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Société Publié le samedi 28 mai 2011 | Le Patriote

Entretien / Adjudant Daouda Koné, alias Konda (Commandant du détachement des FRCI ) : “L’insécurité est un souvenir lointain à Duékoué”

Il jouit d’une bonne réputation dans le département de Duékoué. En sa qualité de commandant du détachement des Forces républicaines dans cette ville, l’adjudant Daouda Koné a bien voulu accepter de répondre à nos questions. Entretien.
Le Patriote : On n’observe aucune patrouille des Forces républicaine à Duékoué. Quel est le niveau de sécurité dans la ville ?
KD : C’est vrai que vous ne voyez aucune patrouille dans la ville. Mais on dit que pour mieux sécuriser, il faut être discret. La discrétion, c’est notre crédo. Parce que nous croyons que brandir partout les armes, ajouterait au traumatisme des populations, qui ont déjà tant souffert de cette crise. Mais discrétion ne veut pas dire absence. les populations le savent bien.

LP: rencontrez-vous des difficultés dans votre mission de sécurisation?
KD : Les difficultés existent toujours. Dans une mission comme la nôtre, il vaut mieux les évoquer moins, mais plutôt agir sur les instructions de nos chefs, à qui nous rendons compte de chaque difficulté.

LP : Quels sont vos rapports avec les ex-forces de défense et de sécurité ?
KD : Nos rapports sont bons. Ils sont basés sur le respect mutuel. En tout cas, j’essaie à mon humble niveau de faire prévaloir ce type de rapport. Avant d’occuper cette fonction, j’étais le sous-chef du détachement du Centre de commandement intégré (CCI) à Man. La zone de Man dans le découpage du CCI comprenait les 18 montagnes et le Moyen Cavally. En ma qualité d’adjoint au CCI, j’entretenais déjà de très bons rapports avec les ex-Fds. Nous avons assuré à Guiglo, à Bloléquin et à Toulépleu la sécurisation des élections du 1er tour. Lorsqu’il s’est agi de faire retourner les ex-Fds à Abidjan après les élections, je pense en avoir aidé beaucoup d’entre eux, qui sont rentrés sains et saufs. Aujourd’hui, beaucoup sont motivés pour revenir ici sous mon commandement.

LP: Vos troupes sont donc au grand complet ?
KD : J’ai au moins 95% de mes effectifs en place. Il s’agit de la police, de la gendarmerie et les eaux et forêts. Le commandant de la douane a pris fonction le mardi 10 mai dernier. Les gendarmes qui n’avaient pas quitté la ville sont avec nous à la tâche, ceux qui sont revenus attendent encore leurs tenues. Nos rapports sont donc bons. Vous savez, j’étais FDS avant d’intégrer les FN puis les Forces républicaines.

LP: Vous avez bonne réputation au sein de la population. On vous dit humble et respectueux. D’où tirez-vous ces qualités ?
KD : Vous savez, j’ai deux idoles que j’essaie humblement d’imiter. Il s’agit du Premier ministre Guillaume Soro et du Président de la République, Alassane Ouattara. J’essaie d’adopter leur calme et leur sérieux. Ce sont deux hommes qui ne paniquent jamais devant une situation et qui ne cèdent jamais à la provocation. Quand on ne peut pas faire mieux que ses idoles, on marche tout simplement dans leur pas. Un chef, ce n’est pas celui qui écrase les autres.

LP: Vous nous assurez que la sécurité est bien garantie, mais des villages environnants restent encore vides. Leurs habitants disent craindre d’y retourner ?
KD : Personne ne viendra faire le bonheur de Duékoué à la place de ses enfants. Depuis que nous sommes-là, personne n’a plus entendu parler de braquage ni de coupeurs de route. Je demande aux villageois de regagner leur village. Notre mission est d’assurer leur sécurité. La population qui est à la Mission peut rentrer chez elle et vaquer librement à ses occupations. Pour moi, rien ne justifie encore leur présence là-bas.

LP: Certains nous ont indiqué n’avoir plus de maisons parce qu’elles ont été incendiées ou détruites ?
KD : Ce n’est pas un prétexte. C’est l’homme qui fait son environnement, il faut donc que cette population rentre chez elle. Au lieu de rester à la mission pour se constituer déplacés, elle gagnerait à revenir. Et je pense que les organismes internationaux seraient plus concrets s’ils investissaient dans la réhabilitation des maisons de ces gens. C’est-là que se trouve la solution durable. Je pense qu’il faut aider ces gens à retourner chez eux plutôt que d’entretenir longtemps encore ces scènes de distribution de vivres, qui perpétuent l’idée qu’il y a toujours un problème.

LP: La présence des Dozos dans certains villages ne semble pas rassurer les populations ?
KD : Nous travaillons à mettre fin à la présence des Dozos armés dans le département. Dans les moments de flottement, il y a toujours un désordre qui s’installe. Mais nous travaillons à mettre un terme à ce désordre. D’ici peu ce problème sera réglé.

LP: On observe encore qu’il y a à Duékoué des miliciens, même s’ils ne sont plus nuisibles comme par le passé. Comment comptez-vous gérer ce problème ?
KD : Il y a pas meilleur garantie pour un milicien que quand on lui dit que sa sécurité est assurée. C’est une assurance. Quand ces miliciens étaient en position de force, ils ont commis des exactions sur la population ici. Nous ne sommes pas venus nous venger d’eux, parce que nos patrons disent que la vengeance appartient à Dieu. Nous avons eu plusieurs rencontres avec les chefs des miliciens à la Mission, en présence du ministre Sidiki Konaté. Nous avons rencontré Banaho et Yoro Mathurin pour les rassurer sur leur sécurité. Nous ne faisons la chasse à personne, mais nous faisons la chasse aux caches d’arme. Si les armes ne sont pas retrouvées, ça peut constituer à long terme un danger. Et comme nous ne voulons plus d’insécurité dans le département, nous demandons à ces miliciens de nous montrer les caches d’armes. Nous n’avons aucun problème avec eux, tant qu’ils ne détiennent pas des armes.

LP : Commandant, les Frci sont accusées de massacre de civils au quartier Carrefour, qu’en dites-vous ?
KD : Il n’y a pas eu, contrairement à ce que les gens racontent, de massacre au quartier carrefour. Il y a eu des combats acharnés et il y a eu des miliciens tombés. Nous ne nous reprochons rien. Et nous pensons qu’au lieu de polémiquer, il faut laisser la justice faire son travail et tirer ses conclusions au moment opportun.

Propos recueillis par Alexandre Lebel Ilboudo
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