité au niveau des analyses biologiques. Parce que le labo ne dispose pas de réactifs et d’équipements. Dagnogo Olefongo, secrétaire général du syndicat national des biotechnologistes de Côte d’Ivoire (Synab-Ci) l’avait signifié au cours d’une interview publiée le samedi 14 mai dans votre quotidien préféré. Les dialysés, par manque d’équipements et de consommables, ne profitent pas de la gratuité non plus.


Adélaïde Konin
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