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Politique Publié le vendredi 27 mai 2011 | L’expression

Reprise de la vie à Yopougon / La normalité chasse le chaos et la ruine

Cité de la joie et de la convivialité. La commune de Yopougon refuse de demeurer dans le chaos qu’elle a connu après la crise postélectorale. Peu à peu, la normalité s’installe sur les ruines du désordre. Hier, nous avons sillonné les quartiers.

La plus grande commune de Côte d’Ivoire libérée des griffes de miliciens et mercenaires pro-Gbagbo présente un visage rayonnant. Boutiques, commerces, restaurants, marchés et magasins ont rouvert leurs portes au grand bonheur des populations. Du carrefour ‘’Siporex’’, porte d’entrée de la commune, à ‘’Locodjro’’ en passant par ‘’Selmer’’, ‘’Niangon’’, ‘’Sideci’’…, les habitants qui avaient fui les violents affrontements retrouvent leurs domiciles. L’ambiance d’avant crise renaît. Ce jeudi 26 mai, nous sommes à la gare ‘’Utb’’ de Siporex’’. Les cars de cette compagnie de transport débarquent de plusieurs villes de l’intérieur des centaines de personnes. Kouamé Alfred, étudiant en économie à l’université de Cocody retrouve la ville d’Abidjan après 5 mois d’absence. Le visage anxieux, il négocie un taxi pour Niangon où il réside. «J’étais parti d’Abidjan pour échapper à la furia des miliciens. Je reviens avec un peu de peur au ventre. Mais la foule et l’ambiance me rassurent. Je remarque que la vie a repris à Yopougon», a-t-il constaté. La gare, en effet, grouille de monde et les retrouvailles sont chaleureuses. Tapes amicales, chaudes embrassades. Le marché juste à coté a fait son plein. Commerçants et clients se frottent et discutent le prix des marchandises. Dame Léontine Zou a le sourire. Ses légumes entassés sur une table devant elle attirent l’attention des clients qui n’hésitent pas à passer à l’achat. «Vraiment les choses ont repris et ça marche pour nous. Il y a quelques mois, nous ne pouvions pas mettre le nez dehors. La crise est derrière nous et nous prions pour ne plus la revivre. La normalité est là et il fait bon vivre», se réjouit-elle. Nous mettons le cap sur ‘’Port-Bouet II’’. Le constat reste inchangé. Les populations ont repris goût à la vie et vaquent tranquillement à leurs occupations sous l’œil vigilant des Forces républicaines de Côte d’Ivoire qui patrouillent. «Notre quartier a connu des moments terribles. Les ex-Fds nous ont maintes fois assiégés. Elles ont fait de nombreux morts. Mais nous ne sommes pas habités par un esprit de vengeance. Nous vivons ici en parfaite attente. Nous avons pardonné toutes les offenses des miliciens qui ont calciné nos frères sous nos yeux. Ils ont égorgé des imams. Mais nous nous sommes inscrits dans le processus de réconciliation prônée par le président de la République», a souligné Ouattara Drissa. Si à Port-Bouët II et Wassakara, Niangon, Annanerai… la vie a pris le pas sur la désolation, au ‘’millionnaire’’, Selmer, Sicogi,… la reprise est encore timide. Beaucoup d’habitations sont fermées à double tours. Les occupants trainent les pas sur le chemin du retour. «Ces quartiers étaient en majorité habités par les partisans de l’ancien président, Laurent Gbagbo. Ils ont peur des représailles. Depuis 3 semaines que Yopougon est libérée, ils reviennent peu à peu. C’est pourquoi vous sentez encore le vite», explique Rodrigue Zirignon. Cependant, il est certain que les choses vont bouger dans quelques semaines. Surtout avec la présence des policiers dans les rues de la commune.

Le retour de la police dans les rues

Les flics ont, en outre, signé leur retour sur les artères. Au carrefour ‘’Siporex’’ deux policiers et deux éléments des Frci veillent sur la sécurité. Ils arrêtent les voitures et vérifient les pièces. «Cela nous rassure. Les policiers sont plus rassurants que les Frci. Il faut que la cohabitation entre les deux groupes se passe bien et que nous soyons sécurisés», a souhaité un homme qui a requis l’anonymat. Devant le commissariat du 16è arrondissement, le même dispositif sécuritaire est présent. A l’intérieur du commissariat, policiers et Frci assurent le service. Les populations victimes de méfaits entrent pour des plaintes. Nous tentons de rencontrer le maître des lieux. Malheureusement, il est absent. L’ambiance est bonne et tout se passe pour le mieux. Nous nous rendons au 19è arrondissement situé aux Toits rouges. Le décor est le même. Les soldats devisent dans une atmosphère détendue. Les ennemis d’hier ont fumet le calumet de la paix et partagent désormais les mêmes soucis relatifs à la sécurité des biens et des personnes de leur arrondissement. Mais la tâche n’est pas aisée. Les populations regrettent des descentes musclées des Frci dans des domiciles à la recherche d’armes. «Nous ne sommes pas contre ces perquisitions qui sont effectuées dans le but de notre sécurisation. Nous disons qu’il faut y mettre un peu d’ordre. Parce que quand cela est fait dans le désordre, la population est traumatisée et les activités sont plombées. Il faut que le ministre de l’Intérieur garde un œil sur ces descentes au cours desquelles des exactions sont souvent commises», a plaidé le premier adjoint au maire, Gbakré Bonney Marcellin assurant l’intérim de Gbamnan Djidan Félicien.
Lacina Ouattara

Lg : Peu à peu la vie prend le pas sur le chaos qui régnait à Yopougon au lendemain de la crise postélectorale.
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