x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le lundi 6 juin 2011 | Le Mandat

Après la chute de Gbagbo, Comment le FPI empêche la reprise de la vie

© Le Mandat Par Emma
Application des recommandations de l`Union africaine: les partisans de Gbagbo rejettent la main tendue de la majorité présidentielle
Mercredi 25 mai 2011. Abidjan. Siège du Congrès national de la résistance pour la démocratie (Cnrd), à Cocody. Mamadou Koulibaly, président par intérim du Front populaire ivoirien (FPI) anime une réunion du comité central élargi au CNRD
La vie a repris à plus de 60% en Côte d’Ivoire. Les communes de Yopougon et de Gagnoa, fortement peuplées par des pro-Gbagbo, reprennent aussi la vie graduellement. Seulement, des hommes de l’ancien régime empêchent cette reprise générale de la vie en Côte d’Ivoire. Ils font circuler des rumeurs de tueries massives des Bété, des Guéré et autres partisans de Gbagbo qui seraient en préparation par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Depuis le Canada, Jean L. P, partisan de Gbagbo interpelle un internaute sur facebook. "Mon frère, fais très attention. Tu es journaliste d’origine Bété et les FRCI te recherchent. Même si tu travailles dans un journal proche du RHDP, ils t’ont mis sur écoute. Ils t’accusent d’être de connivence avec certains hommes proches d’IB. Ils pensent que tu es en liaison avec Joseph A. M. (Ndlr : un Président de parti politique et ex-dirigeant de la Fesci) qui lui était en relations étroites avec IB pour un coup d’Etat. Tu lui as accordé, tout dernièrement une interview", lui a-t-il écrit. Mais le journaliste pro-RHDP ne donne pas dans la peur. Il ne se reproche rien. "Mon cher Jean, excuse-moi mais c’est un tissu de mensonges. J’ai eu mes dernières relations téléphoniques avec Joseph A. M. depuis le mois de mai 2010 dans le cadre d’une interview. Et la dernière interview publiée a été réalisée sur facebook. Nous ne sommes pas en contact ni physiquement, ni téléphoniquement. Et puis, je suis en de très bons termes avec les FRCI de mon quartier où j’avais été menacé par les miliciens de Gbagbo. J’ai dû fuir pour me refugier à Bouaké, le fief des FRCI. Donc arrête de raconter des choses qui ne peuvent même pas être vraies", lui a-t-il répondu. A Yopougon Toits-Rouges, le même genre de rumeur circule. Un certain Armand L. accoste un groupe de personnes en majorité Bété. "Les gars, est-ce que vous savez que les FRCI se préparent à extirper les Bété. Ils vont tous les tuer. Prenez vos gardes. Si vous pouvez aller vous cacher ailleurs, ce serait mieux", leur dit-il. Et pourtant, ces personnes ne semblent pas inquiètes pour leur vie. Aucun élément des FRCI ne les avait menacés. Car, le Commandant Moussa Doumbia, chef des FRCI de Toits-Rouges avec pour base, le 19e Arrondissement de police, ne cesse de multiplier les rencontres avec les populations pour les rassurer. "Nous ne sommes pas venus pour ou contre une ethnie. Notre devoir est de protéger tout le monde quelles que soient vos origines et vos religions. Notre travail consiste à neutraliser les miliciens et de les désarmer de gré ou de force. Là, on ne discute pas. Je demande aux populations de revenir à la maison. Qu’elles n’aient pas peur de nous", rassure le commandant Doumbia, chef des FRCI de Yopougon Toits-Rouges. Les mêmes propos de Doumbia ont été repris par le Commandant Soum du 28e Arrondissement de police de Santé (Mossikro) et le Commandant Solo du quartier Koweit. En fait, ayant perdu le pouvoir qu’ils ont confisqué pendant plus de 5 mois, les proches de Gbagbo ne veulent pas une reprise totale de la vie économique en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, ils distillent des rumeurs pour effrayer les populations qui voudraient s’associer à la renaissance du pays. Sinon, si les FRCI devraient tuer des Bété et autres parents de Gbagbo, les villes de Daloa, Gagnoa, Soubré, Issia, Saïoua, Ouragahio, Guibéroua auraient été dépeuplées par les FRCI qui ont pris le contrôle de ces villes et qui en sont les responsables de sécurité depuis fin mars. Le Commandant Diomandé Vassinzé, chef des FRCI de Gagnoa, a été très clair : "Nous n’avons pas le droit de tuer qui que ce soit. Nous sommes militaires, nous nous battons contre ceux qui nous tirent dessus. Nous sommes venus à Gagnoa, il n’y a pas eu d’affrontement donc, il n’y a pas eu de victime. Nous demandons seulement que les fusils de fabrication russe distribués par les hommes de Gbagbo nous soient rendus. N’ayez pas peur de nous, nous sommes vos frères. Nous avons lutté pour que la démocratie s’installe et que tous les Ivoiriens soient égaux devant la loi", avait-il rassuré au cours de la réunion des chefs de village avec le nouveau Préfet de la Région du Fromager. Les Ivoiriens ne devraient plus écouter ces refondateurs en fuite qui refusent que la vie reprenne sans eux.

GUY TRESSIA
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ