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Politique Publié le samedi 4 juin 2011 | Nord-Sud

Violences post-électorales / Human Rights Watch au secours du clan Gbagbo ?

Les organisations de défense des droits de l’Homme viennent de jeter un autre pavé dans la mare, accusant notamment les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) d’excès à Yopougon.


C’est à croire que les organisations internationales de défense des droits de l’Homme ont un compte à régler avec les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), si on en juge notamment par l’acharnement avec lequel elles tentent de noyer les forces pro-gouvernementales. Après Amnesty international, c’est, en effet, au tour de Human Rights Watch (Hrw), une organisation américaine, d’accuser la nouvelle armée ivoirienne de tous les péchés d’Israël. Dans un rapport aux relents équilibristes, l’organisation de défense des droits de l’Homme accuse nommément les Frci d’avoir tué, sans ménagement, des partisans de Laurent Gbagbo, une fois qu’ils ont pris le contrôle de la capitale économique ivoirienne. « Lors de la sécurisation de Yopougon, un quartier qualifié de pro-Gbagbo, les Frci, fidèles au nouveau président Ouattara ont tué près de 95 personnes désarmées. La plupart des meurtres auraient ciblé des jeunes et auraient été des exécutions à bout portant. Human Rights Watch estime que la manière dont les Frci pratiquent la répression dans Yopougon ressemble à une punition collective», rapporte Hrw. Puis d’a­jouter avec force détail, le témoignage de deux pseudo-témoins d’une scène de barbarie mise sur le compte des Frci. « Deux d’entre eux ont attrapé ses jambes, deux autres lui tenaient les bras dans le dos, et un cinquième lui tenait la tête. Puis un type a sorti un couteau et a tranché la gorge de mon frère. Il hurlait. J’ai vu ses jambes trembler une fois qu’ils lui ont tranché la gorge, le sang ruisselait. Pendant qu’ils le faisaient, ils ont dit qu’ils devaient éliminer tous les Patriotes qui avaient causé tous les problèmes dans le pays », « Une autre femme qui a assisté le 8 mai au meurtre de 18 jeunes cachés à Yopougon, a été brutalement violée par un soldat des Forces républicaines après avoir été contrainte de charger leurs véhicules avec des biens pillés. Le 23 mai, un homme âgé dans le même quartier a vu des éléments des Forces républicaines exécuter son fils, qu’ils accusaient d’être un membre des milices pro-Gbagbo », auraient confié les deux témoins à Hrw.

Des histoires dignes
de sciences fictions
hollywoodiennes

Des récits pour le moins surréalistes. Sur la base de ces prétendues enquêtes, Hrw a abouti à la conclusion que les commanditaires de ces actes ignobles sont les commandants Chérif Ousmane, Ousmane Coulibaly et le capitaine Eddy Médy. « Deux autres témoins interrogés par Human Rights Watch ont déclaré avoir vu Chérif Ousmane dans un véhicule qui s’est débarrassé du corps torturé et exécuté d’un chef de milice notoire à Koweit, un sous-quartier de Yopougon, vers le 5 mai. Chérif Ousmane supervise les opérations des Forces républicaines à Yopougon », soutient Hrw. D’où les sanctions administratives que Jean-Marie Fardeau, porte-parole de Hrw, demande aux nouvelles autorités d’appliquer à ces cadres des Frci. Aujourd’hui, après avoir accusé les Frci dans l’Ouest puis réclamé des têtes à Alassane Ouattara, les organisations de défense des droits de l’Homme croient tenir les bons coupables à sanctionner. Et, le premier ‘’mouton’’ que Hwr demande au nouveau président ivoirien de sanctionner n’est autre que Chérif Ousmane, un des commandants qui a grandement contribué à la chute de Laurent Gbagbo, avec ses ‘’guépards’’. Hrw veut-il pousser les soldats de Ouattara à se retourner contre lui ? Les enquêteurs de Hrw connaissent-ils vraiment Chérif Ousmane ? En attendant une réponse à ces questions, une chose est sûre, c’est que c’est une belle passe faite au Front populaire ivoirien (Fpi) qui devrait avoir là, son pain bénit puisque la chansonnette que poussent Hrw et Amnesty, a d’étranges similitudes avec les répertoires connus de l’ancien régime au pouvoir.
Ce que Hrw et Amnesty international oublient de mentionner dans leurs rapports, c’est le fait que les soldats qui défendaient encore Laurent Gbagbo, même après qu’il a été capturé, sont des miliciens et mercenaires libériens dont le premier job est de faire la guerre. Sans pitié, ils massacraient les populations, avec leurs supporters, miliciens chez qui ils trouvaient refuge en se camouflant parmi la population civile. Or, en général, quand deux combattants ennemis se font face, c’est la vie sauve à qui dégaine le premier. Et, ce qui vaut pour le combattant, en arme, vaut pour celui qui lui offre le gîte et le couvert, pour commettre ses forfaits.

Des médecins après la mort

Mieux, qu’ont fait ces deux organisations pour éviter qu’on en soit-là, après ce qui s’est passé à l’Ouest ? A plusieurs reprises, les autorités ivoiriennes ont attiré l’attention de Hrw et autres Amnesty international sur le drame qui se perpétrait à Yopougon. « Le Premier Ministre, Ministre de la Défense, prend encore une fois à témoin la Communauté Nationale et Internationale, particulièrement Amnesty International à qui il demande de parcourir la région s’étendant de Jacqueville à San-Pedro pour enquêter sur les exactions. Les responsabilités devront être objectivement situées », avait alerté, le 8 mai dernier, le capitaine Léon Alla Kouakou, porte-parole du ministère de la Défense. Mais, visiblement, rien n’a pu être fait par ces organisations, pour éviter le drame de l’Ouest qui s’est reproduit à Yopougon, avec pratiquement les mêmes acteurs.
Visiblement, les organisations de défense de droits l’Homme n’aiment que les polémiques. Un rôle qui leur va donc bien puisque les nouvelles accusations portées contre le camp d’Alassane Ouattara ne manqueront pas de faire réagir. A moins que l’objectif poursuivi soit de fragiliser au maximum le nouveau régime. Car, à des exceptions près, Hrw et Amnesty n’ont rien trouvé à redire après les plaidoiries de l’Opération des Nations Unies (Onuci) et de la force française, Licorne, accusées de non-assistance à personne en danger par Amnesty international.


Marc Dossa
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