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Art et Culture Publié le mercredi 8 juin 2011 | Star Mag Plus

Annoncé au Palais de la Culture... Noël Dourey fait des révélations

l “Une affaire de deux milliards...’’
Chose promise... chose acquise, depuis le samedi 21 mai 2011, la Crinière du Crooner est tombée. En l’honneur du nouveau régime en qui il a investi beaucoup d’espoir. Pour sa corporation. Mais le combat est loin d’être terminée. La preuve...

Petite piqûre de rappel: au plus fort de la crise post-électorale, retiré et reclus à l’Hôtel du Golf pour ‘’sa propre sécurité’’, le Crooner s’était laissé pousser une Crinière qui en disait long sur son état d’esprit: ‘’Je ne me raserai que le jour de l’Investiture du Président Alassane Ouattara. Je sais que ce jour arrivera, car nous sommes dans le vrai et la Vérité finit toujours par triompher du mensonge,’’ disait-il à tous ceux qui s’inquiétaient de cette ‘’broussaille’’ capillaire qui lui dévorait littéralement le visage. Depuis le 21 mai 2011 dernier, le Président Alassane Ouattara a été investi. Et la crinière de l’artiste est tombée. Sans pour autant le désarmer, quant au combat pour lequel il s’est résolument engagé, aux côtés du nouveau régime. ‘’Maintenant que tout est accompli pour ce qui concerne l’autorité suprême à la tête de l’État, que nous avons un Président reconnu par le monde entier et donc capable de nous positionner dans le Concert des grandes Nations, nous sommes à la seconde phase de notre combat pour la corporation des Artistes, Créateurs et Hommes de Culture que nous représentons.’’ annonçait-il, deux jours après l’investiture du Président. Avant de livrer le fond de sa nouvelle vision pour les artistes ivoiriens, pour le Palais de la Culture, le Burida et le tout nouveau Ministre de la Culture nommé...

A peine la Crinière tombée que des rumeurs récurrentes t’annoncent au Palais de la Culture...
Il faut mettre cela au compte de certains calculs que les uns et les autres font, eu égard à certaines considérations. Mais, pour ma part, je suis mal placé en ce moment pour vous dire quoi que ce soit, ne serait-ce qu’en ce qui concerne une quelconque nomination à un poste, à plus forte raison au Palais de la Culture.

Le fait, aussi, est qu’on t’a toujours connu très prolixe, quant à la vision que tu as de cette maison.
Le fait est que ce Palais qu’on nous avait annoncé comme une solution pour le secteur, est devenu un véritable problème pour tous les opérateurs du milieu et donc pour les artistes. A commencer, principalement, par le coût de la location des salles. Ce serait une vraie bouffée d’oxygène qu’on les revoie à la baisse, de 30 à 40% du coût qu’on a connu. Par ailleurs, il ne faut pas se le cacher, nous attendons une gestion plus professionnelle du Palais de la culture qui ne peut pas se limiter à une simple Administration. Plus qu’un Administrateur, il faut un Manager qui permettra au Palais de fonctionner comme une structure moderne. A cet effet donc, on pourrait mettre en place un service spécial chargé de la location des salles, par exemple. En outre, le Palais de la Culture ne peut pas se limiter à louer des salles pour des spectacles et autres. Non ! Il faut qu’on arrive aujourd’hui à un Palais de la Culture Acteur de la Culture, avec l’organisation de ‘’Semaines Culturelles’’ sur tel ou tel autre aspect de la Culture, par rapport à des régions données du pays faisant la promotion de la Culture dans des domaines plus vastes. Car, c’est vrai que la Palais de la Culture est pris d’assaut pour des concerts mais il n’y a pas que les concerts musicaux en Culture. Et ça, je crois que ce sont des rêves que nous pouvons nous permettre, avec notre Ministre de tutelle qui vient d’être nommé. Et, la clé de voûte de tout cela, évidemment, c’est un Service de Communication efficace qui permettra au Palais de faire parler d’elle dans la Presse sous un angle autre que celui des querelles, des grèves et autres échauffourées comme c’est le cas également pour le Burida. Il s’agit de trouver la formule adéquate pour faire vivre le Palais dans la presse, pour que les visiteurs et opérateurs culturels sachent à quoi s’en tenir quand ils arrivent au Palais de la Culture d’Abidjan.

Un grand nom qui ne cadre plus avec ce qu’on voit du Palais aujourd’hui.
La remarque est juste. Car, le Palais a un véritable problème de Sécurité et de Salubrité. Vous savez, le tout n’est pas d’avoir des infrastructures, le gros du travail repose sur la maintenance et l’entretien. J’en parlais avec le Ministre Zadi Zaourou et il me disait qu’il y a au moins deux milliards de travaux a faire au niveau du Palais de la Culture parce que l’entretien n’a pas été assuré ! Ceux qui étaient là, à l’époque, étaient des roitelets en contact permanent avec l’ex-président. Donc, que pouvait-on dire à quelqu’un qui est l’ami du Président ? C’était difficile, mais je pense qu’on va arriver à repenser la gestion de cet outil incontournable dans l’industrie culturelle qu’on veut mettre en place, maintenant que le Ministre de la Culture est en place.

Justement, que pensez-vous du nouveau Ministre ?
Je salue la nomination de Mr Maurice Bandama à la tête du Ministère de la Culture. C’est un Homme de Culture, un monsieur très humble, affable, malgré le Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire qu’il est. Je pense sincèrement qu’il est l’homme qu’il faut, là où il est, je ne peux pas faire la fine bouche sur la question. Je le dis parce que je suis convaincu qu’en tant que Créateur, il sait les difficultés auxquelles les Créateurs ivoiriens sont confrontés. C’est vrai qu’il est Maire, mais la notion de Culture est intérieure et en tant que Grand prix littéraire, je sais qu’il vit les mêmes problèmes que nous. C’est pourquoi je pense que le Premier Ministre Guillaume Soro et le Président ont eu le nez creux en le nommant.

Maintenant qu’attendent les artistes de lui ?
Déjà, permettez-moi de le féliciter pour sa nomination. Maintenant, sur le plan professionnel, on le rencontrera incessamment dans le cadre de la vision que le Président Ouattara a pour l’Art et la Culture. Une vision nouvelle qui doit permettre à l’Art et à la Culture de s’exprimer, non plus en tant que simple distraction pour amuser les gens, mais en tant que profession. La culture constitue un métier plein. Il y a des professions (producteurs, fabricants de CD, organisateurs de spectacles, revendeurs...) qui en découlent et qui doivent être organisées pour permettre à ceux qui les pratiquent, de vivre décemment, de pouvoir nourrir leurs familles, participer au développement de leur région, d’être citoyen en payant leurs impôts. Aujourd’hui, il faut que l’artiste qui rayonne, puisse rayonner sur tous les plans: social, moral, financier. Et que les artistes ne soient pas uniquement abonnés aux scandales. C’est la vision nouvelle que le Président Ouattara a, et à laquelle nous adhérons totalement, comme pour l’ambition qu’il a pour toute la Côte d’ivoire. Notre Ministre est très au fait des difficultés que nous avons, c’est pourquoi nous pensons que nous sommes en phase avec lui.

Quelle sera la priorité pour vous ? Le Burida qui refait parler de lui depuis quelque temps ? Le Palais de la Culture dont le fonctionnement et la gestion soulèvent de nombreuses questions sans réponses?
C’est le Ministre qui définit les priorités dans chaque secteur et qui les transmet au Gouvernement. Donc, nous ne pouvons qu’accompagner notre Ministre.

En attendant, au Burida, c’est reparti pour les querelles intestines…
Au niveau du Burida, il n’est nullement question de querelles intestines. Il y va de la vie des artistes et des textes qui régissent cette structure. Aujourd’hui, les choses sont claires, il faut une administration provisoire. Il faut suspendre le Conseil d’administration et la Direction Générale pour incompétence. Pour ne s’en tenir qu’aux textes, pour sortir des alibis de problèmes de personnes qu’on brandit, un Directeur général ne peut pas toucher 5 millions au Burida, pendant que le PCA lui, touche 7 millions. Dans toutes les sociétés modernes de gestion des droits d’auteurs, le pourcentage qui rentre dans les frais de fonctionnement, part de 25 à 30%. Mais il se trouve que les droits des auteurs sont confisqués parce que justement les frais de fonctionnement dépassent déjà les 40%. Ce qu’on ne trouve dans aucune société de gestion de droit d’auteurs au monde! Donc nous avons un problème de gestion. De deux, on ne peut pas gérer, la maison des droits d’auteur comme une affaire de copains. Donc il y a une reforme à faire, à commencer par une administration provisoire qui va lancer un audit sur la gestion des conseils d’administration depuis 2002 au moins. Par ailleurs, on a besoin d’une cellule de réflexion sur de nouveaux textes clairs, parce que le Burida est devenu un organe conflictuel. Pourquoi devons-nous toujours nous quereller, quand il s’agit de parler de la gestion du Burida? Parce qu’il y a des gens qui pensent que c’est leur héritage personnel, si bien que dès qu’un sociétaire soulève des questions de fond sur la gestion de la Maison, ce sont des Sms, des coups de fil, c’est le branle-bas, pour lui barrer la route, le faire taire ou le livrer à la vindicte populaire. Mais on ne peut pas accepter que des administrateurs membres du conseil d’administration, aient des salaires réguliers chaque fin de mois. C’est du jamais vu dans aucune administration. Maintenant que le décret stipule que le PCA est rémunéré à maximum 5 fois le Smic, Gadji, lui, touche 7 millions. Pourquoi? Ce sont les artistes qui donnent mandat au conseil d’administration pour exécuter le vœu des artistes. D’où vient-il que le conseil d’administration prenne des dispositions qui sont contraires au vœu des artistes? Le vœu des artistes, c’est que les droits soient bien collectés, les ayant droit dûment identifiés et les droits bien repartis. C’est cela le rôle du Burida. Une fois cela balisé, nous pourrons aller vers la création d’une mutuelle qui va permettre aux artistes et au Burida de respirer, une mutuelle qui va se charger de l’aspect social, médical, logement. Elle peut constituer une aide à la création, et même garantie bancaire; et ça, c’est faisable, parce qu’il ne faut pas oublier que la musique, en Côte d’Ivoire, est une industrie extraordinaire qui brasse des sommes colossales. La copie privée, la lutte contre la piraterie et autre sont des choses qui peuvent générer beaucoup de ressources. Alors, moi, je pense que le Ministre a déjà sur sa table la signature pour la copie privée. Et nous avons foi que cette fois, c’est la bonne.

Améday KWACEE
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