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Société Publié le vendredi 3 juin 2011 | Nord-Sud

Marcel Zadi Kessy (président du C.E.S) à propos de la réconciliation nationale : “L’enrichissement des Ivoiriens sera ma contribution”

© Nord-Sud Par F. Danon
Institutions ivoiriennes : Dona Fologo cède la présidence du C.E.S à Zadi Kessy
19 mai 2011 - Siège du Conseil Economique et Social : M. Zadi Kessy Marcel devient officiellement le nouveau Président du Conseil Economique et Social en remplacement de M. Laurent Dona Fologo.
L’ex-PCA de Cie-Sodeci, Marcel Zadi Kessy, a été célébré le week-end dernier par les populations de Soubré, sa région natale. En marge de ces festivités, le nouveau président du Conseil économique et social a accordé sa première interview à quelques journalistes de la presse nationale à Yacolidabouo, son village.


l Après de longues années passées à la tête de la Cie et de la Sodeci, vous déposez désormais votre valise au Conseil économique et social. Quel est le sentiment qui vous anime en entamant cette nouvelle mission ?
On a toujours une peine à quitter ce qu’on sait faire. Mais je pense qu’il y a des moments où il faut voir autre chose. Je suis d’abord animé par une fierté de voir des jeunes prendre la relève à la Cie et à la Sodeci. C’est aussi une fierté pour moi d’aller m’essayer à autre chose ailleurs.

l Peut-on parler de nouveau challenge ?
Il y a toujours des challenges. Il s’agit du Conseil économique et social. C’est-à-dire quels sont les conseils que je peux donner au président Alassane Ouattara dans les domaines de l’économie et du social. Je pense l’avoir fait à une échelle réduite ici à Yacolidabouo, à la Cie et à la Sodeci. Peut-on transposer cela au niveau national. Ça demandera beaucoup de réflexion à mon niveau et avec mes collaborateurs et avec le chef de l’Etat.

l Vos remplaçants ont déjà été désignés à la tête de la Cie et de la Sodeci. Est-ce la fin définitive de votre belle aventure au sein de ce groupe ?
Je suis parti. J’ai ramassé tous mes bagages. J’ai pris tout ce que j’y avais comme livres ou crayons (rire). Physiquement je n’y suis plus, mais ma porte est toujours ouverte. Ils peuvent me téléphoner s’ils le veulent. S’ils ne le veulent pas, ce n’est pas grave. Je suis parti, c’est fini.

l Les Ivoiriens aimeraient savoir la fonction exacte du CES. Que pouvez-vous en dire ?
On parle de conseil. Au fond, cela consiste à savoir comment nous pouvons imaginer l’économie de ce pays. Cela a été déjà fait sous Houphouet Boigny. L’agriculture est par exemple la base notre économie. Ç’a été dit et redit par le chef de l’Etat à l’époque. 51 ans après, nous allons voir si d’autres secteurs économiques peuvent être développés à partir de l’agriculture et à partir des moyens qui vont nous permettre demain d’assurer le développement de notre pays. Donc, nous allons passer en revue tous les secteurs économiques et proposer des solutions sous forme de conseils au gouvernement du président Alassane Ouattara. Au total, notre mission, c’est d’imaginer les moyens de développer notre économie. Et comme le social est tout à fait autour du développement économique, nous allons essayer d’imaginer également les voies qui peuvent permettre de développer le social dans notre pays. Ce sont les deux domaines sur lesquels nous allons travailler pour des suggestions au gouvernement.

l L’on constate qu’il y a beaucoup à faire aujourd’hui aux plans économique et social…
Il y a effectivement beaucoup à faire. Soit nous avons nous-mêmes les moyens d’investir dans l’économie, soit nous avons des partenaires extérieurs pour nous y aider. Depuis 50 ans, on a bien progressé, mais on a beaucoup régressé aujourd’hui. Il faut donc une remise à niveau. Ce travail est immense. On verra avec les gouvernements comment faire revivre les secteurs économiques pour que la Côte d’Ivoire puisse reprendre son envol. Nous le ferons sur le plan social également.

l Beaucoup d’Ivoiriens n’ont pas perçu le rôle du CES durant les dernières années. Comment comptez-vous lui donner un nouveau dynamisme ? Etes-vous optimiste quant à la prise en compte de vos con­seils ?
La non-prise en compte de mes con­seils m’étonnerait. Sinon le président ne m’aurait pas fait confiance. S’il ne pouvait pas m’écouter, il ne m’aurait pas nommé à ce poste de responsabilité. Même s’il ne prenait pas en compte mes suggestions à 100%, je pense qu’il en regardera l’essentiel pour que cela puisse apporter de la valeur à ce que nous faisons. Pour que nous puissions, enfin, une fois, bâtir l’Afrique qui gagne, une Afrique qui prospère. Je pense que les idées que j’ai ne sont pas autres que celles qu’il a. Je crois qu’il n’y a pas de raison que nous ne nous entendions pas.

l Quelle est l’impulsion personnelle que vous comptez donner à cette institution ?
Ben, j’avais indiqué à mes anciens collaborateurs de Cie-Sodeci que je ne souhaitais pas accorder d’interview pour le moment, tant que les journalistes n’auraient pas vu ce que j’aurais pu faire. Allez voir ce que j’ai fait à Sodeci-Cie. Voyez ce que j’ai fait ici au village. Si vous rentrez dans les détails de l’organisation de ce village, la manière de créer la richesse et de se prendre en charge ici, vous comprendrez ce que je peux faire au niveau national.

l Ce que vous avez réalisé était-il une étape embryonnaire que vous allez développer davantage ?
Ce que j’ai fait est ma conception du développement d’un village que j’essaie de le transformer en réalité à Yacolidabouo. Ce n’est peut-être pas parfait, mais nous allons y travailler de manière à rendre ce village moderne afin que les gens qui viennent d’Europe et d’Afrique noire voient bien le niveau de progrès atteint. Non pas par le discours, mais par la réalité. Et je vais essayer de montrer que tous les Ivoiriens peuvent faire la même chose dans leur village. Ce que j’ai mis en place à Cie-Sodeci permet à nos collaborateurs de s’engager résolument dans la gestion de ces entreprises. Et le niveau atteint peut permettre à d’autres entreprises de Côte d’Ivoire d’intégrer dans leur système de gestion les hommes et les femmes de ce pays pour que nous allions vers la maîtrise de la culture industrielle. Je crois que c’est ce qui est important. Je vais essayer de présenter ces deux modèles. Voir comment ça fonctionne. Si ça peut être utile pour certains, je crois qu’on pourra progresser.

l Vous arrivez à la tête de cette institution dans un contexte particulier où les Ivoiriens ont d’abord besoin de se réconcilier. Ne craignez-vous pas que cela soit un obstacle à la réalisation de vos am­bitions ? Ne faut-il pas que vous preniez en compte la réconciliation ?
La réconciliation n’est pas mon programme. Si je peux y contribuer par le progrès réalisé, d’accord. Mais je n’y suis pas directement impliqué. Si l’enrichissement des Ivoiriens peut permettre de les réconcilier, j’aurais participé à la réconciliation. Si le fait de développer le social peut permettre aux Ivoiriens de se retrouver, j’aurais contribué à la réconciliation.

l Pour atteindre vos objectifs, vous aurez besoin de collaborateurs de qualité. Quels doivent être, selon vous, les critères de choix de cons­eillers économiques et sociaux?
Si vous vous voulez atteindre un objectif, vous devez travailler avec des personnes compétentes. Des personnes qui représentent quelque chose et qui peuvent apporter de bonnes idées. Si le président de la République est d’accord avec moi, c’est suivant ces critères que se feront les choix. Permettez que je n’en dise pas plus avant d’en avoir parlé avec lui.

l Faut-il s’attendre à ce que ça ne se passe plus comme avant ?
Là, c’est sûr.

l Faut-il s’attendre à une réduction du nombre de conseillers ?
Il y en a 120. Cela ne me gène pas trop…

l 120 conseillers pour 121 employés ?
Qui vous a dit cela ?

l C’est une information dont nous disposons ?
Ce n’est pas moi qui vous l’ai donnée. J’entends faire en sorte que les 120 conseillers soient bien choisis et qu’ils soient vraiment au service du pays.


Propos recueillis par Cissé Sindou, envoyé spécial
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